Modéliser les maladies dans les pays méditerranéens
Le diabète et les maladies cardiovasculaires sont des pathologies en constante augmentation dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires de la Méditerranée. Cette situation a poussé les autorités sanitaires à prendre les mesures qui s'imposent et à rédiger les recommandations spécifiques pour chaque pays afin d'alléger l'impact économique de ces maladies. Dans ce cadre, le projet MEDCHAMPS , financé par l'UE, a réalisé une analyse épidémiologique des facteurs de risque impliqués dans l'émergence de pathologies comme les maladies cardiovasculaires et le diabète dans les territoires palestiniens, la Syrie, la Tunisie et la Turquie. Ces informations devaient ensuite être utilisées pour la rédaction de recommandations applicables non seulement dans le secteur de la santé mais aussi dans d'autres secteurs. Ainsi, pour les maladies coronariennes (CHD, pour coronary heart disease), des données essentielles comme le niveau de cholestérol, la tension sanguine ou l'indice de masse corporelle, ont été recueillies et intégrées dans ces modèles épidémiologiques. Ces travaux montrent un accroissement de l'IMC et la persistance d'habitudes tabagiques chez les hommes, surtout en Syrie. Il est donc fort probable que l'augmentation de la mortalité des maladies coronariennes en Syrie et en Tunisie soit effectivement due à ces facteurs de risque associés. Une analyse des politiques concernant le diabète et les maladies cardiovasculaires dans ces pays a révélé l'absence de mesures globales, bien définies. Les causes principales de cette situation sont à chercher dans le système de gestion centralisé, la rareté des informations concernant les maladies susmentionnées et le manque de personnel de santé spécialisé. Les données recueillies dans ces quatre pays ont été intégrées dans les modèles correspondants et comparées aux données et estimations du poids économique de ces maladies dans le monde. Dans l'ensemble, les facteurs de risque isolés par le projet MEDCHAMPS ont pu expliquer la mortalité provoquée par les maladies cardiovasculaires et prévoir la prévalence du diabète. Ces informations ont permis aux partenaires du projet de proposer pour chaque pays, une politique plus adaptée avec une estimation des coûts de santé et des propositions de plans d'actions. L'une de ces mesures vise par exemple, une réduction de la quantité quotidienne de sel par organisation d'une campagne de prévention, l'étiquetage des emballages alimentaires et la diminution de la teneur en sel des aliments transformés. Ces travaux permettront de réduire l'incidence ou la gravité des maladies cardio-vasculaires et du diabète grâce à des interventions opportunes et un changement de mode de vie dans les pays concernés.