Une étude redonne espoir aux patients atteints de cancer des intestins
Une équipe de chercheurs britanniques et néerlandais a développé une méthode améliorée permettant d'identifier plus précisément les patients atteints des formes les plus agressives du cancer des intestins. Les chercheurs travaillent à la conversion des résultats de recherche en test pronostique, qui pourrait être utilisé dans les hôpitaux et les cliniques en vue d'identifier les patients nécessitant une chimiothérapie. Les travaux de recherche, partiellement financés par l'UE, sont publiés dans la revue à accès libre PLoS ONE. «Actuellement, les hôpitaux utilisent un test standard pour déterminer la progression du cancer et l'utilisent ensuite pour déterminer quel traitement administrer au patient», explique le professeur Chris Hutchison de l'université de Durham au Royaume-Uni. «Toutefois, nous avons le potentiel de déterminer plus précisément quels patients pourraient vraiment bénéficier de la chimiothérapie.» Dans cette étude, les scientifiques ont analysé des échantillons de tissus prélevés chez 700 patients souffrant de cancer des intestins et ont suivi de près leur évolution. Ils ont découvert que les patients possédant un marqueur protéique de cellule souche appelé Lamine A sont plus susceptibles de contracter une forme agressive du cancer des intestins. Selon les chercheurs, les patients chez qui on détecte le marqueur devraient suivre une chimiothérapie en plus de l'opération chirurgicale. Le cancer des intestins est le type de cancer le plus fréquent; en 2006, plus de 300000 cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués dans l'UE, et quelque 140000 personnes sont décédées des suites de la maladie. Ce cancer résulte d'une combinaison de facteurs, notamment le régime alimentaire, le style de vie ou les facteurs environnementaux. Le cancer des intestins se développe en quatre stades. Actuellement, un certain nombre de tests sont menés en vue de déterminer le degré de progression du cancer chez les patients. Les patients diagnostiqués à un stade précoce de la maladie (lorsque le cancer n'a pas atteint les noeuds lymphatiques) doivent subir une intervention chirurgicale pour retirer le cancer des intestins. En règle générale, ils ne suivent pas de chimiothérapie. Les trois quarts des personnes souffrant du cancer des intestins sont âgés de plus de 65 ans, et à cet âge-là, les dégâts causés par les effets secondaires de la chimiothérapie l'emportent sur les bénéfices. Pourtant, les scientifiques ont découvert la présence du marqueur chez environ un tiers des patients, chez lesquels le cancer était censé se trouver en début de développement. Les scientifiques font remarquer que ces patients doivent suivre une chimiothérapie en vue d'augmenter leurs chances de guérison. «Nous connaissons le meilleur traitement pour les maladies en début de développement et en fin de développement, mais nos connaissances sur les stades intermédiaires de la maladie sont encore très restreintes», fait remarquer le professeur Robert Wilson, spécialiste du cancer des intestins à l'hôpital universitaire James Cook de Middlesbrough, au Royaume-Uni. «La chimiothérapie peut se révéler très utile, mais elle engendre de nombreux effets secondaires; c'est pour cette raison que nous ne l'utilisons que dans des cas où le succès est garanti. C'est ce que ce test nous permettra de déterminer.» «Nous allons désormais nous pencher sur le développement d'un instrument pronostique qui, nous l'espérons, pourra être utilisé à grande échelle par les services de santé dans le traitement contre le cancer des intestins», ajoute le professeur Stefan Przyborski de l'université de Durham.
Pays
Pays-Bas, Royaume-Uni