L'action des cortex moteurs miroirs
Notre capacité, non seulement à imiter, mais à comprendre les intentions des autres par l'observation, a depuis longtemps fait l'objet d'études neurologiques. Sept grands groupes scientifiques ont coopéré et coordonné le projet MIRROR, financé par la Communauté européenne, permettant ainsi d'aborder l'organisation du système miroir. Cette organisation neuronale, découverte récemment, est fortement impliquée dans ces fonctions cognitives. L'équipe basée à la fondation de la recherche et de la technologie en Crète (Grèce) a étudié le rôle du cortex moteur dans l'action imitée et observée. Pour clore le débat sur la participation de cette région du cerveau, la méthode du 14C-desoxyglucose a été utilisée afin de créer une image claire du pourcentage d'implication de cette activité cérébrale. Cette technique est basée sur la corrélation entre le taux de consommation de glucose et de métabolisme énergétique ainsi que le niveau d'activité fonctionnelle. Des singes ont observé des êtres humains en train de prendre un objet en trois dimensions ou effectuant l'action par eux-mêmes. Dans les deux cas, on observe d'importantes activations du cortex moteur (MI) et du cortex somatosensoriel primaire (SI), une autre région impliquée dans le système miroir. Ce résultat fournit des preuves solides que la représentation d'une action observée par l'individu se situe dans le cortex moteur. Le cortex moteur ainsi que la région prémotrice ont montré une stimulation des régions nécessaires à l'action. Ce qui constitue un argument très convaincant pour affirmer que l'observation d'une action ou sa mise en oeuvre réelle ont des effets neurologiques similaires. L'équipe a postulé que les détails des mouvements étaient stockés sous forme de représentations neurologiques dans le cortex moteur et le cortex somatosensoriel primaire. De plus, les éléments proprioceptifs sont également stockés dans le cortex. Les récepteurs proprioceptifs sont localisés dans les articulations et les muscles et fournissent les coordonnées de position et de mouvement des membres, ainsi que celles concernant la longueur du muscle et sa mise en tension. Les détails de cette étude ont été publiés dans la revue NeuroImage et distribués lors des réunions et conférences de neurosciences en Europe. Une compréhension approfondie de ces mécanismes pourrait faciliter les techniques d'apprentissage des actions motrices impliquées dans les sports de loisir et en médecine.