Des scientifiques et des PME s'unissent contre la grippe
Des chercheurs et des entreprises d'Europe et d'ailleurs ont obtenu un soutien de 18 millions d'euros de la part de l'UE pour travailler ensemble dans le cadre de projets visant la grippe. Au total, 52 instituts de recherche et PME, venant de 18 pays d'Europe ainsi que de Chine, d'Israël et des États-Unis, collaboreront dans le cadre de 4 projets afin d'expliquer le mode de migration des gènes du virus de la grippe ainsi que la menace qu'il font peser sur la santé des hommes et des animaux. En moins d'une décennie, la Commission a alloué plus de 100 millions d'euros à la recherche sur la grippe. «À elle seule, la grippe saisonnière peut tuer chaque année de 250 000 à 500 000 personnes dans le monde, aussi des projets financés par l'UE tels que ceux-ci peuvent-ils nous aider à sauver des vies», déclare Máire Geoghegan-Quinn, la commissaire de l'UE en charge de la recherche, l'innovation et la science. «Mieux encore, la recherche en UE prévient et soigne la grippe et d'autres maladies dont l'impact économique et social est énorme, et elle peut contribuer grandement à atteindre nos objectifs pour 2020.» Les fonds accordés à deux des quatre consortiums serviront à concevoir des médicaments innovants pour lutter contre la grippe humaine. Les deux autres s'intéresseront à la grippe chez les porcs. La répartition du financement de l'UE entre les projets ainsi que les détails concernant chacun d'eux seront définis lors de la signature des contrats courant 2010. L'appel à propositions concernant de nouveaux projets de recherche sur la grippe a été lancé en juillet dernier et a reçu 17 réponses. Les deux projets visant à développer de nouveaux médicaments contre la grippe sont FLU-PHARM («New drugs targeting influenza virus polymerase») et FLUCURE («Development of novel antiviral drugs against influenza»). D'une durée de 42 mois, FLU-PHARM concevra de nouveaux médicaments potentiels pour inhiber la réplication du virus dans les cellules infectées. Il visera plus spécialement les domaines protéiques PB2 (protéine polymérase basique 2) et PA (polymérase acide). Les médicaments conçus par FLU-PHARM contribueront à contenir la menace de la grippe en réduisant le risque de résistance aux médicaments ainsi que les effets secondaires éventuels. Si ses travaux se révèlent fructueux, le projet FLU-PHARM proposera de nouvelles options pour soigner la grippe, qu'elle soit saisonnière ou pandémique. Ce projet compte sur un soutien de 6 millions d'euros, et ses partenaires viennent de Belgique, d'Allemagne, d'Espagne, de France, d'Autriche, de Slovaquie et de Suède. Le projet FLUCURE visera le système de réplication du virus, plus précisément les protéines PB1 (protéine polymérase basique 1), PA et NP (nucléoprotéines). Les partenaires venant de Bulgarie, d'Allemagne, d'Italie, de Lituanie, des Pays-Bas, de Suède et de Suisse espèrent recevoir un financement de 6 millions d'euros pour concevoir de nouveaux médicaments potentiels présentant un faible risque de résistance. L'objectif de FLUCURE est de produire un ou plusieurs médicaments, susceptibles d'être mis au point cliniquement dans les quatre ans. Les projets ESNIP 3 («European surveillance network for influenza in pigs 3») et FLUPIG («Pathogenesis and transmission of influenza virus in pigs») attendent respectivement 1 et 5 millions d'euros, et s'intéresseront à la façon dont la grippe affecte les porcs. ESNIP 3 se chargera de maintenir et développer le réseau de surveillance de la grippe porcine mis en place par les projets ESNIP 1 et ESNIP 2, également financés par l'UE. Les partenaires viennent de Belgique, de Chine, du Danemark, d'Allemagne, de Grèce, d'Espagne, des États-Unis, de France, d'Italie, de Hongrie, d'Israël, des Pays-Bas, de Pologne, de Finlande et du Royaume-Uni. Ensemble, ils renforceront la surveillance de la grippe et apporteront aux experts les preuves nécessaires pour prendre les bonnes décisions en matière de santé vétérinaire. FLUPIG visera à mieux comprendre le rôle des porcs dans les pandémies de grippe, un facteur qui nécessite d'être éclairci davantage. Les chercheurs soulignent également le manque de compréhension de la nature des changements génétiques nécessaires pour qu'un virus aviaire se réplique efficacement chez le porc, pour qu'il se transmette chez le porc, puis du porc à l'homme, et chez l'homme. L'élargissement de ces connaissances aidera les experts à définir des méthodes pour mieux contrôler les pandémies de grippe. Les partenaires du projet FLUPIG proviennent de Belgique, de Chine (Hong Kong), d'Allemagne, d'Italie, des Pays-Bas, de Pologne, du Royaume-Uni et des États-Unis. Dans un nouveau rapport, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM) rappelle que le virus de la grippe est particulièrement imprévisible. Les experts du CEPCM font remarquer que la plupart des pays de l'UE et de l'AELE (Association européenne de libre-échange) ont constaté un déclin de la transmission communautaire de la grippe fin 2009. Il faut cependant mentionner que certains pays enregistrent une transmission continue de faible importance. Les décès résultant de la grippe pandémique, tels que mentionnés sur les sites nationaux, sont également en diminution.
Pays
Autriche, Belgique, Bulgarie, Suisse, Chine, Allemagne, Danemark, Grèce, Espagne, Finlande, France, Hong Kong, Israël, Italie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Suède, Slovaquie, Royaume-Uni