Un projet de l'UE récompense des doctorants émérites
Résistance accrue aux médicaments et tourisme qui expose les voyageurs aux maladies locales: voici deux des nombreux facteurs qui bouleversent la santé mondiale, et les hommes vivent sous la constante menace d'infections par des micro-organismes pathogènes. Le projet ERA-NET PATHOGENOMICS («Trans-European cooperation and coordination of genome sequencing and functional genomics of human-pathogenic microorganisms»), une initiative de l'UE consacrée aux programmes transnationaux en génomique et post-génomique des bactéries et des champignons pathogènes pour l'homme, a donc décidé de s'attaquer à ce problème. ERA-NET PATHOGENOMICS a récemment annoncé les lauréats du prix «PhD Award 2010» récompensant les meilleures thèses doctorales dans ce domaine. Les lauréats sont les Drs Itay Tirosh de l'Institut Weizmann des sciences en Israël, Andreja Kovac de l'université de Ljubljana en Slovénie, et Cristina Latasa de l'université publique de Navarre, en Espagne, lesquels ont reçu la somme de 2000 euros. Le Dr Tirosh a remporté ce prix pour avoir clarifié l'évolution de la régulation de l'expression génétique à l'échelle du génome; le Dr Kovac a été récompensée pour avoir recherché et découvert des composants qui pourraient être utilisés dans de nouveaux traitements antibiotiques; quant au Dr Latasa, elle a obtenu son titre pour avoir examiné la formation des biofilms dans Salmonella, un pathogène qui déclenche des intoxications alimentaires. La cérémonie s'est déroulée à Pecs, en Hongrie, en avril dernier. Cet évènement annuel était organisé conjointement par tous les partenaires du projet ERA-NET. «Cette année, nous avons évalué huit thèses doctorales, recommandées par les agences nationales de financement de la R&D partenaires d'ERA-NET, et toutes présentaient des thèmes scientifiques innovants et de grande qualité», explique le Dr Marion Karrasch-Bott, du Forschungszentrum Jülich en Allemagne, également coordinatrice d'ERA-NET PATHOGENOMICS. «Les lauréats ont été sélectionnés sur la base de l'excellence de la qualité scientifique et de l'impact de leurs travaux, de la qualité des publications et des approches théoriques sous-jacentes à leurs recherches.» Les infections par des micro-organismes pathogènes sont responsables de nombreux décès dans le monde. Cependant, malgré une résistance accrue aux médicaments, des technologies génomiques fonctionnelles sophistiquées ont permis aux chercheurs d'identifier systématiquement les gènes associés à la pathogenèse. Ainsi, les scientifiques ont identifié de nouvelles cibles pour le diagnostic, le traitement et la prévention. Lancé en 2004 et devant s'achever en 2012, ERA-NET PATHOGENOMICS tente d'établir une coopération durable entre les agences nationales de financement et de coordonner leurs programmes transnationaux en génomique et post-génomique des bactéries et des champignons pathogènes pour l'homme. ERA-NET est financé à hauteur de 3 millions d'euros au titre du mécanisme ERA-NET du sixième programme-cadre (6e PC) de l'UE. En plus d'améliorer la transparence et la cohérence des programmes nationaux de recherche, l'équipe du projet travaille également à la création d'un marché interne pour favoriser les échanges d'informations sur la pathogénomique et à l'établissement d'un agenda européen de recherche et de formation sur la pathogénomique dans le cadre d'une politique européenne de recherche. Le consortium ERA-NET PATHOGENOMICS comprend, aux côtés du Forschungszentrum Jülich GmbH (FZJ), le ministère fédéral autrichien de la science et de la recherche, le fonds autrichien pour la science, l'Académie de Finlande, l'Institut Pasteur et l'Agence nationale de la recherche, tous deux en France, le ministère fédéral allemand de l'éducation et de la science, l'Académie hongroise des sciences, le fonds hongrois de recherche scientifique, le Israeli Chief Scientist Office, le ministère portugais de la santé et la Fondation portugaise de la science et la technologie, le ministère slovène de l'enseignement supérieur, de la science et de la technologie, et le ministère espagnol de la science et de l'innovation