Skip to main content
European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS
CORDIS Web 30th anniversary CORDIS Web 30th anniversary

An effective and environmentally friendly solution to control fire blight disease caused by Erwinia amylovora in pome fruit crops

Article Category

Article available in the following languages:

Une phagothérapie innovante et ciblée permet d’éradiquer la maladie du feu bactérien

Des chercheurs financés par l’UE ont dévoilé une technologie inédite utilisant des virus naturels pour lutter contre le feu bactérien sur les fruits à pépins. Cette solution non toxique évolue avec la bactérie, éliminant totalement la maladie où qu’elle se trouve dans la plante.

Alimentation et Ressources naturelles icon Alimentation et Ressources naturelles

Le feu bactérien est une maladie bactérienne dévastatrice, causée par Erwinia amylovora, qui affecte de nombreuses rosacées, en particulier les fruits à pépins comme les pommes, les poires et les coings. Originaire d’Amérique du Nord, il s’est répandu en Europe dans les années 1950 et est désormais présent dans le monde entier, causant chaque année d’importants dégâts aux cultures, en infectant les fleurs et en tuant les éperons et les tissus des fruits. Malgré la mise en place de règlements stricts, il reste la maladie la plus destructrice dans les vergers de fruits à pépins. Le projet PhageFire, financé par l’UE, visait à améliorer la lutte contre le feu bactérien sur les fruits à pépins en développant un biopesticide recourant à des bactériophages (des virus naturels) qui ciblent spécifiquement les souches d’Erwinia amylovora. Ces bactériophages utilisent une activité lytique, ce qui signifie qu’ils peuvent pénétrer et décomposer les cellules bactériennes responsables du feu bactérien.

Une alternative écologique à la lutte contre le feu bactérien

«La saison prochaine, nous introduirons pour la première fois sur le marché une solution sûre et non toxique pour les producteurs de fruits à pépins afin de lutter contre le feu bactérien à l’aide de la phagothérapie», note le coordinateur du projet, Borja de Santos Prieto. «PhageFire est un cocktail soigneusement élaboré contenant des bactériophages sélectionnés qui ciblent spécifiquement la bactérie Erwinia amylovora, sans affecter d’autres organismes. Notre produit peut atteindre les bactéries partout où elles se trouvent, que ce soit sur les fleurs, les branches, le bois, les chancres et d’autres espèces hôtes. Elles ne sont pas seulement en concurrence pour l’espace», ajoute Borja de Santos Prieto. «Il est respectueux de l’environnement et ne génère pas de résistance, ce qui est conforme aux pratiques d’agriculture durable promues par la Commission européenne.» En outre, PhageFire se présente sous la forme d’un liquide facile à appliquer à l’aide d’un équipement agricole classique.

Surmonter les défis

La caractérisation des bactériophages a nécessité un travail de laboratoire intensif. Les chercheurs ont commencé par isoler les bactériophages et identifier leurs gènes, puis ils ont testé leur capacité lytique et renforcé leur résistance à des conditions environnementales défavorables telles que les rayons ultraviolets. Des recherches documentaires approfondies ont également été menées afin d’identifier les meilleurs moyens de protéger ces cocktails en laboratoire et de s’assurer qu’ils fonctionnent bien sur le terrain. Les partenaires du projet ont ainsi mené plus de dix essais dans des vergers de fruits à pépins, conformément aux normes européennes. La technologie de production industrielle est désormais prête à répondre à la demande, avec la capacité de produire PhageFire dans de grands biofermenteurs de 5 000 litres.

De belles perspectives pour les phagothérapies

Malgré sa longue histoire, la recherche sur les phages et leurs applications reste un domaine en plein essor qui revêt un immense potentiel. «La phagothérapie étant très récente, nos partenaires industriels ont développé avec succès un produit de pointe, positionnant PhageFire comme une solution de référence sur le marché pour lutter contre le feu bactérien, un problème qui n’avait pas de remède spécifique auparavant», déclare Borja de Santos Prieto. Grâce à l’expertise des partenaires industriels dans les applications des bactériophages, il est possible de concevoir des technologies similaires pour d’autres problèmes. Comme le souligne le coordinateur du projet, les méthodes actuelles sont coûteuses et impliquent l’élimination des branches infectées, le déracinement des arbres, l’utilisation de sprays à base de cuivre ou de traitements non ciblés qui ne parviennent pas à faire disparaître la bactérie. Les producteurs sont dès lors contraints de cohabiter avec la bactérie du feu bactérien, ce qui entraîne d’inévitables pertes économiques et de production. «PhageFire va encore plus loin en tuant les bactéries, ce qui permet d’éradiquer complètement la maladie. Il ne laisse aucun résidu car les bactériophages se dégradent naturellement une fois les bactéries éliminées. Cette solution contribue à améliorer la productivité des producteurs de fruits à pépins et à assurer un approvisionnement fiable en fruits», conclut Borja de Santos Prieto. Les consommateurs peuvent donc bénéficier d’une disponibilité plus régulière et de prix potentiellement plus avantageux, tout en profitant de fruits plus sains grâce à la réduction des traitements chimiques.

Mots‑clés

PhageFire, feu bactérien, fruit à pépins, bactériophages, Erwinia amylovora, phagothérapie, ciblé

Découvrir d’autres articles du même domaine d’application