Analyser les répartitions territoriales de la pandémie de COVID-19
Les effets économiques et sociaux de l’épidémie de COVID-19 révèlent des inégalités au sein des sociétés et entre les pays, soulignant le fait que les personnes les plus pauvres et les zones économiquement défavorisées sont les plus durement touchées. Le projet IMAJINE, financé par l’UE, qui a examiné la dynamique des inégalités territoriales en Europe et qui a étudié comment les combattre le plus efficacement, contribue désormais à la compréhension et à la réponse de l’épidémie de COVID-19 et de ses incidences. Une équipe de chercheurs a comparé la propagation régionale du virus jusqu’à fin avril à travers différents pays d’Europe. Comme indiqué dans un communiqué de presse rédigé par l’Université d’Aberystwyth, coordinatrice du projet IMAJINE, «le Royaume-Uni a connu une épidémie de coronavirus beaucoup plus étendue que le reste de l’Europe, ce qui laisse penser que le confinement a commencé trop tard». Menée par une équipe de la même université, la recherche montre «que la propagation du virus en Grande-Bretagne était beaucoup moins concentrée, seulement au niveau de quelques foyers, que dans d’autres pays européens». Ce même communiqué de presse indique: «Cela montre que la région d’Helsinki, la région Nord (aux alentours de Porto) et la région d’Oslo comptent respectivement 69 %, 60 % et 58 % des cas confirmés en Finlande, au Portugal et en Norvège. À l’inverse, Londres a enregistré plus de cas de COVID-19 que n’importe quel autre région du Royaume-Uni, mais cela représente seulement moins de 17 % du nombre total de cas au Royaume-Uni. Cela indique que l’épidémie se propage plus largement au Royaume-Uni que dans les autres états européens.» Selon le professeur Michael Woods de l’Université d’Aberystwyth, «les épidémies sont fortement régionalisées et le degré de concentration géographique varie d’un pays à l’autre. Dans les pays où l’incidence de la COVID-19 est dans l’ensemble relativement faible, les cas ont tendance à se concentrer dans une ou deux villes ou régions. Dans les pays les plus touchés, comme l’Italie ou l’Espagne, où de nombreux “foyers” sont répertoriés, on observe des régions où le nombre de cas est plus faible». Le professeur Woods souligne l’importance de la concentration géographique «car, alors que les “foyers” de départ ont tendance à être localisés dans des régions plus aisées et bien connectées, il est prouvé que lors de la propagation d’une épidémie, ce sont les zones les moins riches qui sont le plus souvent sévèrement touchées». Il ajoute: «De plus amples recherches sont nécessaires, mais notre analyse suggère qu’une action rapide visant à contenir géographiquement le coronavirus est importante pour limiter la sévérité d’une épidémie.» Comme indiqué dans le même communiqué de presse, l’équipe de recherche envisage d’analyser en outre la propagation géographique du coronavirus au cours des prochains mois, en suivant «l’impact de la richesse et de la ruralité sur la sévérité de l’épidémie».
Une cohésion territoriale
Le projet IMAJINE (Integrative Mechanisms for Addressing Spatial Justice and Territorial Inequalities in Europe) se poursuivra jusqu’en décembre 2021. Il se concentre sur le développement de nouveaux mécanismes politiques d’intégration permettant de venir en aide aux institutions gouvernementales européennes, nationales et régionales afin de mieux lutter contre les inégalités territoriales au sein de l’UE. Un article de blog sur le site web du projet explique comment IMAJINE étudie aussi la relation entre migration et inégalité, en considérant les résidents et les immigrés qui vivent en Grèce, en Irlande, aux Pays-Bas, en Pologne, en Roumanie et au Pays de Galles. Les chercheurs affirment que leurs découvertes «pointent une profonde corrélation entre migration et inégalités. Sur ces considérations, et en fonction de récents développements, nous pouvons en déduire certaines des conséquences de la crise de la COVID-19 sur la migration et sur les inégalités socioterritoriales». Pour plus d’informations, veuillez consulter: site web du projet IMAJINE
Mots‑clés
IMAJINE, coronavirus, COVID-19, épidémie, inégalité