Une nouvelle molécule contre le cancer du pancréas
L'AIP cause 34 000 décès annuels rien qu'en Europe. Les chimiothérapies conventionnelles n'ont aucun effet sur ce type de cancer qui produit des métastases rapides et tue pratiquement tous les patients. C'est la raison pour laquelle il est si urgent de rechercher de nouvelles molécules susceptibles de combattre la progression du cancer du pancréas et d'augmenter l'espérance et la qualité de vie des patients. L'objectif du projet PANACREAS (Integrating chemical approaches to treat pancreatic cancer: Making new leads for a cure), financé par l'UE, était de développer l'identification des cibles moléculaires de l'AIP ainsi que de nouveaux médicaments. Pour ce faire, l'équipe PANACREAS a recruté des cliniciens, des experts en recherche translationnelle sur le cancer, des chimistes et des partenaires de l'industrie pharmaceutique. Grâce à l'intégration de leurs recherches, les partenaires espèrent pouvoir synthétiser et tester des molécules ciblant diverses voies oncogènes de l'adénocarcinome. Les essais, la modélisation et les recherches in silico sont en cours pour identifier des inhibiteurs de différents suppresseurs tumoraux comme la YAP (Yes associated protein) ou d'enzymes comme SIRT6, IDO2 et l'alpha-mannosidase qui sont impliqués dans la pathogénèse de l'adénocarcinome pancréatique. Un inhibiteur de kinases qui interfère avec la capacité de la protéine YAP à activer la transcription a été identifié grâce à une approche de criblage de composant à petite échelle. De nombreuses preuves montrent que le composant identifié inhibe la transition épithéliale à mésenchymale dans les cellules cancéreuses pancréatiques. Les chercheurs ont confirmé que l'édelfosine lysophospholipide synthétique, appelée activateur de mort cellulaire, était active dans de nombreux modèles d'AIP. Des composants pouvant agir comme analogues de l'édelfosine ont été identifiés, l'un d'entre eux étant actif in vivo contre les xénogreffes de l'AIP. Un autre modulateur de mort cellulaire prometteur identifié dans le projet est la galectine, une famille de protéines. De nombreux inhibiteurs de galectine ont été synthétisés et leurs efficacités dans les modèles d'AIP sont en cours d'évaluation. Les composants les plus prometteurs identifiés au cours du projet seront validés pour leur potentiel thérapeutique à l'aide d'un modèle murin d'AIP génétiquement fabriqué et de xénogreffes d'AIP orthotopiques. L'obtention d'une forte activité anticancéreuse avec un de ces médicaments débouchera sur le démarrage d'essais cliniques et, espérons-le, de traitements thérapeutiques.
Mots‑clés
Cancer du pancréas, PANACREAS, YAP, édelfosine, galectine