L'UE finance une étude tchèque sur les rapports entre la pollution et la santé
L'Union européenne a octroyé 24 millions d'euros à des chercheurs de la République tchèque afin qu'ils examinent le lien entre l'état de l'environnement et celui de la santé des citoyens. L'université Masaryk (MU), l'institut de recherche vétérinaire et l'institut d'instruments scientifiques utiliseront les fonds afin de construire un nouveau centre de recherche et de l'équiper. Les portes du nouveau centre devraient s'ouvrir en 2012. Diverses études ont montré que la République tchèque connaît les taux les plus élevés au monde en matière de mortalité et d'incidence de cancers du côlon et des reins. Le professeur Ladislav Dusek de l'institut de biostatistiques et d'analyses de la MU explique que le projet tentera de déterminer si l'incidence exceptionnellement importante de maladies oncologiques serait imputable à l'environnement, comme dans la région de Plzen. Cette région compte le plus de patients souffrant de cancer colorectal et des reins que partout ailleurs. «Ces deux types de cancers sont associés au système digestif, et la corrélation entre les deux dans cette région suggère un rapport avec des facteurs environnementaux», explique le professeur Dusek. De nombreuses autres maladies pourraient être associées aux substances chimiques toxiques dans notre environnement. Le nouveau centre de recherche obtiendra des données relatives à la pollution de l'environnement par des matières toxiques et ajoutera des informations quant au comportement et effets sur la base des connaissances provenant d'expériences en laboratoire, de tests toxicologiques et de modèles mathématiques. Les scientifiques du centre créeront ensuite des bases de données complètes de la pollution dans une région particulière. Les auteurs du projet expliquent que la République tchèque dispose de nombreuses études et informations relatives d'une part aux taux de la maladie et de l'autre à l'environnement, mais que l'on s'est très peu intéressé aux relations entre les deux. «Les bases de données ne constituent qu'une base, et notre objectif principal est de créer un système qui permette de rechercher et d'établir des relations entre les questions environnementales et celles de santé humaine», intervient le professeur Holoubek, directeur de l'institut de recherche RECETOX, de l'université Masaryk, directeur du projet. «Ces connaissances sont extrêmement importantes pour la gestion et les compétences de prises de décisions du secteur privé et du gouvernement.» Les chercheurs pensent que l'immunotoxicité (l'influence des substances chimiques sur le système immunitaire de l'homme) est un élément important de la pollution dans l'environnement. Le nouveau centre se concentrera sur des substances toxiques et leurs impacts. Les chercheurs examineront, par exemple, pourquoi le lait des tchèques qui allaitent contiennent le taux de polychlorobiphényles (PCB, une substance nocive fabriquée par l'homme) le plus élevé en Europe. Petr Fiala, professeur et recteur de la MU, conclut que la mise en place du projet «conduira à l'amélioration de la santé des citoyens et de la qualité de vie». En outre, l'université Masaryk participe actuellement au projet CEITEC, un centre européen d'excellence, qui associera divers domaines des sciences de la vie à des matériaux et technologies avancées. Les travaux de construction devraient débuter en 2011.
Pays
Tchéquie