L'hypertension augmenterait les risques de cancer
Des chercheurs en Europe ont découvert qu'une pression artérielle élevée pourrait renforcer le risque de développer un cancer ou de décéder des suites de la maladie. Ces découvertes étaient présentées lors d'un récent congrès européen pluridisciplinaire sur le cancer, organisé à Stockholm, en Suède. Il s'agit de la plus vaste étude de ce type à étudier le rapport entre ces deux conditions. Des études antérieures moins complètes avaient obtenu des résultats peu cohérents sur la recherche d'un rapport entre la pression artérielle et le cancer. Mais le Dr Mieke Van Hemelrijck du Cancer Epidemiology Group au King's College London au Royaume-Uni et ses collègues ont découvert qu'une pression artérielle plus élevée était statistiquement associée à un risque plus élevé (entre 10 et 20%) de développer un cancer chez les hommes et un risque plus élevé de décéder de la maladie chez les femmes et les hommes. Ils ont calculé leurs résultats en utilisant la pression artérielle moyenne pour sept groupes de participants en Autriche, en Norvège et en Suède. La pression artérielle moyenne est la somme de la pression systolique et diastolique, divisée par deux. La moyenne de la pression artérielle moyenne dans le cadre de cette étude était de 107 mmHg pour les hommes et 102 mmHg pour les femmes. L'équipe a séparé les résultats en cinq groupes (ou quintiles); les personnes présentant la moyenne de pression artérielle la plus faible était dans le premier quintile, ceux possédant la moyenne la plus élevée étaient dans le cinquième. Les chercheurs ont découvert qu'après 12 mois de suivi en moyenne (excepté pour la première année), un cancer a été diagnostiqué chez 22 184 hommes et 14 744 femmes, et 8 724 hommes et 4 525 femmes sont décédés de la maladie. Les données montrent un bond de 29% dans le risque général de développer un cancer entre les hommes du premier quintile et ceux du dernier. Les résultats révèlent aussi que plus la pression est élevée, plus il y a de risque de développer un cancer oral, colorectal, des poumons, de la vessie et des reins, un cancer de la peau à mélanome ou sans mélanome chez les hommes. Une pression artérielle élevée chez les femmes n'est pas associée à un risque accru de développer un cancer, mais elle est associée à un risque accru de cancer du foie, du pancréas, du col de l'utérus, de l'endomètre et de mélanomes. L'étude montre que les hommes du cinquième quintile avaient 49% de risque en plus de décéder d'un cancer que ceux du premier quintile. Les femmes du cinquième quintile avaient 24% de risque de plus en comparaison des femmes du premier quintile. «Cela signifie que les hommes faisant partie du groupe à la pression artérielle moyenne la plus élevée avaient un risque de 16% de développer un cancer en comparaison du risque absolu de 13% pour ceux faisant partie du groupe ayant la moyenne la plus faible», commente le Dr Van Hemelrijck. «Les hommes du cinquième quintile avaient un risque absolu de mourir d'un cancer de 8%, par rapport au 5% des hommes du premier quintile; et pour les femmes, celles du quintile le plus élevé avaient un risque de décéder de 5% par rapport au risque de 4% des femmes du premier quintile», ajoute-elle. «Notre étude montre que la pression artérielle est un facteur de risque pour l'incidence du cancer chez les hommes et de cancer fatal chez les femmes et les hommes. Bien que les estimations de risque relatif et absolu étaient modestes, ces résultats sont important d'un point de vue de la santé publique car une grande partie de la population dans les pays occidentaux souffrent d'hypertension.» Il convient de faire remarquer que l'étude ne peut pas démontrer que la pression artérielle est responsable d'un risque accru de cancer. «Nous ne pouvons affirmer qu'il existe une relation de cause à effet entre l'hypertension et le risque du cancer, ou que la cause d'un cancer est un facteur associé à l'hypertension», nuance le Dr Van Hemelrijck. «Toutefois, une hygiène de vie saine, ponctuée d'une activité physique régulière et d'un poids normal, a déjà démontré son efficacité sur la réduction du risque de plusieurs maladies chroniques. Par exemple, l'hypertension est un facteur de risque connu pour les maladies cardiovasculaire, et notre étude indique maintenant qu'elle serait également un facteur de risque du cancer.»Pour de plus amples informations, consulter: King's College London: http://www.kcl.ac.uk/index.aspx ECCO: http://www.ecco-org.eu/
Pays
Suède, Royaume-Uni