Les parties prenantes appellent à une action européenne contre le cancer du col de l'utérus
Les membres des parlements européen et nationaux, les ministres de la santé et les représentants des associations de lutte contre le cancer ainsi que des groupes de patients se sont rassemblés au Parlement européen le 22 janvier afin d'exprimer leur soutien à la campagne intitulée «STOP au cancer du col de l'utérus». Au coeur de l'initiative figure la pétition appelant les gouvernements nationaux des institutions européennes à mettre en oeuvre des programmes de prévention efficaces du cancer du col de l'utérus en Europe et à établir des programmes éducatifs de santé publique pour s'assurer que toutes les femmes soient informées des services de dépistage qui leur sont offerts. La pétition a été lancée par l'European Cervical Cancer Association (ECCA, l'association européenne consacrée à la lutte contre le cancer du col de l'utérus) et l'Union internationale contre le cancer (UICC). Elle vise à tirer profit d'une clause du nouveau traité de Lisbonne de l'UE au titre duquel la Commission est dans l'obligation d'agir si la pétition est signée par plus d'un million de citoyens européens. Au moment de la rédaction de la pétition, ses signataires dépassent déjà les 109000 personnes. La pétition appelle entre autres les hommes politiques à «soutenir la recherche indépendante afin faire leur possible pour mettre en oeuvre de nouvelles méthodes de dépistage et de vaccination contre le Papillomavirus humain (HPV) en vue de garantir une diminution importante du nombre de cancer du col de l'utérus en Europe». «[Le cancer du col de l'utérus] est une maladie pour laquelle la recherche s'est réellement révélée favorable», a déclaré Imelda Read, présidente de l'ECCA, à CORDIS Nouvelles. La découverte la plus importante de ces dernières années a été la mise au point d'un vaccin contre les souches 16 et 18 du Papillomavirus humain, qui sont responsables de 70% des cas de cancer du col de l'utérus. Le vaccin est désormais disponible dans de nombreux pays. Il est administré à des jeunes filles non actives sexuellement et qui sont exposées au virus provoquant le cancer. D'après Mme Read, l'efficacité du vaccin a également attiré l'attention des chercheurs effectuant des recherches sur d'autres maladies telles que la fièvre de la dengue. Parallèlement, les sociétés pharmaceutiques qui ont développé des vaccins tentent d'étendre leurs actions à d'autres souches du virus. Les vaccins n'offrent pas de protection contre toutes les souches du virus; c'est pourquoi l'ECCA recommande que toutes les femmes continuent de suivre régulièrement des séances de dépistage. La plupart des femmes contractent le HPV au cours de leur vie. Le Dr Davies a déclaré à CORDIS Nouvelles que davantage de recherche est nécessaire afin de comprendre la raison pour laquelle certaines femmes peuvent éradiquer le virus de leur système et d'autres non. «Quel est le mécanisme permettant cette éradication?» a-t-il demandé. La ministre slovène de la santé, Zofija Mazej Kukovic, a signé la pétition lors de la cérémonie de Bruxelles. Réduire ce fardeau du cancer représente l'une des priorités de la présidence slovène du Conseil de l'UE. «Le cancer a été et demeure l'une des questions de santé publique les plus importantes pour tous les États membres», a-t-elle déclaré. Elle fait également remarquer qu'au fur et à mesure du vieillissement de la population, les taux de la maladie augmenteront. «Le cancer est un problème qui concerne l'Europe entière», a-t-elle ajouté. La bonne nouvelle est que la grande majorité des cas de cancer du col de l'utérus en Europe pourrait être évitée. En revanche, huit pays d'Europe à peine (l'Italie, les Pays-Bas, la Slovénie, Finlande, la Suède, le Royaume-Uni, l'Islande et la Norvège) ont mis en place des programmes de dépistage du cancer du col de l'utérus. Par conséquent, de nombreuses femmes sont encore sujettes à la maladie. Toutefois, même dans les pays offrant des programmes de prévention, de nombreuses femmes n'en profitent pas. «La solution à tous ces problèmes pourrait être une plus grande sensibilisation des citoyens; les hommes politiques doivent être conscients des bénéfices que ces programmes peuvent apporter et faire de leur mise en oeuvre une priorité. Les femmes doivent également prendre conscience des bénéfices de ces programmes et y participer», a expliqué le Dr Philip Davies, directeur général de l'ECCA. «La pétition STOP au cancer du col de l'utérus constitue la première étape à cette sensibilisation.» L'évènement de Bruxelles fait partie d'une série d'évènements européens visant à marquer la seconde semaine de prévention du cancer du col de l'utérus.