Naissance prématurée
Il s’agit d’une transcription de l’IA.
00:00:03:24 - 00:00:10:03
CORDIScovery
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Abigail Acton
C’est CORDIScovery.
00:00:16:06 - 00:00:46:06
Abigail Acton
Bonjour et bienvenue dans cet épisode de CORDIScovery avec moi, Abigail Acton. Chaque année, environ 500 000 bébés naissent prématurément en Europe. Dans le monde, une naissance sur dix est prématurée. Naître avant la 37e semaine peut avoir des conséquences sur les poumons, provoquer la cécité et interrompre le développement du cerveau. Pour certains, l’issue est fatale. L’Organisation mondiale de la santé a récemment indiqué qu’environ 6 400 nouveau-nés meurent chaque jour, ce qui représente près de 47 % de l’ensemble des décès d’enfants de moins de cinq ans.
00:00:46:08 - 00:00:59:14
Abigail Acton
L’UE finance des recherches pour trouver des moyens d’atténuer l’impact des naissances prématurées et, si possible, de les éviter. Aujourd’hui, nous entendrons trois chercheurs qui ont mis au point de nouvelles approches pour aider les prématurés et leurs parents.
00:00:59:16 - 00:01:01:12
Inconnu
CORDIScovery.
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Abigail Acton
Audrey van der Meer est codirectrice du Developmental Neuroscience Laboratory et professeure de neuropsychologie à l’université norvégienne de sciences et technologie de Trondheim. Elle s’intéresse particulièrement au cerveau du nourrisson, à son énorme plasticité et à sa capacité d’apprentissage dès le premier jour. Bonjour, Audrey.
00:01:18:13 - 00:01:20:11
Audrey van der Meer
Bonjour, Abigail.
00:01:20:13 - 00:01:39:10
Abigail Acton
Isabel Hoffmann est une entrepreneuse dans le domaine de la deep tech. En exploitant la technologie et la connectivité, elle s’efforce de créer un monde dans lequel l’alimentation contribue à la santé, et non aux maladies sociétales. Sa société, Tellspec, met au point des méthodes innovantes de personnalisation de la nutrition pour aider les bébés prématurés à se développer. Bonjour, Isabel.
00:01:39:12 - 00:01:41:11
Isabel Hoffmann
Bonjour, Abigail. Merci.
00:01:41:13 - 00:02:00:17
Abigail Acton
Julien Penders est cofondateur de Bloomlife, une entreprise qui conçoit des technologies portables et des analyses prédictives pour promouvoir la santé prénatale. Le dispositif de Bloomlife est associé à l’analyse de données pour améliorer l’accès aux soins, fournir un retour d’information personnalisé aux mères et aider les médecins à prévoir et à gérer les complications de la grossesse. Bonjour, Julien.
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Julien Penders
Bonjour, Abigail. Je suis ravi d’être ici.
00:02:02:24 - 00:02:03:13
Abigail Acton
C’est un plaisir de vous recevoir.
00:02:04:06 - 00:02:21:24
Abigail Acton
Audrey, je vais d’abord m’adresser à vous. Le projet AIM_COACH a développé des expériences élégantes pour analyser les signaux cérébraux des nouveau-nés et des jeunes enfants afin de mieux comprendre le développement normal et anormal du cerveau chez les nourrissons nés à terme et les prématurés. Que peut-il arriver au cerveau d’un enfant né prématurément, Audrey?
00:02:22:01 - 00:02:59:02
Audrey van der Meer
Une naissance prématurée, c’est-à-dire avant la 37e semaine, a un impact négatif sur la façon dont le cerveau est plié et sur le processus de myélinisation. Il y a donc beaucoup de plis qui se forment dans le cerveau au cours du troisième trimestre de la grossesse, ce qui correspond exactement à la période où les bébés prématurés naissent. Et ce processus semble être affecté par la naissance prématurée. La formation des plis n’est donc pas aussi généralisée que chez les bébés que l’on laisse arriver à terme.
00:02:59:04 - 00:03:00:20
Abigail Acton
Et Audrey, qu’est-ce que la myélinisation?
00:03:01:00 - 00:03:20:13
Audrey van der Meer
La myélinisation est la formation de la gaine de graisse, de myéline, autour des cellules cérébrales. Une mauvaise myélinisation ralentit le traitement de l’information dans le cerveau, et un nombre réduit de plis cérébraux entraîne une réduction de la surface et du volume corticaux.
00:03:20:15 - 00:03:28:06
Abigail Acton
D’accord. Et je crois qu’il y a quelque chose à propos du rôle de la voie dorsale. Pouvez-vous expliquer ce qu’est la voie dorsale et comment elle est affectée?
00:03:28:08 - 00:03:57:09
Audrey van der Meer
Oui, il existe dans le cerveau humain deux voies de traitement visuel, la voie dorsale et la voie ventrale. La voie ventrale s’étend de l’arrière de la tête aux régions temporales autour des oreilles. Elle est principalement impliquée dans la reconnaissance des objets et la perception des couleurs. Mais ce qui est important à propos de la voie ventrale, c’est qu’elle se développe essentiellement après la naissance.
00:03:57:14 - 00:04:26:24
Audrey van der Meer
Une naissance prématurée n’affecte donc pas le développement de la voie ventrale, tandis que la voie dorsale, qui débute dans le cortex visuel à l’arrière de la tête et s’étend jusqu’au cortex moteur au sommet de la tête, se développe surtout pendant le dernier trimestre de la grossesse. Et la voie dorsale est affectée de manière négative par la naissance prématurée.
00:04:27:04 - 00:04:38:06
Audrey van der Meer
Là encore, il semble que le développement de la voie dorsale soit perturbé d’une manière ou d’une autre. Nous ne savons pas exactement ce qui se passe, mais cela est dû au fait que le bébé est né trop tôt.
00:04:38:10 - 00:04:44:07
Abigail Acton
D’accord. Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour le développement de l’enfant? Je veux dire, comment cela se manifeste-t-il après la naissance?
00:04:44:09 - 00:05:21:09
Audrey van der Meer
Il existe des tests typiques de la fonction de la voie dorsale, notamment l’intégration sensorimotrice, la planification de l’action, la synchronisation, le contrôle prospectif, la capacité de savoir ce qui va se passer dans un avenir proche et la perception de la distance, de la vitesse, de la direction et du délai avant la collision. Ainsi, les bébés nés prématurément développent souvent, pas tous, mais certains, une vulnérabilité de la voie dorsale, ce qui signifie qu’ils éprouvent des difficultés à interagir avec des objets en mouvement dans le monde qui les entoure.
00:05:21:12 - 00:05:30:14
Abigail Acton
D’accord. Comment votre projet a-t-il donc évalué ce qui se passait réellement dans le cerveau des nourrissons et qu’avez-vous trouvé? Qu’avez-vous entrepris de faire et comment l’avez-vous fait? Cela a dû représenter un défi.
00:05:30:16 - 00:06:00:19
Audrey van der Meer
Eh bien, oui. Au fil des ans, nous avons réalisé des tests sur près de 500 bébés au cours de leur première année de vie, avec nos résilles à EEG. Il s’agit de 128 électrodes cousues ensemble sous la forme d’une résille que l’on place sur la tête du bébé. Étant donné que le crâne du nourrisson est beaucoup plus fin que celui de l’adulte, et que les bébés n’ont généralement pas beaucoup de cheveux,
00:06:00:24 - 00:06:17:13
Audrey van der Meer
nous enregistrons l’activité électrique du cerveau à partir du cuir chevelu. L’EEG n’envoie rien dans le cerveau du bébé. Il ne fait que capter son activité électrique. Toujours quand on est en vie, en fait.
00:06:17:15 - 00:06:29:16
Abigail Acton
Quel est le degré de réussite des ordinateurs qui captent cette activité cérébrale? Avez-vous réussi à obtenir des informations de chaque enfant sur lequel vous avez posé la résille avec les capteurs, ou était-ce très difficile à réaliser?
00:06:29:18 - 00:06:58:08
Audrey van der Meer
Eh bien, nous installons les bébés portant les résilles dans un siège pour bébé, devant un grand écran, et nous projetons des boules qui se rapprochent, qui sont donc petites au départ et qui s’approchent en suivant une trajectoire de collision et explosent, pour ainsi dire, au visage du bébé. Le bébé doit alors réagir, car ces boules qui approchent se déplacent à des vitesses différentes.
00:06:58:13 - 00:07:29:13
Audrey van der Meer
Le bébé doit donc prévoir quand la boule va toucher son visage. Et il le fait en clignant des yeux, en levant les mains ou en se baissant. En outre, nous enregistrons également une réponse cérébrale liée à l’imminence qui se produit à l’arrière du cerveau, dans le cortex visuel, et qui peut être analysée. Nous avons donc utilisé l’IA et l’apprentissage automatique pour apprendre à l’ordinateur à identifier ces réponses cérébrales particulières liées à l’imminence.
00:07:29:13 - 00:07:52:16
Audrey van der Meer
Nous avons mené des tests sur 50 jeunes bébés avant qu’ils ne commencent à marcher à quatre pattes et sur 50 bébés plus âgés après qu’ils ont commencé à marcher à quatre pattes, des bébés différents. Nous avons appris à l’ordinateur à identifier automatiquement ces ondes cérébrales. Nous avons obtenu un taux de réussite de 77 %, ce qui est étonnant étant donné qu’il s’agit de données sur le cerveau de bébés.
00:07:52:17 - 00:07:59:19
Abigail Acton
Fantastique. Vous voulez donc dire que l’ordinateur a été capable d’interpréter correctement ce qui se passait dans le cerveau de l’enfant dans 77 % des cas?
00:07:59:23 - 00:08:01:07
Audrey van der Meer
Exactement. Oui.
00:08:01:07 - 00:08:09:24
Abigail Acton
C’est fantastique. Et ces bébés que vous avez étudiés, étaient-ils tous prématurés? Je pense que vous avez eu quelques bébés contrôles, vous savez, des enfants qui ne sont pas nés prématurément et des enfants qui le sont.
00:08:10:04 - 00:08:19:03
Audrey van der Meer
Oui. Au départ, nous n’avons utilisé que des bébés nés à terme. Et nous allons appliquer les algorithmes aux bébés prématurés.
00:08:19:05 - 00:08:29:18
Abigail Acton
Excellent. Vous espérez donc voir, je suppose, l’impact de la naissance prématurée sur la façon dont le cerveau fonctionne par rapport à ces stimuli, ces sortes de grosses boules rebondissantes qui viennent vers eux sur un écran d’ordinateur.
00:08:29:19 - 00:08:31:08
Audrey van der Meer
Oui, exactement. Oui.
00:08:31:14 - 00:08:41:09
Abigail Acton
D’accord. Je viens de penser à quelque chose: toutes les boules sont-elles de la même couleur? Je veux dire, avez-vous éliminé la possibilité que les boules rouge vif et les boules vert vif pourraient susciter une réaction différente chez les bébés?
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Audrey van der Meer
Non, nous avons une balle de différentes couleurs.
00:08:46:04 - 00:08:46:24
Abigail Acton
Comme un ballon de plage?
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Audrey van der Meer
Oui, exactement. Et il tourne vers eux.
00:08:50:12 - 00:08:59:09
Abigail Acton
D’accord. Je vois. D’accord. Super. Quel est l’intérêt de tout ceci, Audrey? Dites-moi, comment vos résultats peuvent-ils être utilisés pour aider les enfants qui présentent un rythme de développement différent?
00:08:59:13 - 00:09:43:22
Audrey van der Meer
Eh bien, l’idée est que si les réponses cérébrales d’un bébé donné sont imparfaites, nous introduisons alors en ligne, pendant que le bébé est assis dans la chaise et regarde ces boules, une boucle de rétroaction sur mesure. Nous pouvons donc, par exemple, si un bébé donné a des difficultés à interpréter la vitesse rapide des boules qui s’approchent, ralentir leur vitesse ou ajouter un son qui se rapproche de la même manière que la boule visuelle qui s’approche de l’enfant pour rendre l’information plus riche, de sorte que nous puissions fondamentalement ou finalement faciliter l’apprentissage perceptif chez les bébés à risque.
00:09:43:24 - 00:09:57:13
Abigail Acton
Il s’agit donc essentiellement de permettre à l’enfant de reconnaître quelque chose qu’il ne peut pas reconnaître en raison de l’impact de sa naissance prématurée, et ce, d’autres manières, afin de stimuler la partie du cerveau qui a besoin d’être développée parce qu’elle a été affectée.
00:09:57:15 - 00:10:04:22
Audrey van der Meer
Oui, pour qu’ils puissent traiter les objets en approche avec plus de précision, ce qui les aidera également dans leur quotidien.
00:10:05:01 - 00:10:08:07
Abigail Acton
Parce que cela permettra de développer le cerveau et d’améliorer la communication dans cette partie du cerveau.
00:10:08:07 - 00:10:33:17
Audrey van der Meer
Oui, exactement. La perception visuelle du mouvement est un moyen très important d’utiliser notre cerveau car, vous le savez, vous devez être capable de déterminer les distances, la vitesse, lorsque des objets vont entrer en collision avec vous et lorsque vous allez entrer en collision avec d’autres objets, des objets en mouvement. C’est donc très important. Et il semble que cette vulnérabilité de la voie dorsale
00:10:33:19 - 00:10:38:17
Audrey van der Meer
se manifeste souvent chez les bébés nés très prématurément.
00:10:38:20 - 00:10:45:15
Abigail Acton
D’accord. Et comment espérez-vous que ces données soient utilisées? Espérez-vous que les professionnels de la santé pourront les utiliser pour les enfants présentant un risque neurologique?
00:10:45:18 - 00:11:07:21
Audrey van der Meer
Oui, nous espérons qu’elles permettront aux professionnels de la santé de diagnostiquer plus tôt les bébés à risque. Et puis, bien sûr, si vous êtes en mesure de poser un diagnostic plus précoce au cours de la première année, par exemple, vous pouvez également commencer à travailler sur des programmes d’intervention pour aider le bébé à mieux développer ces fonctions de la voie dorsale.
00:11:07:23 - 00:11:15:18
Abigail Acton
C’est fantastique. Des recherches très, très intéressantes. Merci beaucoup, Audrey, de nous en avoir parlé. Quelqu’un a-t-il des questions ou des observations à formuler? Oui. Isabel, s’il vous plaît.
00:11:15:20 - 00:11:19:22
Isabel Hoffmann
Oui. Je suis curieuse de savoir quel âge ont tous ces nourrissons.
00:11:19:24 - 00:11:45:06
Audrey van der Meer
Nous les avons testés dans deux groupes: les jeunes bébés, avant qu’ils ne commencent à marcher à quatre pattes, et les bébés plus âgés, d’environ 10 à 12 mois, après qu’ils ont commencé à marcher à quatre pattes, car nous savons que c’est le début de la locomotion autoproduite qui stimule les systèmes perceptifs et le cerveau.
00:11:45:24 - 00:12:06:15
Abigail Acton
Je suppose qu’ils doivent eux-mêmes trouver leur place dans le monde. Ils commencent donc déjà à exercer cette partie du cerveau. Excellent. D’accord. Eh bien, merci beaucoup. Bonne question. Isabel, je me tourne maintenant vers vous. C’est à votre tour. Le projet Preemie s’est attaqué à un problème clé dans les soins aux prématurés, à savoir la satisfaction précise et rapide de leurs besoins nutritionnels individuels afin de leur donner le meilleur départ possible.
00:12:06:17 - 00:12:12:11
Abigail Acton
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce que doit contenir le lait donné aux prématurés?
00:12:12:13 - 00:12:37:00
Isabel Hoffmann
Ce que nous a dit Audrey, c’est que les bébés prématurés n’ont pas bénéficié de ce que l’on appelle le transfert placentaire au cours du dernier trimestre de la grossesse et lors duquel le bébé reçoit de sa mère, via le placenta, des graisses et des protéines pour développer ses poumons et son système neurologique. Cela leur fait donc défaut.
00:12:37:02 - 00:13:05:11
Isabel Hoffmann
Ils présentent des déficiences et des incapacités, comme nous l’avons vu. Malheureusement, le lait maternel est conçu pour le bébé né à terme, pas pour le prématuré. Et donc ces pauvres petits bébés prématurés naissent. Et bien sûr, le lait maternel est la meilleure chose que l’on puisse donner à un enfant prématuré ou à n’importe quel enfant. En effet, le lait maternel est unique au monde car il contient des oligosaccharides. Plus de 200 oligosaccharides ont été découverts.
00:13:05:13 - 00:13:29:17
Isabel Hoffmann
Ce sont des sucres qui alimentent le nourrisson, son système gastro-intestinal en bonnes bactéries. Ils agissent comme des graines pour les bonnes bactéries. Ils renforcent ainsi leur système immunitaire, ce qui est très important. Ils sont uniques car nous n’avons pas été en mesure de synthétiser ces oligosaccharides. En fait, nous n’en avons synthétisé qu’un seul sur les 200 jusqu’à présent.
00:13:29:23 - 00:13:56:16
Isabel Hoffmann
Nous devons donc utiliser du lait humain ou du lait maternel pour nourrir ces petits bébés. Mais le lait maternel est pauvre en graisses et en protéines, et plus particulièrement pour le développement du cerveau en termes d’acides gras, de certains acides gras. Le cerveau ne se développe donc pas s’il n’a pas d’acides gras, comme nous venons de l’entendre il y a quelques secondes.
00:13:56:18 - 00:14:00:05
Isabel Hoffmann
Nous devons donc en quelque sorte enrichir le lait humain, le lait maternel.
00:14:00:07 - 00:14:04:17
Abigail Acton
Comment le lait maternel est-il donc enrichi pour ajouter ces composants vitaux à l’heure actuelle, Isabel?
00:14:04:17 - 00:14:35:01
Isabel Hoffmann
Nous avons actuellement des lignes directrices que nous suivons dans les unités de soins intensifs néonatals. Ces lignes directrices et les recommandations de la Société européenne de gastro-entérologie, hépatologie et nutrition pédiatriques. Ces lignes directrices sont excellentes, mais elles sont très difficiles à suivre parce que le lait maternel, le lait maternel humain, varie d’un jour à l’autre et d’une semaine à l’autre. Et même le régime alimentaire de la mère.
00:14:35:01 - 00:15:13:22
Isabel Hoffmann
Pour ajouter certains enrichissements au lait, nous devons donc mesurer le lait humain. Et c’est là que réside la difficulté: il faut un instrument rapide capable de mesurer le lait humain, puis d’ajouter et de calculer les enrichissements nécessaires. Or, dans une unité de soins intensifs néonatals très animée, les infirmières n’ont généralement pas le temps de faire ces calculs, et ces calculs ne devraient pas être effectués uniquement en fonction du poids, mais aussi en fonction des facteurs de risque que le bébé peut présenter, comme, par exemple, certains de ces bébés prématurés.
00:15:13:22 - 00:15:32:08
Isabel Hoffmann
Ils peuvent souffrir d’une dysplasie bronchopulmonaire, très fréquente et assez similaire à l’asthme, et ils ont besoin de plus d’énergie pour respirer. Il existe dès lors des lignes directrices supplémentaires pour des situations spécifiques.
00:15:32:10 - 00:15:47:00
Abigail Acton
Il semble donc que le système actuel soit à la fois très compliqué et en même temps pas très sophistiqué dans la mesure où il ne cible pas les besoins individuels, la composition individuelle du lait maternel, les besoins individuels des nourrissons. Est-ce exact?
00:15:47:06 - 00:15:47:23
Isabel Hoffmann
C’est exact.
00:15:48:04 - 00:15:50:19
Abigail Acton
Qu’est-ce que Preemie fait donc de différent?
00:15:51:00 - 00:16:18:09
Isabel Hoffmann
Oui, exactement. Le système de Preemie est vraiment conçu pour être un système d’alimentation personnalisé pour les prématurés. Nous mesurons donc le lait humain en quelques secondes et nous calculons, à l’aide de l’apprentissage automatique et des lignes directrices, l’enrichissement nécessaire, et nous fournissons des résultats immédiats tels que pour cette quantité de lait, vous ajoutez cette quantité d’enrichissement, et c’est très transparent pour aider l’infirmière.
00:16:18:09 - 00:16:25:22
Abigail Acton
Fantastique. Elles prélèvent donc un échantillon, le font tomber dans l’eau, un peu comme une petite lame qu’elle placent dans une machine, ou comment cela fonctionne-t-il en fait? Comment ce calcul est-il réalisé?
00:16:26:02 - 00:16:33:03
Isabel Hoffmann
Non, elles doivent en réalité mesurer l’enrichissement et l’ajouter au lait.
00:16:33:08 - 00:16:36:11
Abigail Acton
Bien sûr, bien sûr. Mais comment détectent-elles ce qui se trouve dans le lait maternel?
00:16:37:00 - 00:17:05:23
Isabel Hoffmann
Oui. Le système Preemie dispose donc de ce qu’on appelle le capteur Preemie, qui est en fait un spectromètre. Elles laissent donc tomber dans un récipient littéralement deux gouttes de lait, 0,35 millilitres. Il n’y a donc pratiquement pas de lait humain inséré dans le capteur. Elles appuient sur le bouton, et deux secondes, deux à cinq secondes plus tard, elles obtiennent les résultats de la composition du lait en termes de protéines, de graisses et d’acides gras, d’énergie et de glucides.
00:17:05:23 - 00:17:08:24
Abigail Acton
Et elles utilisent les lignes directrices pour savoir quel enrichissement utiliser.
00:17:09:01 - 00:17:15:20
Isabel Hoffmann
Une fois qu’elles décident d’utiliser ce lait. Oui, parce qu’elles peuvent ne pas l’utiliser. Elles peuvent demander les calculs. C’est exact.
00:17:15:24 - 00:17:25:10
Abigail Acton
D’accord. C’est fantastique. Cela semble absolument génial. C’est fantastique. Et où en êtes-vous avec cette machine? Avez-vous remarqué si elle était utilisée? L’adoption est-elle au rendez-vous?
00:17:25:12 - 00:17:48:09
Isabel Hoffmann
Oui. L’appareil est en fait un simple dispositif médical, mais le logiciel n’est pas aussi simple. Le logiciel effectue les calculs qui sont mis en ligne. Vous pouvez donc donner au néonatologue une idée de l’enrichissement qui a été effectué et de l’alimentation totale que le bébé a reçue à une date donnée. Et cartographier ces données en termes de croissance du bébé dans des courbes de croissance.
00:17:48:10 - 00:18:13:09
Isabel Hoffmann
Nous disposons donc d’un outil qui permet aux néonatologues de comprendre s’il y a un ralentissement de la croissance, si le bébé fait des efforts, s’il faut procéder à des changements. Nous avons donc réalisé des essais cliniques initiaux à Turin, en Italie, dans certains hôpitaux, et nous menons actuellement un essai clinique complet à Southampton, que nous débutons le 1er mai.
00:18:13:09 - 00:18:27:17
Isabel Hoffmann
Cela prendra probablement encore au moins un an, voire 18 mois, et implique de nouvelles lignes directrices en matière de certification que nous devons respecter depuis 2022. Cela implique non seulement la certification du dispositif médical, mais aussi celle du logiciel.
00:18:27:18 - 00:18:41:10
Abigail Acton
D’accord. Vous êtes donc en plein processus pour obtenir la certification. Et je veux dire, je suppose que vous espérez l’obtenir et qu’il sera peut-être possible de l’utiliser. Une idée de la date à laquelle nous pourrions le voir?
00:18:41:10 - 00:18:44:07
Isabel Hoffmann
Nous visons le milieu de l’année 2025.
00:18:44:12 - 00:18:59:06
Abigail Acton
C’est fantastique. Ce n’est pas si loin que cela. Très bien. C’est très excitant. C’est beaucoup de travail. Je sais que vous voyagez beaucoup, que c’est très exigeant et que vous avez l’entreprise que vous avez créée vous-même. Et puis, il y a aussi ce projet. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous impliquer dans tout cela?
00:18:59:08 - 00:19:25:14
Isabel Hoffmann
La société a commencé par s’intéresser à la nutrition et à ce que nous mangeons tous les jours. Nous avons réfléchi à quel point le système alimentaire manque de transparence. Et tout ce dont nous avons besoin en tant que consommateurs, c’est d’une certaine transparence et d’une certaine responsabilité de la part du système alimentaire. C’est ainsi que tout a commencé. Mais l’objectif était de disposer d’un petit appareil permettant de scanner les aliments pour le consommateur.
00:19:25:16 - 00:19:47:21
Isabel Hoffmann
Nous sommes dans le monde de Google, n’est-ce pas? Je veux dire que cela nécessitera un investissement massif de Google, que nous n’avons pas obtenu. Nous avons donc dû nous mettre au point. Une de nos employées avait une sœur qui avait accouché d’un bébé prématuré et elle était dévastée. Elle venait tous les jours au travail en pleurant.
00:19:47:23 - 00:20:09:01
Isabel Hoffmann
J’ai donc commencé à m’y intéresser et j’ai compris que l’hôpital ne procédait même pas à de l’enrichissement, car les hôpitaux recourent parfois à de l’enrichissement standard. Même l’enrichissement standard n’était pas réalisé. Je me suis donc dit que le problème était qu’ils ne savaient pas par où commencer. Ils ne peuvent pas non plus mesurer le lait humain.
00:20:09:06 - 00:20:19:19
Isabel Hoffmann
Comment peuvent-ils donc commencer à suivre quelques lignes directrices? Et je me suis dit que c’était une application parfaite pour un bon capteur. C’est ainsi que nous développons notre deuxième capteur pour des applications Preemie.
00:20:19:20 - 00:20:28:03
Abigail Acton
C’est fantastique. Excellent, excellent travail également. Merci. C’est merveilleux. Quelqu’un a-t-il des observations ou des commentaires à faire à Isabel? Julien, oui, s’il vous plaît.
00:20:28:05 - 00:20:48:19
Julien Penders
Bon travail, Isabel. J’ai une question pour vous: je suppose que la position médicale évolue avec le temps et, si c’est le cas, pensez-vous appliquer la même technologie pour continuer à aider la mère lorsqu’elle rentre chez elle, vous savez, pour continuer à adapter l’enrichissement en fonction de l’évolution des besoins?
00:20:48:21 - 00:21:08:07
Isabel Hoffmann
Oui, j’espère que c’est aussi le cas, qu’un jour le dispositif, parce qu’il est très facile à utiliser, restera à la disposition de la mère, même si elle le ramène simplement de l’hôpital. Mais nous devons avancer à petits pas pour y parvenir, car je pense que, tout d’abord, le dispositif doit être certifié.
00:21:08:07 - 00:21:32:11
Isabel Hoffmann
Ensuite, il doit être prouvé qu’il aide, vous savez, sur la base de la littérature, nous pouvons réduire, vous savez, 4 % des cas d’entérocolite nécrosante et 4 % des cas de dysplasie bronchopulmonaire, ainsi que 10 % des cas de septicémie. Il s’agit là de trois maladies dont ces bébés sont réellement atteints. Mais nous avons besoin de beaucoup plus de données pour que cette reconnaissance soit certifiée par les médecins, acceptée par les médecins.
00:21:32:16 - 00:21:50:22
Isabel Hoffmann
Et peut-être que d’ici quelques années, tous les hôpitaux seront équipés de ces capteurs que la mère pourra soit utiliser, soit louer, comme les tire-laits. Vous savez, je me souviens que lorsque j’ai eu mon premier enfant, les tire-laits n’étaient pas disponibles dans le commerce. Et nous allions à l’hôpital pour cela.
00:21:50:22 - 00:21:55:06
Isabel Hoffmann
Je veux dire que c’est ce que j’envisage pour dans quelques années.
00:21:55:11 - 00:21:57:01
Abigail Acton
C’est fantastique. Génial, n’est-ce pas?
00:21:57:03 - 00:21:57:11
Julien Penders
Merci.
00:21:57:12 - 00:22:17:17
Abigail Acton
C’est fantastique. Et c’est merveilleux. C’est beau de voir toutes ces technologies de pointe utilisées dans des applications aussi pratiques. À propos des technologies de pointe, Julien, je pense que nous allons passer à vous maintenant. Le projet WISH a permis à Bloomlife, l’entreprise qui en est à l’origine, d’achever le développement d’un dispositif portable qui peut aider à prédire et à détecter le début du travail prématuré, ce qui semble tout simplement fantastique.
00:22:17:17 - 00:22:33:15
Abigail Acton
Nous nous sommes donc penchés sur l’impact des naissances prématurées et nous avons cherché à savoir comment nous pouvions atténuer ce phénomène grâce à une alimentation adaptée. Mais pourquoi ne pas essayer de l’éviter complètement? Pourquoi une naissance prématurée? Julien, il existe de nombreux domaines dans lesquels la télémédecine et les dispositifs portables se développent, mais vous avez choisi de vous pencher sur la solution. Pourquoi?
00:22:33:16 - 00:22:59:10
Julien Penders
Oui, excellente question. Je pense que l’étude de la période prénatale découle de mon expérience personnelle. La première grossesse de ma femme m’a ouvert les yeux sur les lacunes en matière de technologie et de données qui existent aujourd’hui dans le domaine des soins maternels et prénatals. Dans mon premier cas, nous avons eu la chance qu’elle ait une grossesse saine et sans danger, mais je n’étais pas à l’abri de beaucoup d’anxiété et d’incertitude quant à la santé du bébé et aux choses à faire et à ne pas faire concernant la grossesse.
00:22:59:11 - 00:23:21:13
Julien Penders
Et quelque chose me disait, vous savez, que quelque chose pouvait mal se passer. Peu après notre grossesse, ma sœur est tombée enceinte et a fini par accoucher de jumeaux avant terme, à 33 semaines. Ensuite, mes deux neveux ont dû passer plusieurs semaines à l’unité de soins intensifs néonatals. Cela a été très difficile sur le plan émotionnel pour ma sœur et pour moi aussi. De loin. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser aux naissances prématurées.
00:23:21:15 - 00:23:40:24
Julien Penders
Il y avait quelque chose que la technologie pouvait faire pour contribuer à détecter le risque plus tôt et permettre une intervention précoce. Si l’on considère la situation d’un point de vue global, le cas de ma sœur n’est pas unique. Chaque année, 50 millions de bébés naissent prématurément dans le monde, et un million d’entre eux n’atteindront pas l’âge de cinq ans en raison des conséquences d’une naissance prématurée.
00:23:41:01 - 00:24:00:01
Julien Penders
Les naissances prématurées sont la première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. C’est pourquoi je pense que les innovations que nous avons entendues précédemment sont excellentes, car elles contribuent à faire baisser ces chiffres. Il est toujours très important de pouvoir gérer les conséquences après coup. D’accord. De notre point de vue, répliqué en termes de technologie, nous pensons qu’une meilleure technologie permettrait d’obtenir de meilleures données.
00:24:00:01 - 00:24:06:15
Julien Penders
Ces données de meilleure qualité nous aideront à leur tour à réduire l’impact et le fardeau des naissances prématurées. C’est vraiment là que le projet WISH entre en jeu.
00:24:06:17 - 00:24:12:17
Abigail Acton
D’accord. Parlez-moi donc un peu des moyens actuels de surveillance de la santé de la mère et du bébé et de la manière dont ils peuvent être améliorés.
00:24:12:19 - 00:24:33:18
Julien Penders
Je dois dire que la santé maternelle et la santé de la femme en général ont longtemps été oubliées par la science. Si vous regardez ce que les médecins utilisent aujourd’hui comme technologies, cela a été introduit pour la première fois dans les années 1970. Il s’agit du programme Cogito. C’est une grosse machine placée à côté de la mère. Et encore une fois, c’est là depuis près de 55 ans maintenant.
00:24:33:20 - 00:24:49:02
Julien Penders
Cela signifie que les médecins prennent des décisions très importantes pour une femme enceinte et son bébé, basées sur des données très limitées collectées lors de contrôles ponctuels, de visites dans les cliniques. Et c’est en grande partie le manque de technologie et de données que nous essayons de combler avec le projet WISH.
00:24:49:05 - 00:24:52:14
Abigail Acton
D’accord. D’accord. Qu’est-ce que vous avez fait pour les développer?
00:24:52:16 - 00:25:18:11
Julien Penders
Le projet WISH consistait donc à développer un capteur portable pouvant être utilisé de manière longitudinale pendant la période prénatale. Il s’agit donc d’un patch que l’on place sur le bas-ventre d’une femme enceinte. Il mesure un ensemble de paramètres physiologiques pour la mère et le bébé et il utilise un biomarqueur physiologique numérique que nous avons développé au cours du projet pour détecter le début du travail ou le travail prématuré.
00:25:18:11 - 00:25:45:24
Julien Penders
L’idée est donc que ce patch puisse être porté par une femme quelques heures par jour. Nous analysons les données sur la base de ce biomarqueur et nous identifions alors le risque d’accouchement. Ce risque peut alors être partagé avec la mère, en particulier avec son médecin, et si le risque est trop élevé, le médecin peut alors en être informé et prendre des mesures préventives pour faire venir la mère ou, si elle a déjà des contractions, procéder à une intervention possible sur le plan clinique.
00:25:45:24 - 00:26:06:11
Abigail Acton
Cela signifie que la surveillance est effectuée dans le confort du domicile de la femme. Il y a beaucoup moins de stress lié au fait de ne pas avoir à se rendre à l’hôpital ou à passer des examens médicaux, etc. Et c’est en temps réel. Ce capteur recueille donc des données qui sont automatiquement transmises au nuage, où elles peuvent être partagées avec des personnes disposant d’un mot de passe, par exemple.
00:26:06:11 - 00:26:07:13
Abigail Acton
Comment cela fonctionne-t-il?
00:26:07:15 - 00:26:32:22
Julien Penders
Oui, c’est vrai. Les données physiologiques sont collectées par le capteur. Elles sont prétraitées sur le capteur, puis effectivement envoyées dans le nuage. Dans le nuage, l’IA opère et va extraire ce marqueur physiologique à partir des données physiologiques. Elle calculera ainsi une probabilité que la mère commence à accoucher. Cette information est ensuite partagée avec le médecin et la mère, ce qui permet d’orienter les interventions cliniques possibles.
00:26:33:00 - 00:26:41:19
Abigail Acton
D’accord. Je crois qu’il peut également mesurer le rythme cardiaque du fœtus, ce qui rassurera de toute évidence beaucoup la femme, je pense. Et aussi le médecin concerné, vous êtes d’accord?
00:26:41:22 - 00:27:01:07
Julien Penders
Oui, c’est une partie du travail que nous avons effectué après le projet WISH, qui est vraiment axé sur la possibilité d’identifier, vous savez, les signes précoces du début du travail en raison de ces applications pour prédire la naissance. Après cela, nous avons continué le développement, et une fois qu’elle a le capteur sur le bas-ventre, il y a beaucoup d’autres paramètres que nous pouvons mesurer. Et l’un d’entre eux est bien le rythme cardiaque du fœtus.
00:27:01:07 - 00:27:14:05
Julien Penders
C’est un peu l’autre côté de l’équation, n’est-ce pas? Vous voulez donc savoir quand la mère va commencer à accoucher. Vous voulez aussi savoir si le bébé va bien. Et en fait, le rythme cardiaque vous donne cette information. L’idée est donc que la technologie que nous avons développée nous permet de faire les deux.
00:27:14:07 - 00:27:20:15
Julien Penders
Il existe des moyens d’avoir une idée du moment où le travail de la mère va commencer, mais aussi de voir si le bébé va bien.
00:27:20:17 - 00:27:32:18
Abigail Acton
D’accord, ça a l’air fantastique. Et où en êtes-vous? Je veux dire par là que vous avez des prototypes dans des essais cliniques. Quelle est la situation? Il y a peut-être des personnes qui écoutent ceci en ce moment et qui se disent: «Mon Dieu, j’aimerais mettre la main sur l’un d’entre eux». Mais que pouvez-vous leur dire?
00:27:32:21 - 00:27:56:00
Julien Penders
Nous savons que nous travaillons aussi dur et aussi vite que possible pour mettre ce produit sur le marché. Le projet WISH était très important pour nous, car il couvrait vraiment le développement de ce biomarqueur numérique, mais aussi sa validation et son essai clinique prospectif. Cet essai nous permet donc de montrer que nous avons pu détecter le travail avec une précision équivalente.
00:27:56:02 - 00:28:17:07
Julien Penders
Pour un diagnostic de travail, bien que la mère soit à la maison, elle n’a pas besoin d’aller à l’hôpital. C’était donc très important pour nous. Notre prochaine étape consiste désormais à poursuivre la validation de l’appareil et du biomarqueur, à obtenir l’approbation réglementaire en Europe, le marquage CE, et enfin à mettre cette technologie à la disposition des mères et de l’équipe soignante.
00:28:17:08 - 00:28:27:01
Abigail Acton
C’est fantastique. Eh bien, cela semble merveilleux. Vraiment, vraiment bien. Je pense que vous avez déjà obtenu l’autorisation de la FDA, c’est-à-dire de l’association américaine, et que vous êtes en train d’obtenir le marquage CE pour l’Europe. Oui.
00:28:27:03 - 00:28:41:17
Julien Penders
Oui, c’est exact. La première autorisation de la FDA concernait en fait le cardiogramme du fœtus. Nous devons donc encore travailler sur notre autorisation pour la détection, qui est en cours. Nous nous efforçons en effet d’obtenir le marquage CE.
00:28:41:21 - 00:28:49:15
Abigail Acton
C’est fantastique. Excellent, excellent. Merci. Cela semble vraiment innovant. Julien. Super.
00:28:49:17 - 00:29:16:08
Isabel Hoffmann
Oui. En vous écoutant, j’ai pensé au fait que certains bébés de petite taille pour l’âge gestationnel montrent souvent des signes indiquant qu’ils auraient été mieux en dehors du ventre de la mère, par exemple, en raison d’une déficience placentaire maternelle ou d’autres choses de ce genre. Pourriez-vous donc utiliser votre appareil pour faire sortir les bébés qui ne se développent pas?
00:29:16:10 - 00:29:37:17
Julien Penders
C’est une excellente question. Nous pensons, Oui. Mais bien sûr, nous devons encore faire le travail pour prouver que, fondamentalement, cet appareil mesure le rythme cardiaque du bébé, le rythme cardiaque de la mère et la contractilité de l’utérus. Ce sont les trois paramètres qui permettent d’obtenir un diagnostic complet de ce qui se passe pendant la grossesse pour la mère et le bébé,
00:29:37:22 - 00:30:04:23
Julien Penders
avec l’exemple du soutien pour l’âge gestationnel. Lorsqu’un fœtus se trouve au stade où certains troubles ou complications placentaires commenceront à avoir un impact sur le bébé, vous le constaterez par une diminution des mouvements du fœtus. Vous le constaterez par une diminution de l’activité du rythme cardiaque du fœtus. Ce sont des choses que nous pouvons effectivement mesurer avec l’appareil et, grâce à cela, relever des signes précoces ou des indications précoces que quelque chose ne va pas.
00:30:05:04 - 00:30:23:13
Julien Penders
C’est donc dans cette direction que nous voulons absolument aller. Il s’agit de notre vision à long terme, d’ici cinq à sept ans. Pourrons-nous détecter les signes précoces de mortinatalité? C’est vraiment pousser les choses à l’extrême, et il faut donc que la science soit au rendez-vous. Il existe un énorme déficit technologique et un manque de données dans ce domaine.
00:30:23:18 - 00:30:41:18
Julien Penders
Et, vous savez, notre première étape consiste à mettre en place la technologie qui nous permet de collecter les données. Une fois que nous disposons de ces données, nous pouvons commencer à poser ces questions et voir si nous pouvons déceler des signes physiologiques pour différents types de complications et essayer de les anticiper. Cela fait donc partie intégrante de la feuille de route. Il y a tant à faire, mais il faut bien commencer quelque part.
00:30:41:18 - 00:30:45:09
Julien Penders
Mais oui, c’est une excellente question. Et c’est quelque chose que nous aimerions faire à l’avenir.
00:30:45:12 - 00:31:03:07
Abigail Acton
Une époque passionnante. Julien, une époque passionnante. Par conséquent, tout ce que vous ferez fera avancer la situation au lieu d’emmener régulièrement les femmes dans des centres de santé et de les placer sur de grands moniteurs. Oui, les contrôles ponctuels, comme vous le dites, sont dépassés aujourd’hui, n’est-ce pas? Très bien.
00:31:04:02 - 00:31:06:13
Abigail Acton
D’accord. Eh bien, merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé. Je pense que ces travaux sont tout simplement merveilleux, à tous les niveaux, et que la façon dont ils s’articulent est une porte ouverte vers de meilleurs horizons.
00:31:06:13 - 00:31:15:07
Abigail Acton
C’est vraiment une bonne chose. Je vous remercie pour le temps que vous m’avez accordé.
00:31:16:12 - 00:31:17:54
Isabel Hoffmann
Merci.
00:31:18:10 - 00:31:18:50
Audrey van der Meer
Je vous remercie également.
00:31:19:12 - 00:31:20:17
Julien Penders
Merci encore. C’était formidable de participer.
00:31:23:08 - 00:31:45:19
Abigail Acton
Je vous en prie. Si vous aimez ce podcast, suivez-nous pour vous assurer que les recherches les plus récentes sur la science financée par l’UE ne vous échappent pas. Et si vous avez aimé nous écouter, pourquoi ne pas en parler autour de vous? Nous avons parlé de la manière de faire face à une nouvelle pandémie, de la façon dont la réalité augmentée pourrait sauver des vies en cas d’incendie à bord d’un navire, et du rôle des bactéries du sol dans la croissance des plantes.
00:31:46:23 - 00:32:04:01
Abigail Acton
Dans nos 34 derniers épisodes, vous trouverez de quoi titiller votre curiosité. Vous souhaitez peut-être savoir ce que font d’autres projets financés par l’UE pour atténuer l’impact des naissances prématurées et mettre en place de nouvelles méthodes de prévention. Le site web de CORDIS vous donnera un aperçu des résultats des projets financés par le programme Horizon 2020 et Horizon Europe qui travaillent dans ce domaine.
00:32:05:03 - 00:32:25:21
Abigail Acton
Le site web contient des articles et des entretiens qui explorent les résultats de la recherche menée dans un très large éventail de domaines sur des sujets allant de Plutarque au plutonium. Vous y trouverez votre bonheur. Vous participez peut-être à un projet ou vous souhaitez faire une demande de financement. Regardez ce que font les autres dans votre domaine. Venez donc découvrir les recherches consacrées à ce qui fait vibrer notre monde.
00:32:26:23 - 00:32:33:23
Abigail Acton
Nous sommes toujours heureux de vous entendre. Écrivez-nous à: editorial@cordis.europa.eu. À la prochaine!
Perspectives et idées
Un enfant sur dix naît avant la 37e semaine de grossesse, ce qui peut avoir des conséquences sur les poumons, provoquer la cécité et interrompre le développement du cerveau. L’Organisation mondiale de la santé a récemment indiqué qu’environ 6 400 nouveau-nés meurent chaque jour, ce qui représente près de 47 % de l’ensemble des décès d’enfants de moins de cinq ans. Les prématurés ont un niveau inférieur de réserves de nutriments dans l’organisme et des systèmes corporels immatures, ce qui entraîne un risque plus élevé de malnutrition. Une alimentation complémentaire déséquilibrée pourrait accroître le risque de déficits et d’excès nutritionnels. Le lait maternel est parfaitement équilibré pour nourrir les enfants nés à terme, mais lorsqu’il s’agit de nourrir les prématurés, il doit être enrichi. Étant donné que le contenu du lait peut varier d’un jour à l’autre et que les besoins de l’enfant changent constamment, nous découvrons comment des capteurs sensibles peuvent indiquer aux professionnels de la santé les nutriments qui manquent au lait maternel, et ce, avec précision et instantanément. L’optimisation de la nutrition peut aider l’enfant à s’épanouir physiquement, mais le fait de naître prématurément peut avoir de profondes répercussions sur la façon dont son cerveau s’est développé avant la naissance. L’un de nos invités dirige un laboratoire qui développe des moyens d’identifier les bébés à risque et d’adapter les approches pour stimuler le développement dans les domaines qui posent problème, sur une base individuelle. Mais l’idéal ne serait-il pas d’intervenir avant qu’une femme n’accouche prématurément? Un invité nous explique comment son projet contribue à la mise au point d’un moniteur portable capable de communiquer en temps réel des données indiquant les risques aux prestataires de soins de santé, tandis que la mère se trouve dans le confort de son domicile. Audrey van der Meer est codirectrice du Developmental Neuroscience Laboratory et professeure de neuropsychologie à l’université norvégienne de sciences et de technologie à Trondheim. Elle s’intéresse particulièrement au cerveau du nourrisson, avec son énorme plasticité et sa capacité d’apprentissage dès le premier jour, qu’elle a examinés dans le cadre du projet AIM_COACH. Isabel Hoffmann est une entrepreneuse dans le domaine de la deep tech. En exploitant la technologie et la connectivité, elle s’efforce de créer un monde dans lequel l’alimentation contribue à la santé, et non aux maladies sociétales. Sa société Tellspec est à l’origine du projet Preemie, qui met au point des méthodes innovantes de personnalisation de l’alimentation pour aider les bébés prématurés à se développer. Julien Penders est cofondateur de Bloomlife, une entreprise qui conçoit des technologies portables et des analyses prédictives pour promouvoir la santé prénatale. Bloomlife a développé WISH, un appareil associé à l’analyse de données pour améliorer l’accès aux soins, fournir un retour d’information personnalisé aux mères, et aider les médecins à prévoir et à gérer les complications de la grossesse.
Vos retours sont les bienvenus!
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