Skip to main content
European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS
CORDIS Web 30th anniversary CORDIS Web 30th anniversary

Our common future ocean in the Earth system – quantifying coupled cycles of carbon, oxygen, and nutrients for determining and achieving safe operating spaces with respect to tipping points

Article Category

Article available in the following languages:

Un projet de recherche appelle à une action immédiate pour sauver les océans

Des recherches financées par l’UE se sont penchées sur les seuils critiques qui, lorsqu’ils sont dépassés, peuvent provoquer des dommages irréversibles aux écosystèmes marins.

Le réchauffement, la désoxygénation et l’acidification des océans sont des conséquences des activités humaines, principalement de la libération de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cette triple menace est responsable de changements rapides et brutaux au sein des océans. Selon le projet COMFORT financé par l’UE, il est grand temps d’agir. Le projet a rassemblé des experts en sciences du système terrestre, en ’océanographie, en science halieutique et en écologie pour étudier les «points de basculement» de ces menaces, des seuils critiques qui, une fois dépassés, peuvent entraîner des changements importants et souvent irréversibles dans les écosystèmes marins. COMFORT a adopté une approche intégrative pour analyser les facteurs contribuant aux seuils en parallèle. «Nous avons examiné diverses cibles, notamment les limites du réchauffement, l’acidification des océans, la production de carbone organique biologique et la teneur en oxygène», explique Christoph Heinze, coordinateur du projet COMFORT. «Toutes les mesures s’accordent sur le fait que réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter l’apport d’azote réactif dans l’océan se révèle plus efficace, plus économique et induit moins de stress environnemental que résoudre les problèmes par la géo-ingénierie à un stade ultérieur.»

Des résultats alarmants

Coordonné par l’université de Bergen, le projet a abouti à des conclusions alarmantes. Certains seuils ont déjà été franchis et d’autres devraient l’être prochainement. Certaines régions de l’Atlantique Nord ont déjà franchi des points de basculement responsables de changements de régime, c’est-à-dire de modifications soudaines de l’écosystème. Ils sont la conséquence de facteurs tels que la surpêche, le changement climatique et la pollution. «Le changement climatique, combiné à la surpêche, peut induire des changements soudains dans les stocks halieutiques. Certaines provinces marines, caractérisées par diverses conditions environnementales et écosystèmes, sont sur le point de disparaître», explique Christoph Heinze. L’océan absorbe environ 25 % des émissions annuelles de CO2 anthropique, réduisant ainsi les effets du changement climatique sur la planète. Cependant, plus il absorbe de CO2, plus il s’acidifie, ce qui a des conséquences néfastes pour de nombreux organismes marins. L’océan a également absorbé plus de 90 % de la chaleur supplémentaire imputable au réchauffement planétaire depuis 1970. L’augmentation des températures et la pollution par les nutriments réduisent également la teneur en oxygène des océans. La triple menace est déjà en passe de devenir une réalité dans toutes les mers européennes. Dans l’océan Arctique, l’acidification progresse dix fois plus vite et le réchauffement deux fois plus vite que dans le reste du globe. «La somme des changements non linéaires régionaux croissants, c’est-à-dire les résultats du franchissement de certains seuils, et des changements de régime dans l’océan ont une forte probabilité de se produire et de s’agréger en un problème de dimension mondiale», prévient Christoph Heinze.

Des stratégies d’atténuation

S’appuyant sur des méthodes statistiques, COMFORT a produit plusieurs modèles pour des scénarios historiques et futurs. L’équipe a également recueilli des observations in situ, sources de précieuses données sur l’hydrographie, la biogéochimie et la biologie des océans. Le projet a proposé une série de stratégies d’atténuation aux décideurs politiques et a apporté une importante contribution au sixième rapport d’évaluation du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. «Nous recommandons instamment une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, qui sont la cause principale du réchauffement planétaire et de l’acidification des océans, afin d’éviter une nouvelle perte de stabilité des principaux éléments de basculement du système terrestre et des changements durables des propriétés des océans», déclare Christoph Heinze. Il souligne également la nécessité d’une gestion appropriée des ressources mondiales pour parvenir à réduire les émissions de gaz à effet de serre conformément à l’Accord de Paris. En outre, les sociétés doivent s’engager sur la voie d’une production d’énergie verte, d’une production alimentaire durable sur terre et dans les océans.

Mots‑clés

COMFORT, océan, gaz à effet de serre, changement climatique, écosystème marin, points de basculement, océanographie, stress environnemental

Découvrir d’autres articles du même domaine d’application