L’avenir de la qualité de l’air en milieu urbain
Le trafic routier urbain, et en particulier les émissions des véhicules, ont un impact significatif sur la santé des citoyens et sur l’environnement. Bien que des progrès aient été réalisés dans la réduction des émissions, celles-ci restent l’un des principaux facteurs de pollution de l’air dans les zones urbaines. De nombreuses villes sont encore aux prises avec des points névralgiques de la circulation hautement pollués qui nécessitent des interventions ciblées pour respecter les normes européennes en matière de qualité de l’air. Cependant, les modèles d’émission régionaux actuels ne peuvent pas capturer efficacement les points chauds des émissions urbaines. L’étude des points chauds de la pollution nécessite des modèles d’émission à haute résolution (microscopiques). Ces modèles tiennent compte de la congestion en analysant de près le comportement des conducteurs à l’aide de données sur la vitesse seconde par seconde, provenant soit de mesures directes, soit de simulations du trafic. Ils peuvent également prendre en considération les facteurs d’émission calculés en fonction des conditions de fonctionnement du moteur ou du véhicule. Ces modèles peuvent aider à comprendre comment le trafic routier urbain contribue aux émissions atmosphériques et à l’exposition de la population.
Modélisation des émissions du trafic routier
Réalisé avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie (MSCA), le projet IRTEMS visait à améliorer la compréhension des émissions dues au trafic dans les villes grâce à un système de modélisation à haute résolution. Conformément aux objectifs de développement durable des Nations unies et aux stratégies de l’UE, l’objectif était de fournir des données précises et détaillées sur les émissions dues au trafic et d’aider à trouver des solutions pour réduire la pollution de l’air dans les zones urbaines. «IRTEMS a exploré une nouvelle approche pour modéliser les émissions du trafic routier avec une haute résolution à l’échelle de la ville: nous avons analysé différents modèles à micro-échelle utilisés dans le monde entier pour identifier les facteurs clés qui décrivent la complexité des modèles d’émissions dans les zones urbaines», explique Christina Quaassdorff, titulaire d’une bourse de recherche MSCA. IRTEMS a donné lieu à un échange international aux États-Unis, où l’équipe a travaillé avec des experts en mesure et modélisation des émissions. Cette collaboration a permis de créer un système de simulation puissant qui traite les émissions dues au trafic avec plus de précision.
Estimation précise des émissions dues au trafic
L’analyse de trois modèles différents a permis à l’équipe d’identifier les facteurs clés influençant les résultats des émissions et de mettre en évidence les limites de chaque modèle pour une application dans des domaines spatiaux plus vastes. Les résultats ont montré que la puissance du moteur et la vitesse du véhicule étaient essentielles pour l’estimation des émissions. L’un des principaux résultats du projet a été la démonstration de la manière dont ces facteurs peuvent être intégrés dans des modèles à micro-échelle. En outre, l’étude a examiné comment le fait de calculer la moyenne de ces données sur des périodes plus longues affecte la précision des résultats d’émission. Ces résultats contribueront à pallier les limites des données actuelles sur le trafic à grande échelle et pourraient servir de base à l’amélioration des analyses détaillées des émissions dans des villes entières à l’avenir.
Impact et orientations futures
Dans l’ensemble, le projet a permis de réaliser des progrès considérables dans l’affinement des modèles d’émissions de la circulation et dans l’amélioration de leur application en milieu urbain. L’approche générée montre une grande précision dans la localisation des points chauds d’émission, démontrant le potentiel de l’utilisation de modèles d’émission à micro-échelle pour cibler les zones de forte pollution dans les villes. Les recherches menées dans le cadre du projet aideront les villes à mieux comprendre les sources de la pollution atmosphérique liée au trafic et à prendre des mesures plus ciblées pour réduire les émissions dans les zones urbaines. «Il est important de noter qu’IRTEMS offre une ressource puissante pour modéliser les émissions du trafic routier de manière très détaillée pour les grandes zones urbaines d’Europe et d’ailleurs», conclut Christina Quaassdorff.
Mots‑clés
IRTEMS, modèles à micro-échelle, pollution de l’air, émissions dues au trafic