Surveillance facile des indicateurs biophysiques de la Terre à plusieurs échelles
Les satellites artificiels se sont multipliés de manière exponentielle, fournissant des données scientifiques inestimables sur l’état changeant de notre planète. Le projet OEMC, financé par l’UE, tire parti de la numérisation, de la collaboration et du libre accès pour exploiter ces données à l’aide d’une cyber-infrastructure évolutive conforme aux principes FAIR. Il assimile des données et des résultats de la plus haute qualité et facilite la visualisation via une application web-SIG.
Co-développement et code source ouvert pour la surveillance de la Terre
«OEMC encourage l’utilisation et le développement des logiciels libres, des procédures reproductibles ouvertes et du partage des données», explique Tom Hengl, chercheur principal du projet, et directeur de la Fondation OpenGeoHub. Il s’appuie sur plusieurs plateformes existantes, notamment openEO, OpenLandMap, Copernicus Data Space Ecosystem et les données de l’Agence européenne pour l’environnement. Les utilisateurs peuvent améliorer les données et les services existants et développer leurs propres services. Des visualisations et des tableaux de bord seront créés pour les utilisateurs, qu’ils pourront rapidement déployer et améliorer. En outre, l’équipe a produit plusieurs nouveaux ensembles de données. Par exemple, les zones sensibles de la dégradation des sols peuvent être identifiés à partir d’une série chronologique mensuelle d’images mondiales de 2000 à 2022, dans le cadre du suivi de la neutralité de la dégradation des sols d’OEMC, qui soutient la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Des images d’une résolution de cinq mètres résultant de la fusion des données de Sentinel et de l’Initiative internationale sur le climat et les forêts de Norvège (NICFI) ont été utilisées pour cartographier les facteurs de déforestation en Afrique. Le projet OEMC a également développé un cadre informatique utilisé pour produire des images composites globales Landsat sans nuages, agrégées tous les deux mois, pour la période 1997-2022 à une résolution de 30 mètres, avec des applications telles que l’analyse de la couverture spatiale et la cartographie des types de cultures. «Tout le code est accessible au public sur GitHub, ce qui permet à quiconque de le développer et de l’améliorer», explique Tom Hengl.
Cas d’utilisation pilotes à l’échelle mondiale, européenne et nationale
OEMC dispose actuellement de plus de 20 moniteurs, tels que le «World drought monitor» (Moniteur de sécheresse mondiale), le «EU biodiversity monitor» (Moniteur de biodiversité de l’UE) et le «Tropical deforestation monitor» (Moniteur de déforestation tropicale) en Éthiopie. Ils couvrent les échelles mondiale, européenne et nationale. Chaque moniteur dispose d’un responsable désigné et d’au moins une organisation de parties prenantes, y compris des organisations politiques, des ONG et des PME. «Les utilisateurs sont au centre de la conception des moniteurs et les applications sont souvent développées en étroite collaboration», note Tom Hengl. Les moniteurs ont un ou plusieurs ensembles de données associés et une ou plusieurs «géoréférences» (cas d’utilisation pilotes), certaines reposant sur l’intégration de deux moniteurs ou plus. Jusqu’à présent, il existe 30 géoréférences pour plus de 20 moniteurs, et ce nombre ne cesse de croître. Par exemple, la géoréférence «Qualité de l’air pendant la COVID-19 (Europe)» utilise le «moniteur de la qualité de l’air de l’UE». Le projet se poursuit jusqu’en mai 2026. L’équipe charge actuellement des cas d’utilisation sur le Hub de connaissances de GEO. Environ 80 % des résultats du projet seront publiés en 2025 et feront l’objet d’une large promotion lors de l’assemblée générale de l’Union européenne des géosciences, du symposium Living Planet, du forum mondial du groupe sur l’observation de la Terre et de l’atelier mondial d’OEMC à Belgrade.
Mettre les outils de surveillance de la Terre entre les mains des citoyens
«L’objectif ultime d’OEMC est de produire des outils qui peuvent être utilisés de manière homogène par les citoyens, quel que soit leur bagage technique ou scientifique», souligne Tom Hengl. Les utilisateurs peuvent rapidement et facilement trouver un moniteur et un cas d’utilisation associé via l’onglet Carte de l’application web-SIG et accéder aux données de Zenodo et les télécharger. Tom Hengl ajoute: «Les solutions modernes à code source ouvert pour l’analyse et la visualisation des données géospatiales peuvent être utilisées pour la prise de décision afin de sauver des vies humaines ou de permettre l’accès à tous, quel que soit le budget. Grâce à des solutions optimisées pour les données géospatiales, telles que GeoTiff et Zarr, vous pouvez analyser les données du monde entier sur votre ordinateur portable!». La plateforme accélère l’adoption et l’utilisation des informations environnementales par les décideurs politiques et les scientifiques, et en fin de compte par tous les citoyens, en créant des communautés européennes et mondiales inspirées par des objectifs communs.
Mots‑clés
OEMC, surveillance de la Terre, Copernicus, déforestation, neutralité de la dégradation des sols, logiciels libres, biodiversité, sécheresse