Troubles mentaux, une épidémie sous-estimée
Abattre les obstacles pour améliorer l’offre de soins de santé mentale en Europe
La santé mentale englobe un large éventail de maladies, les plus importantes dans l’esprit du public étant sans doute celles qui sont liées à la dépression. Mais la santé mentale concerne nombre d’autres maladies comme la schizophrénie, le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), le trouble bipolaire, l’anxiété, les troubles de l’alimentation, le trouble obsessionnel compulsif (TOC), l’autisme et le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Et si l’on se réfère aux chiffres relatifs aux troubles de la santé mentale, l’Europe ne s’en sort pas mieux que d’autres régions du monde. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé en 2014 que 27 % de la population adulte des pays de l’UE (y compris l’Islande, la Norvège et la Suisse) avait été atteinte au moins une fois de troubles mentaux au cours de l’année précédente. D’autres estimations avancent le chiffre selon lequel pas moins de 38 % des Européens souffriraient de détresse mentale, un fardeau énorme pour les individus, la société, les systèmes de soins de santé et l’économie en général. Le coût économique global des maladies mentales, intégrant à la fois les coûts médicaux directs et les coûts indirects, s’élève à plus de 450 milliards d’euros par an au sein de l’UE. Face à des chiffres aussi alarmants, autant en termes humains qu’économiques, il est urgent de prendre davantage de mesures pour s’attaquer à cette épidémie qui impacte la santé mentale et semble s’être déjà très largement répandue, bien que de manière relativement insidieuse. C’est pourquoi, dans cette première section spéciale de la nouvelle maquette de notre magazine Research*eu, nous participons à la sensibilisation de nos lecteurs aux troubles de santé mentale et aux personnes qui en souffrent au quotidien. Pour ce faire, nous présentons certains des projets innovants financés par l’UE consacrés au développement de solutions (médicales, technologiques ou politiques) pour faire face à la crise de la santé mentale en Europe et dans le monde. Certains des projets présentés se sont concentrés sur les services de santé mentale de première ligne et la nécessité d’apporter aux patients une offre de soins mieux intégrée et plus flexible. D’autres ont travaillé sur de nouveaux traitements pour des troubles spécifiques, comme l’agressivité et la psychose. Un troisième groupe de projets a progressé dans deux nouveaux et passionnants domaines de recherche très prometteurs, notamment l’utilisation de scanners IRM et d’outils de réalité virtuelle innovants pour mieux diagnostiquer et traiter les troubles mentaux. Nous nous réjouissons de recevoir vos commentaires. Vous pouvez envoyer vos questions ou suggestions à l’adresse suivante: editorial@cordis.europa.eu