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A global initiative to understand gypsum ecosystem ecology

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Sous la surface: dévoiler la biodiversité des écosystèmes du gypse

Les zones riches en gypse ont fait l’objet de la première étude mondiale sur les communautés végétales dans les sols extrêmes, révélant leur caractère unique et leur importance.

Dans le domaine complexe de la biosphère terrestre, les écosystèmes gypseux – formés par un sol très restrictif riche en gypse, un minéral sulfaté mou – constituent des paysages uniques qui s’étendent sur plus de 100 millions d’hectares dans le monde entier. Ils abritent une biodiversité singulière, qui comprend des espèces très spécifiques survivant à ces environnements extrêmes, et ils affectent les moyens de subsistance de millions de personnes puisqu’ils limitent le développement de l’agriculture dans les régions où ils se trouvent. Malgré leur importance et le fait qu’elles doivent être préservées à l’échelle mondiale, les régions riches en gypse n’ont pas fait l’objet d’études approfondies. Pour modifier ce scénario, des recherches entreprises avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie ont été menées pendant plus de cinq ans. Dans le cadre du projet GYPWORLD, des scientifiques ont effectué des expéditions dans huit régions gypseuses afin d’étudier leur diversité, leurs origines évolutives et leur structure fonctionnelle, et d’examiner comment leur conservation peut atténuer les effets du changement climatique. «La plupart des zones de gypse sont sous-étudiées et manquent de protection. En effet, elles sont souvent perçues par les populations locales comme des zones inintéressantes. Cela souligne la nécessité de sensibiliser à l’importance des écosystèmes gypseux à l’échelle mondiale», déclare Sara Palacio Blasco, coordinatrice du projet GYPWORLD.

Mise en lumière de la biodiversité des écosystèmes gypseux

De nombreuses régions n’avaient jamais été étudiées auparavant d’un point de vue biologique. Le projet a donc été essentiel pour l’identification de la biodiversité cachée et la description de nouvelles espèces de plantes et de lichens: organismes résultant de l’association d’algues et de champignons. L’étude a exploré les zones riches en gypse du bassin méditerranéen (Chypre, Espagne, Italie), de la péninsule anatolienne (Turquie) et du Moyen-Orient (Iran). Il a également mené des recherches en Australie, en Afrique australe (Namibie et Afrique du Sud), dans le désert de Chihuahuan (Mexique et États-Unis), dans le désert d’Atacama (Chili) et dans la province de Neuquén (Argentine). Avec plus de 160 parcelles échantillonnées, GYPWORLD est la première évaluation mondiale des communautés végétales dans les sols extrêmes. Une fois analysé, cet ensemble de données permettra de clarifier des questions importantes sur la manière dont les communautés de plantes et de lichens se forment dans des conditions difficiles. «Nous avons établi la première liste de contrôle globale d’un substrat atypique. Les chercheurs de GYPWORLD, avec un réseau d’experts connectés dans 17 pays, ont identifié plus de 1 200 taxons ayant une grande affinité avec les sols gypseux», décrit Sara Palacio Blasco. «La moitié de ces taxons sont des espèces à répartition restreinte, dont on ne connaît que quelques localités, et un tiers est inscrit sur la liste des espèces à conserver. Cela illustre le caractère unique de la flore du gypse».

Changement climatique dans les régions riches en gypse

Outre les conditions environnementales extrêmes auxquelles sont confrontées les plantes qui poussent dans le sol gypseux, leurs habitats sont de plus en plus détruits par l’action de l’être humain. «Nous avons visité plusieurs zones du désert d’Atacama où les communautés végétales ont été réduites à des restes de bois sec. Les conditions de sécheresse persistantes de ces dernières années dans une région intrinsèquement sèche ont limité la survie des quelques espèces tolérantes, laissant un paysage de désolation composé de restes de plantes éparses», explique Sara Palacio Blasco. L’exploitation minière, le surpâturage et le développement croissant des zones urbaines menacent également les habitats du gypse dans le monde entier. Pour contribuer à la préservation de ces écosystèmes, le projet a déterminé les meilleures pratiques de restauration à appliquer après l’exploitation du gypse et a sensibilisé la population locale à l’importance de ces habitats.

Mots‑clés

GYPWORLD, écosystèmes gypseux, biodiversité, sol de gypse, changement climatique, lichen

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