Les sites de liaisons constituent la clé du traitement anticancéreux
Les rétinoïdes et les réxinoïdes peuvent affecter le processus qui transforme une cellule saine en une cellule maligne, voire même le neutraliser totalement. L'apoptose, ou mort cellulaire programmée, est un phénomène qui peut être induit directement par les rétinoïdes et les rexinoïdes lors d'une chimiothérapie. Ces molécules peuvent également empêcher la différenciation des cellules souches induite par un promoteur tumoral. Le projet ANTICANCER RETINOIDS, financé par l'UE, avait pour objectif de développer de nouveaux types de rétinoïdes possédant des propriétés de ligands associés spécifiques. Les systèmes biologiques s'appuient sur des ligands qui vont, en se liant à d'autres molécules, former des complexes stables. Les ligands associés, conçus de manière spécifique, vont se lier sélectivement à leurs molécules cibles au niveau de différentes voies métaboliques pour exercer leur action anti-tumorale. Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques du département de chimie organique de l'université de Vigo, en Galice (Espagne) ont étudié la mécanique des ligands se liant aux récepteurs rétinoïdes, connus sous le nom de RXRs (retinoid X réceptors) et RARs (retinoic acid receptors). Les ligands associés ont ainsi pu être classés en fonction de leur capacité d'adaptation aux formes du site de liaison. L'étape suivante a consisté à concevoir des ligands se liant spécifiquement avec un récepteur rétinoïde. Pour mener cette recherche, les scientifiques se sont basés sur le potentiel énergétique de la liaison chimique. Ils ont étudié les forces électrostatiques et les forces de Van der Waals qui jouent un rôle dans la capacité d'attraction du site de liaison. Par exemple, les groupes carboxyles présents sur les récepteurs RXRs et RARs présentent des différences de polarité. Autrement dit, il existe une grande différence de l'énergie d'interaction entre ces deux récepteurs et le même ligand. Sur la base des résultats de cette recherche, les partenaires du projet souhaiteraient créer des ligands spécifiques pouvant se lier sur les sites RXR en utilisant la polarité du site de liaison. Ce qui permettra de créer des ligands avec un mode d'action spécifique et un traitement anticancéreux plus efficace et moins toxique pour les cellules saines.