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Preserving old antibiotics for the future : assessment of clinical efficacy by a pharmacokinetic/pharmacodynamic approach to optimize effectiveness and reduce resistance for off-patent antibiotics

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Les anciens antibiotiques – un nouveau souffle

En raison de la résistance aux antimicrobiens, les médecins prescrivent des antibiotiques dont le brevet est arrivé à échéance. Le projet AIDA de l’UE a réévalué cinq antibiotiques importants de cette catégorie en recourant aux normes d’évaluation et d’approbation actuelles.

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La combinaison de la multirésistance aux médicaments (MDR, multiple drug resistance) chez les bactéries et du manque de nouveaux antibiotiques a accru le recours aux antimicrobiens développés avant l’émergence d’un processus structuré destiné à évaluer l’efficacité et l’efficience cliniques. Le projet AIDA entendait évaluer l’efficacité et la posologie optimale d’antibiotiques dont le brevet était arrivé à échéance pour traiter des infections provoquées par des bactéries MDR au cours de trois essais randomisés et contrôlés. Cinq antibiotiques dont le brevet est arrivé à échéance à l’étude Les chercheurs se sont intéressés à l’optimisation du traitement des infections causées par des agents pathogènes MDR qui entraînent une importante charge de morbidité en Europe et dans le reste du monde. Les antibiotiques non protégés par un brevet sont de plus en plus utilisés sans informations précises sur leur efficacité, la durée du traitement et les problèmes d’émergence d’une résistance aux médicaments (ERM). Plus important pour les patients, beaucoup de ces antibiotiques ont été brevetés il y a de nombreuses années lorsque les règles étaient moins strictes et que les informations destinées à déterminer la posologie optimale en recourant à la pharmacodynamie n’étaient pas disponibles. «Par conséquent, l’efficacité de beaucoup d’anciens médicaments n’est pas clairement établie, ni le schéma posologique», explique le coordinateur du projet, le Dr Johan Mouton. Le projet AIDA a adopté une approche à la fois pharmacocinétique (PC) et pharmacodynamique (PD) pour mener des études microbiologiques, en tenant ainsi compte du problème urgent de la résistance aux médicaments. En s’intéressant aux relations exposition-réponse, PC/PD, les chercheurs ont établi une posologie sûre et efficace. «Alors que les problèmes d’ERM constituent un élément essentiel du projet de recherche, ces études interagissent synergétiquement avec les études cliniques», souligne le Dr Mouton. Les résultats serviront à améliorer les relations exposition-réponse, mais permettront également d’examiner les effets de l’exposition qui ne sont pas facilement observés lors des essais. Des essais randomisés pour trois scénarios réels graves de résistance Pour l’étude, les chercheurs d’AIDA ont choisi des infections microbiennes qui faisaient peut-être l’objet d’une prescription inadéquate, aussi bien dans les hôpitaux que chez les patients externes. La pneumonie acquise à l’hôpital cause de graves infections en raison des bactéries à Gram négatif résistantes au carbapénem chez les patients hospitalisés dans les unités de soins intensifs. Un essai réalisé auprès de 345 patients a notamment révélé que la thérapie combinée, en utilisant du méropénem et de la colistine, bien que souvent pratiquée, n’a présenté aucun avantage par rapport à la colistine seule. Les résultats ont récemment été publiés dans la revue Lancet Infectious Diseases. Les infections urinaires inférieures extra-hospitalières sont courantes, et les patients sont de plus en plus susceptibles d’être infectés par des agents pathogènes MDR. L’essai impliquant plus de 400 patients compare l’efficacité des anciens antibiotiques fosfomycine avec la nitrofurantoïne, et ses résultats seront prochainement publiés. Combinés aux études pharmacodynamiques, ces résultats apportent un message clair sur la manière d’utiliser ces médicaments. Le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM), encore une fois une bactérie acquise dans la communauté, provoque des infections de la peau et du tissu mou. L’essai clinique randomisé d’AIDA s’est intéressé à l’efficacité de la minocycline et de la rifampicine par rapport au linézolide. Qualifié d’antibiotique de réserve, le linézolide fait partie des traitement à utiliser avec parcimonie afin de conserver son efficacité contre des infections potentiellement incurables. Impact de la recherche et importance sociale Soulignant ce qui semble être le principal résultat du projet, le Dr Mouton explique: «Nous avons pu finaliser trois grands essais cliniques initiés par des chercheurs à un coût inférieur aux essais généralement initiés par l’industrie, y compris ceux actuellement soutenus par l’Initiative médicaments innovants (IMI)». L’impact de l’évaluation de l’efficacité des antibiotiques dont le brevet est arrivé à échéance signifie que le choix de l’antimicrobien ainsi que sa posologie peuvent être optimisés, et que nous obtiendrons de meilleurs résultats cliniques avec éventuellement moins d’ERM à un moindre coût. «En réalité, le résultat de l’essai dans les infections urinaires inférieures souligne l’impact profond du choix du traitement sur le résultat clinique pour l’une des maladies infectieuses les plus courantes, ce qui profitera à un grand nombre de patients», insiste le Dr Mouton.

Mots‑clés

AIDA, antibiotique, essai, brevet arrivé à échéance, efficacité, résistance aux médicaments

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