Développement d'un vaccin contre la peste porcine par stimulation des lymphocytes T
La peste porcine classique (CSF, pour classical swine fever) est une maladie virale contagieuse touchant les porcs domestiques et les sangliers et dont l'impact économique est considérable. Les animaux infectés développent de graves leucopénies et une inhibition du système immunitaire accompagnée de lésions hémorragiques. Le taux de mortalité des jeunes porcs infectés par cette maladie est proche de 90%. Les conséquences sociales et économiques de l'abattage massif nécessaire au contingentement des foyers épidémiques ont amené les centres de recherche et les autorités à reconsidérer l'hypothèse d'un traitement vaccinal d'urgence. C'est pourquoi l'intérêt pour le développement et l'utilisation de vaccins marqueurs permettant de contrôler la peste porcine des porcs domestiques et des sangliers s'est considérablement accru. Les partenaires du projet de l'institut de la santé animale Friedrich-Loefler (Allemagne) ont stimulé à nouveau des cellules mononucléées périphériques du sang (PBMCs, de l'anglais peripheral blood mononuclear cells) isolées à partir de porcs miniatures infectés par le virus. Ces essais ont permis d'obtenir des informations importantes sur la réponse immunitaire des lymphocytes T. Les chercheurs ont utilisé deux types de peptides: des peptides synthétiques précédemment identifiés comme étant des épitopes potentiels de cellules T et des peptides de protéine virale non structurelle. Les scientifiques ont montré que différents peptides stimulaient différemment les lymphocytes CD4+ et CD8+. Par exemple, l'un des peptides stimulait pratiquement exclusivement les cellules CD8+. Des tests ELISPOT, basés sur la technique ELISA, une méthode de dosage par immunosorption liée à l'enzyme (ELISPOT, pour Enzyme-linked immunosorbent spot) ont été utilisés pour classifier les réponses des cellules Th1 ou Th2 productrices de cytokines induites par ces peptides. Les chercheurs ont montré qu'il n'y avait pas de corrélation entre le type cellulaire stimulé par le peptide et la proportion finale de cellules produisant de l'IFN-gamma (interféron-gamma) ou de l'IL-4 (interleukine-4). Presque toutes les combinaisons possibles ont été trouvées, partant de cellules produisant exclusivement de l'interféron gamma jusqu'à un mélange variable de lymphocytes T produisant soit de l'IFN gamma soit de l'interleukine-4. La variabilité de la production de cytokines en réponse à la stimulation peptidique pourra être utilisée dans le développement de nouveaux vaccins efficaces. De plus, les données recueillies sur les différents peptides pourront être utilisées dans une stratégie multi-peptidique permettant d'augmenter le spectre de la réponse immunitaire induite par ces vaccins.