Amélioration du dépistage du cancer du sein en Bulgarie grâce à des modèles
Le cancer du sein est le fléau de notre temps. Il touche une femme sur huit en Europe à un moment donné de leurs vies. Environ 20 % des cancers du sein surviennent chez les femmes de moins de 50 ans. Le diagnostic précoce peut améliorer considérablement le rétablissement et la survie. Le projet MaXIMA, financé par l’UE, s’est concentré sur la création de modèles informatiques 3D des tumeurs malignes du sein. Ces modèles peuvent être utilisés pour développer de nouvelles techniques en vue d’identifier des formes plus complexes de cancer du sein, celles qui sont difficiles à diagnostiquer par les méthodes standard d’examen. Élaborée en partenariat avec l’Université catholique de Louvain, en Belgique, et l’Université de Naples Federico II, en Italie, la recherche innovante de MaXIMA a le potentiel de sauver de nombreuses vies. Démasquer le cancer du sein chez les seins denses La recherche menée par MaXIMA s’est axée sur l’amélioration des techniques afin de détecter de petites tumeurs de forme irrégulière dans les tissus mammaires denses. «Malgré les progrès technologiques récents comme la mammographie numérique, il s’avère difficile de détecter les cancers cachés dans les tissus mammaires denses», explique Kristina Bliznakova, coordinatrice du projet. «Malheureusement, contrairement aux attentes, la mortalité due au cancer du sein ne cesse d’augmenter dans de nombreux pays de l’UE et l’une des causes les plus importantes pourrait être liée aux limites de la technologie actuelle pour dépister les seins denses.» La tomosynthèse du sein est une technologie avancée plus récente qui a été conçue pour surmonter les limites liées aux mammographies 2D traditionnelles. Cet examen utilise des rayons X à faible dose et peut être effectué en même temps que la mammographie 2D. Les images sont prises sous différents angles et reconstruites à l’aide d’un ordinateur en coupes fines 3D. Ces coupes fines permettent aux radiologues de détecter de petites tumeurs du sein qui sont masquées par le tissu glandulaire superposé. Une autre technique de radiographie qui peut apporter plus d’informations sur la structure du tissu est la tomographie à rayons X par contraste de phase. La mammographie traditionnelle repose sur la diminution de l’intensité du faisceau de rayons X lorsqu’il traverse les tissus corporels. En revanche, l’imagerie à rayons X par contraste de phase mesure les différences des oscillations du faisceau de rayons X à travers le tissu normal par rapport à celles des tissus cancéreux plus denses. En augmentant la visibilité des bords et des détails du contour de nombreux échantillons, cette technique fournit une image plus nette des changements subtils de la densité du tissu. Des modèles 3D pour mieux définir la tumeur Malgré leur légère hausse de popularité, les techniques d’imagerie avancée à rayons X pour le sein doivent être complétées par des modèles et des simulations informatiques, afin qu’ils soient totalement efficaces dans la pratique. «Dans la plupart des cas, les tumeurs forment des masses hétérogènes sans limites précises. Cela nous empêche de distinguer clairement les contours des formations cancéreuses», explique Mme Bliznakova. «Les modèles physiques et informatiques en trois dimensions constituent des outils puissants aux mains des ingénieurs, des médecins et des physiciens. Les modèles avancés aident les scientifiques à définir de manière précise les formes du sein, la distribution du tissu glandulaire, ainsi que la forme et le type de masse cancéreuse», ajoute Mme Bliznakova. En conséquence, les chercheurs du projet ont élaboré de nouveaux modèles informatiques pour les tumeurs du sein difficiles à diagnostiquer, comme celles entourées par du parenchyme dense. En outre, ils ont créé des modèles anthropomorphiques physiques, appelés fantômes, des seins et des tumeurs afin d’évaluer et de valider les techniques de radiographie, y compris la tomosynthèse du sein et l’imagerie par contraste de phase. Les matériaux et les techniques d’impression 3D appropriés ont été examinés afin de fabriquer des fantômes physiques de seins. Une coopération étroite entre les institutions partenaires a permis d’augmenter considérablement la capacité technologique et scientifique de l’Université technique de Varna dans le domaine de la radiographie du sein. Les projets innovants, comme MaXIMA, devraient contribuer à faire de la Bulgarie un pôle de recherche et de développement en Europe.
Mots‑clés
MaXIMA, cancer du sein, radiographie, mammographie, Bulgarie, Université technique de Varna, tissu mammaire dense, modèle 3D