Avancées du projet HEAT-SHIELD: un nouvel éclairage essentiel sur les conséquences de l’exposition à la chaleur sur la productivité des travailleurs industriels
Même si HEAT-SHIELD (Integrated inter-sector framework to increase the thermal resilience of European workers in the context of global warming) a pris fin en décembre 2021, le consortium a continué à publier des articles scientifiques évalués par des pairs (dont le nombre s’élève désormais à plus de 70) dans des revues à fort impact. Par exemple, dans l’une de ces publications, réalisée en collaboration avec l’unité Aspects économiques du changement climatique, de l’énergie et du transport du Centre commun de recherche de la Commission européenne, les partenaires du projet ont démontré que le stress thermique professionnel (STP) faisait perdre à l’Europe plus de 160 milliards d’euros chaque année du fait des coûts de santé et des baisses de productivité. Ils ont par ailleurs démontré que la mise en œuvre des plans de prévention HEAT-SHIELD pouvait permettre de réduire sensiblement ce coût tout en améliorant la santé des travailleurs. «Nous avons impliqué et mobilisé des scientifiques du monde entier pour qu’ils s’engagent dans la recherche sur le STP», commente le coordinateur de HEAT-SHIELD, le professeur Lars Nybo, du département Nutrition, exercice et sports de l’Université de Copenhague. «Ces travaux ont été massivement suivis et adoptés, et deux indicateurs le prouvent: nos publications ont été citées plus de 2 000 fois, et deux tiers des études actuelles sur le STP ont été publiées depuis le début du projet.» La plupart des articles mettent l’accent sur la transposition des résultats en procédures applicables. En outre, ils s’attachent à apporter des conseils sur les meilleures pratiques, les stratégies et le savoir-faire relatifs à la nécessité d’atténuer les effets négatifs du STP. On peut citer, entre autres, un plan d’action pour mieux gérer la chaleur au travail, un guide pour les employeurs et les entreprises et une plateforme météo, ainsi que plusieurs infographies et vidéos. Les lignes directrices et le matériel d’information produits ont été adoptés par différentes entités internationales (par exemple, la Confédération européenne des syndicats), divers autres syndicats et des organisations à but non lucratif (par exemple, la Fundación 1º de Mayo), ainsi que par des décideurs politiques nationaux (par exemple, le ministère grec du travail, de l’assurance sociale et de la solidarité sociale). «Dès le début, nous avons impliqué notre population cible, c’est-à-dire les travailleurs, les cadres, les employeurs et les décideurs, dans la conception, les tests de faisabilité et la mise en œuvre de nos actions», conclut le professeur Lars Nybo. «Nos études ont mis en évidence et prouvé que la santé des travailleurs pouvait être une priorité compatible avec la prévention des pertes de productivité, et ce, dans l’intérêt mutuel des employeurs et des employés.» Joy Shumake-Guillemot, responsable du Bureau conjoint pour le climat et la santé de l’Organisation météorologique mondiale et de l’Organisation mondiale de la santé, fait l’éloge de HEAT-SHIELD. «Le travail du consortium a été remarquable en termes de présentation des meilleures pratiques d’atténuation du stress thermique professionnel, de création de modèles et d’inspiration des bénéficiaires universitaires et industriels à utiliser les résultats de leurs recherches aux fins de produire de la valeur pour la société dans son ensemble.»
Mots‑clés
HEAT-SHIELD, chaleur, exposition à la chaleur, travailleur, soleil, lieu de travail, stress thermique professionnel