Une boîte à outils complète pour soutenir la réduction naturelle des risques liés à l’eau
Le projet NAIAD, financé par l’UE, a permis d’améliorer les connaissances sur les SfN en fournissant des méthodologies concrètes et reproductibles visant à optimiser la gestion et la réduction des risques d’inondation et de sécheresse au sein des villes et des bassins versants. Les régimes d’assurance naturelle identifient les assurances et la valeur d’assurance de la nature ainsi que ses co-avantages supplémentaires pour les transformer en des programmes viables permettant de concevoir des services d’adaptation climatique. Elena López Gunn, la coordinatrice scientifique de NAIAD et directrice de ICATALIST, explique: «L’objectif de NAIAD est d’aider la société à mieux se préparer et à devenir plus résiliente aux risques naturels, en reconnaissant la valeur de la prévention (valeur protectrice de la nature) en termes des dommages évités et des avantages supplémentaires que cela confère.»
Des outils basés sur des preuves pour évaluer l’efficacité des SfN
Dans le cadre d’un effort de quatre ans et d’une collaboration impliquant 24 partenaires, NAIAD a développé et opérationnalisé le concept de valeur d’assurance de la nature à travers une série d’outils et de méthodes biophysiques, sociaux, économiques et financiers, dont le but est d’aider à évaluer l’efficacité des SfN pour réduire les risques liés à l’eau. Le projet a également inclus des outils pour aider à intégrer toutes les informations visant à concevoir les régimes d’assurance naturelle. Le processus a été co-conçu avec des parties prenantes, dont des gouvernements, des villes, des bassins versants, des assureurs, des scientifiques et des ONG, et il a été testé dans le cadre de neuf démonstrations. En termes d’évaluation biophysique, la boîte à outils EcoActuary a été développée en tant qu’ensemble d’outils web en accès ouvert, avec notamment un outil d’aide à la décision, un planificateur d’investissement et une série de dispositifs de surveillance de l’Internet des objets. L’ensemble d’outils peut cartographier les risques d’inondation à l’échelle mondiale, prédire les effets d’une réduction des interventions dans la gestion des inondations d’origine naturelle, et faire la lumière sur les investissements de capitaux naturels nécessaires. D’un autre côté, le système Smart: river tire parti d’enregistrements de données environnementales en temps réel et en accès ouvert par le biais de FreeStations DIY et abordables pour la surveillance continue et les prévisions à court terme. Selon Mark Mulligan du King’s College de Londres, l’organisme partenaire, «les démonstrations ont montré que l’agriculture régénératrice par exemple, présente des co-avantages significatifs, notamment le stockage de l’eau induit par une réduction du labourage, et une augmentation de la biodiversité et des matières organiques dans les sols». Un outil de modèle CAT vient s’ajouter à cet ensemble d’outils et de méthodes de modélisation à grande échelle pour la modélisation de l’évaluation des risques et des dommages liés aux pertes, développé par le CCR, la société de réassurance française, ainsi qu’un outil d’évaluation rapide pour évaluer le rapport coût-efficacité des stratégies de prévention des inondations développé par l’INRAE.
Des SfN adaptées, co-conçues avec des parties prenantes pour en tirer tous les avantages
En termes d’évaluation sociale, de participation et de planification adaptative, une série de méthodes et d’outils ont été développés et testés dans le cadre de démonstrations de projet avec les parties prenantes. Le premier est un outil visant à examiner le portefeuille de SfN avec différents critères de sélection, le second est un outil de modélisation participatif conçu par le CNR-IRSA pour impliquer des parties prenantes dans un processus de conception inclusif et équitable, et le troisième est un protocole d’engagement des parties prenantes structuré et modulaire pour guider le processus dans son ensemble. Pour finir, un outil de modélisation collaboratif intégré permet de co-concevoir des solutions basées sur une approche de planification adaptative, telle que testée dans l’aquifère de Medina avec comme utilisateur final l’Agence du bassin du fleuve de Douro. En termes d’évaluation économique, le projet a développé un cadre intégré coût-avantage qui incorpore les dommages ayant pu être évités. Phillipe Le Coent, rattaché au BRGM, le service géologique national français, partenaire du projet, commente: «Les démonstrations ont prouvé que les coûts de mise en œuvre des SfN sont plus faibles que ceux des solutions grises. Toutefois, les coûts d’investissement et de maintenance ne sont pas amortis par la réduction des dommages liés aux inondations. C’est la raison pour laquelle les co-avantages sont essentiels aux financements et aux subventions des SfN.» Ainsi, l’outil de Cadre de financement pour la sécurité de l’eau développé par DELTARES peut aider à soutenir la communauté de financement des infrastructures ainsi que les partisans des SfN afin de développer des arrangements financiers sur-mesure pour les projets verts-gris. En outre, la toile des régimes d’assurance naturelle conçue par ICATALIST peut contribuer à identifier les modèles d’entreprise viables pour démontrer que cet ensemble d’avantages associés peut justifier des investissements, et également les endroits où la régulation intelligente (y compris dans le secteur des assurances) est en mesure de mobiliser des actions collectives pour la réduction des risques à travers la mise en œuvre des SfN. Elena López Gunn conclut: «À travers des régimes d’assurance financièrement viables et techniquement adaptés, NAIAD capture la valeur des écosystèmes entièrement fonctionnels et sains, en contribuant à la réduction des risques liés à l’eau tout en aidant à améliorer la résilience de la société dans un contexte de changement climatique, contribuant ainsi à l’amélioration de la résilience et de la capacité de réponse à des risques associés à l’eau grâce à la mise en œuvre des SfN.»
Mots‑clés
NAIAD, SfN, eau, inondation, régime d’assurance naturelle, assurance, changement climatique, valeur d’assurance, sécheresse, bassins versants, solutions fondées sur la nature, agriculture régénératrice