Des herbes à forte teneur en glucides pour un meilleur rendement de l'azote
Que ce soit en termes d'environnement, d'économie ou de systèmes durables de production animale, la conversion efficace de l'azote présent dans les protéines végétales en lait et en viande joue un rôle essentiel. Un taux de conversion supérieure signifie également moins de rejet d'azote dans l'environnement, ce qui permettrait d'éliminer une source d'azote de nos cours d'eau et de réduire le phénomène d'eutrophisation. La croissance excessive de plantes dans les rivières est particulièrement grave lorsque l'azote qui n'est pas intégré dans la viande et le lait et est excrété via l'urine et les matières fécales se déverse dans les cours d'eau. En vue de parvenir à une augmentation du rendement de l'azote, le projet SWEETGRASS a étudié de nouvelle variétés d'herbes cultivées de manière traditionnelle et choisies pour leur teneur élevée en glucides. Ces recherches partent du principe que la teneur élevée en glucides peut améliorer le rendement de l'azote (NUE, nitrogen utilisation efficiency). Elles présentent un intérêt particulier pour les régions montagneuses d'Europe du Nord (régions alpines, par exemple), où il est difficile de cultiver des fourrages de complément à forte teneur en glucides, tels le maïs. Des chercheurs de l'Institute of Grassland and Environmental Research au pays de Galles se sont penchés sur l'utilisation d'une ivraie à forte teneur en glucides hydrosolubles, l'AberDart. Les tests ont été réalisés dans des environnements de pâturage et de conservation réalistes. L'utilisation de l'azote et la réduction de la pollution par l'azote présent dans les matières fécales et l'urine ont été les deux premiers paramètres mesurés. Les chercheurs ont par ailleurs surveillé la conservation des glucides hydrosolubles dans l'ensilage (herbe fermentée) et la capacité de l'AberDart à accumuler des glucides hydrosolubles lors d'essais sur le terrain à grande échelle. De manière générale, les résultats se sont avérés encourageants. Il a notamment été démontré que dans des conditions appropriées, et particulièrement dans de vastes pâturages, il était possible d'augmenter le rendement de la production, avec, pour conséquence, une réduction correspondante de la pollution de l'environnement par l'azote. Cette amélioration du rendement est en outre constatée tant avec l'herbe fraîche qu'avec l'herbe ensilée, laquelle est importante en l'absence d'aliments frais.