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Gagnant ou perdant? C'est la protéine Flower qui décide.

Une nouvelle recherche vient de révéler qu'une protéine baptisée Flower (Fwe) a la capacité de marquer les cellules défaillantes en vue de leur élimination, permettant aux cellules mieux adaptées de persister et de se développer. Cette protéine de la membrane cellulaire, prése...

Une nouvelle recherche vient de révéler qu'une protéine baptisée Flower (Fwe) a la capacité de marquer les cellules défaillantes en vue de leur élimination, permettant aux cellules mieux adaptées de persister et de se développer. Cette protéine de la membrane cellulaire, présente chez les animaux pluricellulaires, a le pouvoir d'intervenir dans la compétition cellulaire pour indiquer les «vainqueurs» et les «perdants». Les résultats de l'étude, financée partiellement par le Conseil européen de la recherche (CER), sont publiés dans la revue Developmental Cell. La recherche était menée par une équipe de sept scientifiques du Centre national espagnol de recherche sur le cancer (CNIO) à Madrid; elle apporte des informations de valeur sur le processus de la compétition cellulaire. Elle pourrait même contribuer à améliorer les traitements de certaines maladies impliquant un déséquilibre du fonctionnement cellulaire, par exemple en cas de cancer. «Nous nous sommes intéressés à la façon dont les cellules de disques imaginaux d'ailes de drosophiles distinguaient les vainqueurs des perdants lors de la compétition cellulaire», expliquait le Dr Eduardo Moreno du CNIO, qui a reçu une subvention de démarrage du CER en 2007 de près d'un million d'euros pour son projet SUPERCOMPETITORS («Genetic and Genomic Study of Cell Competition in Drosophila»). Ces subventions permettent aux chercheurs en début de carrière ayant obtenu de bons résultats de consolider leur propre équipe de recherche et de mener des recherches indépendantes en Europe. Une cellule se développe au rythme de son taux métabolique, qui peut différer de celui de ses voisines. Les cellules sont donc en concurrence, et les plus adaptables vont proliférer aux dépens des autres. Ce processus de compétition cellulaire a pour la première fois été décrit en 1975 dans les structures larvaires (appelées disques imaginaux, qui contribuent au développement des ailes et d'autres membres du corps) des drosophiles. Depuis la découverte de la compétition cellulaire, d'autres gènes ont été mis en relation avec elle (dmyc, l'homologue Drosophile du proto-oncogène c-Myc, est parmi les plus étudiés). Pour leur étude, le Dr Moreno et son équipe du CNIO ont appliqué une approche génomique associée à des tests fonctionnels, afin d'identifier les gènes exprimés dans les premières étapes de compétition cellulaire. Ils ont ainsi découvert que trois formes différentes de Fwe agissaient comme des «marques» cellulaires contribuant à la décision relative à l'échec ou la victoire d'une cellule. Une marque particulière de Fwe a le pouvoir de marquer les cellules comme perdantes, mais également d'activer leur élimination par mort cellulaire (apoptose). Les chercheurs ont également constaté que Fwe était nécessaire à la compétition cellulaire, mais n'intervenait pas dans la croissance et la survie générales de la cellule. «Pris ensemble, nos résultats suggèrent que les isoformes de Fwe [les différentes formes adoptées par une même protéine] génèrent le support nécessaire et suffisant pour marquer les cellules comme perdantes ou gagnantes pendant des interactions de compétition cellulaire», concluait le Dr Moreno. Dans leur article, les auteurs ajoutaient que le «code» extracellulaire des isoformes Fwe «pourrait avoir des implications biomédicales au-delà de la compétition cellulaire, car les déséquilibres dans le fonctionnement des cellules apparaissaient lors du vieillissement, de la formation de cancer et des métastases.» La compétition cellulaire pourrait être une façon de garantir que seules les meilleures contribuent à la croissance et au bien-être de l'organisme. Le rôle de Fwe dans la compétition cellulaire en fait un objet d'étude intéressant pour des futures recherches. Une nouvelle voie de recherche potentielle pourrait être d'explorer la fonction de la compétition cellulaire isolée d'autres signaux qui contrôlent la croissance des tissus. L'équipe du Dr Moreno participant à cette étude était composée de Christa Rhiner, Jesus M. Lopez-Gay, Davide Soldini, Sergio Casas-Tinto, Francisco A. Martin, et Luis Lombardia.

Pays

Hongrie, Italie

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