Des vaccins basés sur les cellules immunitaires
La vaccination contre le cancer est depuis longtemps considérée comme une méthode intéressante de prévenir ou soigner le cancer. L'idée vient du constat que le système immunitaire des patients cancéreux fonctionne souvent mal ou pas du tout. Le projet s'est tout spécialement intéressé aux cellules dendritiques, en tant que principal régulateur de l'immunité. On peut les 'charger' d'antigènes anticancéreux et les utiliser comme adjuvants pour activer le système immunitaire d'un patient. Le but principal du projet Dendritophages («Therapeutic cancer vaccines») était de démontrer la faisabilité, l'efficacité et la reproductibilité cliniques d'un vaccin anticancéreux à base de cellules dendritiques. Les partenaires du projet ont étudié divers paramètres de la stratégie de vaccination, comme la différenciation et la maturation des cellules dendritiques, le choix et la quantité d'antigène tumoral, la dose administrée, le site et le calendrier de vaccination. Les scientifiques ont utilisé comme vecteur des antigènes le toxoïde d'adénlylate cyclase et des particules de type parvovirus porcin (PPV-VLP), connus pour cibler très efficacement les cellules dendritiques. Ils ont conçu un système de culture des cellules dendritiques pour optimiser la sécrétion d'IL-12 et polariser les réponses immunitaires de type 1 qui soutiennent l'immunité cytolytique anti-tumorale. Le suivi in vivo des cellules dendritiques chez l'homme a montré leur accumulation dans les ganglions lymphatiques, ce qui est nécessaire pour une réponse immunitaire efficace. Pour la première fois en environnement clinique, le projet Dendritophages a démontré la faisabilité et la sûreté d'une vaccination à base de cellules dendritiques, induisant une immunité cytolytique anticancéreuse. Les procédures standardisées de fabrication mises au point par le projet ont été appliquées dans de nouveaux centres de production de thérapie cellulaire, fondés par les cinq partenaires du projet.