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L'impact de la richesse et la population sur le risque de déplacements des espèces invasives

D'après une nouvelle étude de l'UE, la richesse et la densité démographique seraient les principaux facteurs à l'origine de l'augmentation des espèces invasives en Europe. Dans leur article publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), les scient...

D'après une nouvelle étude de l'UE, la richesse et la densité démographique seraient les principaux facteurs à l'origine de l'augmentation des espèces invasives en Europe. Dans leur article publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), les scientifiques nous préviennent que la résolution du problème des espèces invasives ne sera pas de tout repos. Le soutien de l'UE pour ces travaux provenait des projets DAISIE («Delivering alien invasive species inventories for Europe»), financé au titre du domaine thématique «Développement durable, changement planétaire et écosystèmes» du sixième programme-cadre (6e PC), et PRATIQUE («Enhancements of pest risk analysis techniques»), financé au titre du thème «Alimentation, agriculture et pêche, et biotechnologie» du septième programme-cadre (7e PC). Des travaux antérieurs réalisés dans le cadre du projet DAISIE ont révélé que près de 11000 espèces invasives se sont établies en Europe, et bien que la majorité soit inoffensive, près de 15% provoquent des dégâts économiques et 15% causent des dégâts importants sur les écosystèmes. Dans cette étude, l'équipe a utilisé la base de données de DAISIE, qui comprend les dernières informations sur les espèces invasives en Europe. Les chercheurs ont tenté de répondre à deux questions: quels facteurs déterminent le nombre d'espèces étrangères dans différentes régions d'Europe? et quelle est l'importance relative des facteurs géographiques par rapport aux variables économiques? Les résultats montrent que la richesse et la démographie sont les deux facteurs les plus fortement associés au nombre d'espèces invasives dans une région. «Les espèces invasives constituent une crise écologique continue et étendue, et nous avons constaté que les moteurs de cet important problème sont la population humaine et une richesse accumulée», commentait Susan Shirley de l'université d'État de l'Oregon, aux États-Unis, l'une des auteurs de l'étude. «Les modèles régionaux des espèces invasives sont complexes, et il y existe encore des variations inexpliquées. Mais les espèces invasives sont principalement un problème de commerce international que nous n'avons pas encore tenté de résoudre.» Les activités humaines telles que le commerce et le transport peuvent provoquer des invasions étrangères pour plusieurs raisons: certaines espèces (par exemple les plantes ornementales et certaines cultures) sont introduites délibérément; d'autres, par contre, s'accrochent à certains biens importés ou sont importés en tant qu'animaux domestiques. Des études antérieures ont mis en avant le rôle de facteurs tels que le climat, la géographie et la couverture spatiale dans les invasions biologiques. Cependant, cette étude montre qu'ils sont moins importants que la densité démographique et la richesse et suggère que l'on pourrait avoir sous-estimé l'impact de ces facteurs secondaires dans le passé. «La forte influence des facteurs économiques sur le niveau d'invasion par les plantes exogènes montre que les solutions futures au problème des invasions biologiques constituera un défi considérable», expliquent les auteurs. «L'identification des responsabilités des acteurs principaux impliqués dans le commerce et le ciblage adéquat de la législation permettraient de gérer ces invasions.» Par exemple, comme le suggèrent les auteurs, les décideurs politiques devraient s'assurer que les prix du marché des animaux domestiques ou des plantes ornementales importés reflètent les risques et coûts associés à une invasion potentielle. Le problème est que l'Organisation mondiale du commerce ne dispose pas de mécanisme prenant en compte les coûts générés par les invasions étrangères associés au commerce international. L'imposition de frais de douane pour refléter ces coûts pourrait être perçue par certains comme une mesure de protectionnisme. Les chercheurs soulignent également le rôle des infrastructures de transport dans la promotion de la propagation des espèces invasives. «L'évaluation de l'impact environnemental de tels projets devrait prendre en compte leur rôle potentiel dans les invasions biologiques et viser à les atténuer dans la mesure du possible», recommandent les chercheurs. En ce qui concerne l'avenir, ils préconisent de conduire rapidement davantage de recherches en vue d'identifier les facteurs économiques étroitement liés aux invasions d'espèces exogènes. «Ce n'est que lorsque nous aurons identifié les véritables facteurs déterminants que nous serons en mesure de prévoir et de gérer les invasions d'espèces exogènes de manière adéquate, sans que les autres secteurs économiques n'en ressentent les effets négatifs», conclut l'étude. «Prévoir les invasions avec une plus grande précision contribuera indubitablement aux tentatives européennes de conception de stratégies de gestion des espèces invasives».

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