Le SRAS pris en tenaille
Malgré la mortalité importante de cette éruption virale en Asie, la montée des températures estivales et les mesures de quarantaines prises par les autorités ont réussi à contenir la propagation du virus. Les experts sont pourtant persuadés que le SARS-CoV n'a pas complètement été éradiqué et que le développement d'un vaccin et d'un protocole thérapeutique efficace et rapide sont tous deux absolument nécessaires. Pour ce faire, les chercheurs du projet Sarsvac («Immunoprevention and immunotherapy of SARS infection») financé par l'UE ont proposé de suivre une approche de vaccination couplée à un protocole immunothérapeutique. La stratégie de développement d'un vaccin consistait plus précisément en deux approches parallèles: la préparation d'un vaccin «classique» à partir d'une souche atténuée de SARS-CoV et l'identification d'antigènes immunogènes viraux potentiels. L'idée étant d'exprimer ces antigènes dans un vecteur vaccinal afin de générer une réponse immunitaire spécifique contre le virus. Les partenaires du projet ont également analysé des pseudoparticules virales (PPV) dérivées du SARS-CoV afin de mieux comprendre la morphogénèse et la maturation des virions. Les informations obtenues ont permis aux chercheurs d'identifier des épitopes protéiques spécifiques offrant une immunité protective générée par les lymphocytes B et T. Dans le cadre de la stratégie immunothérapeutique, les chercheurs du projet ont développé et validé des anticorps neutralisants humanisés contre le SARS-CoV. Cette approche devrait permettre de disposer d'une option thérapeutique pour les patients déjà infectés par le virus. La stratégie du projet Sarsvac offre ainsi une protection immédiate et à long terme contre une infection potentielle du virus. L'exploitation commerciale du vaccin et son association avec une immunothérapie pourrait constituer la réponse à la prochaine épidémie du SARS-CoV.