Des données fiables, clé du déploiement des véhicules automatisés
Les préoccupations persistantes concernant la sûreté et la sécurité des véhicules constituent un frein aux progrès de la conduite automatisée dans l’UE. Pour dissiper ces craintes, il est essentiel de garantir la fiabilité des données générées et échangées par les technologies de conduite, qu’elles soient embarquées dans les véhicules ou intégrées dans l’infrastructure routière. «Les données peuvent être corrompues par des défauts mécaniques, la dégradation de l’équipement ou des pannes informatiques, et il existe toujours un risque d’attaques cybernétiques ou physiques délibérées visant à compromettre la sécurité», explique Lisa Burgstaller-Hochenwarter, coordinatrice du projet, de la société de recherche autrichienne Technikon. CONNECT contribue à l’ambition de l’UE en matière de mobilité connectée, coopérative et automatisée (CCAM), en développant un modèle de données qui capture toutes les relations de confiance dans le système de communication afin d’évaluer si les données sont suffisamment fiables pour être traitées. Le projet bénéficie de l’expertise de 16 partenaires issus de huit pays, représentant l’industrie automobile et des fournisseurs de services associés, ainsi que des instituts de recherche et des PME. «Nous bâtissons un système de partage de données cybersécurisé entre les sources de données de l’écosystème CCAM, en comblant les lacunes là où, auparavant, aucune relation de confiance n’avait été vérifiée, ou seulement de manière insuffisante», explique Thanassis Giannetsos, responsable technique, de l’entreprise de recherche grecque Ubitech.
Ne jamais faire confiance, toujours vérifier
Guidé par le principe «ne jamais faire confiance, toujours vérifier», l’algorithme de CONNECT détermine l’origine et l’intégrité des données, en vérifiant constamment leur plausibilité et leur cohérence. Les ressources qui génèrent, transmettent et utilisent les données, tels que les capteurs et les logiciels, font également l’objet d’une évaluation de fiabilité. «Notre approche combine ces éléments pour générer un jugement sous la forme d’une déclaration unique sur le degré de fiabilité d’un nœud ou de données, alertant les opérateurs du système de toute vulnérabilité potentielle», souligne Frank Kargl, responsable scientifique du projet et professeur à l’université d’Ulm en Allemagne, un partenaire du projet. Compte tenu de la quantité de données que les futurs véhicules automatisés et connectés stockeront, dont certaines sont sensibles, CONNECT étudie l’application de domaines de traitement de données sécurisés connus sous le nom de environnements d’exécution approuvés. Ils contiennent un compartiment protégé au sein du processeur d’un ordinateur qui protège les données et les programmes contre les attaques en bloquant leur accès même si le reste de l’ordinateur est compromis. En outre, la combinaison des informations des systèmes embarqués du véhicule avec celles basées sur le cloud concernant l’environnement au sens large procure une perception globale de la situation qui améliore la conduite automatisée par le biais du partage de la perception, de la planification des itinéraires, de mises à jour locales en temps réel et de la conduite coordonnée. «Contrairement à la plupart des technologies actuelles, notre système de cybersécurité englobe l’infrastructure, le matériel et les logiciels, les unités embarquées, le tout renforcé par l’informatique en nuage et en périphérie. L’ensemble fournit une nouvelle architecture de confiance pour le déploiement et l’exploitation sécurisés des fonctions CCAM critiques pour la sécurité», ajoute Thanassis Giannetsos.
Réseau de trafic
La vision de CONNECT d’un système de communication qui améliore la mobilité et la sécurité des réseaux de transport, a été testée dans trois cas d’utilisation. Le premier est «l’assistance au mouvement à l’intersection», un scénario de conduite coopérative complexe dans lequel une communication efficace est cruciale. Les travaux ont été menés par IRT SystemX. Le cas d’utilisation «régulateur de vitesse adaptatif coopératif», dirigé par Denso Automotive Allemagne, modélise le complexe réseau embarqué du véhicule et illustre la nécessité d’une extraction et d’une gestion fiables des données. Le scénario «détection du trafic lent», soutenu par le Centre de recherche de Fiat Stellantis et l’université technique de Turin, illustre, à l’aide d’un démonstrateur réel, comment de multiples sources de données fiables peuvent générer des cartes de mobilité représentatives. «En étant l’un des premiers à démontrer l’intégration de technologies abordables, avancées et fiables dans les véhicules automatisés, CONNECT entend démontrer ses avantages par rapport aux outils existants», conclut Thanassis Giannetsos.
Mots‑clés
CONNECT, mobilité connectée, coopérative et automatisée, véhicules automatisés, confiance, données, transport, cybersécurité, algorithme, routière, sécurité, automobile, trafic, informatique en périphérie