Une étude découvre 13 nouveaux gènes prédisposant aux maladies coronariennes
Une équipe internationale de chercheurs a établi une liste de 13 gènes qui augmentent le risque d'accidents coronariens. La plupart de ces nouveaux gènes n'avaient jusqu'ici jamais été associés au développement de maladies cardiaques et cette découverte pourrait permettre de mettre au point de nouvelles méthodes de diagnostic et de traitement des maladies coronariennes. Cette étude, partiellement financée par l'UE, a été publiée dans la revue Nature Genetics. Les maladies cardiaques sont la première cause de décès dans le monde. Si les facteurs liés au mode de vie, tels que le tabagisme ou un mauvais régime alimentaire, influencent naturellement le risque de développer des problèmes cardiaques, les chercheurs estiment que 30 à 60% du risque de maladie cardiaque est en réalité imputable à des facteurs génétiques. En découvrant 13 nouveaux gènes associés au risque de maladies coronariennes, cette étude double le nombre de gènes connus favorisant ce type de maladies. Par ailleurs, les chercheurs ont confirmé l'implication de 10 gènes précédemment associés aux maladies coronariennes. Sur les 13 nouveaux gènes découverts, trois seulement sont liés à des facteurs de risque classiques: deux sont associés à des niveaux élevés de cholestérol et un à l'hypertension artérielle. Les autres n'avaient jamais été associés au développement de maladies cardiaques. Néanmoins, certains de ces gènes avaient déjà été reliés à d'autres problèmes de santé tels que l'anévrisme cérébral et abdominal, la maladie cliaque ou encore le diabète de type 1. «Le plus fascinant dans notre étude est que nous avons découvert plusieurs nouveaux gènes qui n'avaient jusqu'ici jamais été reconnus comme étant impliqués dans le développement de maladies coronariennes, principale cause des attaques cardiaques», explique le professeur Nilesh Samani, chercheur à l'université de Leicester, au Royaume-Uni, et codirecteur de l'étude. «Il nous faut comprendre maintenant comment ces gènes fonctionnent, ce qui améliorera considérablement notre compréhension de la maladie et pourrait aider à mettre au point de nouveaux traitements.» Les chercheurs ont obtenu ces résultats en comparant le profil génétique de plus de 22 000 personnes d'origine européenne souffrant de maladies cardiaques ou ayant des antécédents avec le profil de quelque 60 000 personnes saines. Ils ont étudié différentes lettres du génome des participants afin d'y détecter d'éventuelles mutations; celles-ci, appelées polymorphismes de nucléotide simple (SNP), peuvent modifier le fonctionnement d'un gène et ainsi accroître le risque de maladie cardiaque. Ce premier examen a permis de dresser une liste de 23 sites génétiques semblant prédisposer au risque de maladie coronarienne. Ces gènes ont ensuite été examinés dans un nouvel échantillon de 50 000 génomes, provenant à 50% de personnes atteintes de maladies cardiaques et à 50% de personnes saines. Cette deuxième analyse a permis de confirmer que 13 de ces 23 gènes étaient effectivement associés à un risque élevé de maladie coronarienne. «Le consortium a examiné un nombre d'échantillons plus de 10 fois supérieur au nombre d'échantillons utilisés pour la plus vaste étude publiée auparavant, de sorte que nous avons considérablement augmenté notre capacité à détecter de petites variations génétiques», rapporte le Dr Robert Roberts, de l'Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa, au Canada. «Maintenant, notre travail consiste à comprendre comment ces gènes fonctionnent, à développer un nouveau groupe de médicaments pour les cibler et à identifier les personnes les plus susceptibles d'en profiter pour réduire leur risque de crise cardiaque et d'autres événements cardiaques.» Cette étude bénéficiait d'un financement de l'UE dans le cadre des projets CARDIOGENICS («Identification of genetic roots of coronary artery disease by combining stepwise genome wide association studies with transcriptomic and functional genomic investigation of relevant genetic variants»), BLOODOMICS («Identification of risk genes for atherothrombosis in coronary artery disease by transcriptome and proteome analysis and high throughput exon resequencing») et ATHEROREMO («European collaborative project on inflammation and vascular wall remodelling in atherosclerosis»). Les projets CARDIOGENICS et BLOODOMICS avaient reçu respectivement 10 et 8,9 millions d'euros au titre du domaine thématique «Sciences de la vie, génomique et biotechnologie pour la santé» du sixième programme-cadre (6e PC), tandis que le projet ATHEROREMO avait obtenu 11,7 millions d'euros au titre du thème «Santé» du septième programme-cadre (7e PC).Pour de plus amples informations, consulter: Revue Nature Genetics: http://www.nature.com/ng Université de Leicester: http://www.le.ac.uk
Pays
Autriche, Belgique, Canada, Allemagne, Grèce, Espagne, Finlande, France, Israël, Islande, Italie, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Suède, Royaume-Uni, États-Unis