Skip to main content
European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS
CORDIS Web 30th anniversary CORDIS Web 30th anniversary

COMmunication and Assessment With Adaptive Realtime Environments

Article Category

Article available in the following languages:

Donner une voix aux personnes souffrant d’un syndrome d’enfermement ou à celles se trouvant dans un état de conscience minimale

Les chercheurs du projet ComAware, financé par l’UE, ont mis au point un système d’interface cerveau-ordinateur destiné à aider les professionnels de la santé à diagnostiquer de manière précise les troubles de la conscience.

Imaginez que vous vous trouviez dans un lit d’hôpital. Tout autour de vous, vous entendez des docteurs et des membres de votre famille dire que vous n’êtes pas en mesure de les comprendre ou de prendre des décisions, et vous vous trouvez dans l’incapacité de parler et de leur dire que si, en fait, vous l’êtes. Malheureusement, ce scénario cauchemardesque est une réalité pour des milliers de personnes diagnostiquées à tort comme étant dans le coma. En effet, on estime que plus de 40 % des personnes diagnostiquées comme étant dans un état végétatif sont ensuite reclassées comme étant dans un état de conscience minimale. «Certaines personnes qui semblent dans le coma peuvent être en fait conscientes jusqu’à un certain point», explique le Dr Christoph Guger, chercheur du projet ComAware, financé par l’UE. «L’enjeu est de parvenir à faire la différence entre les patients qui sont dans le coma et ceux qui sont dans un état de conscience minimale quand, à l’œil nu, ils semblent tous inconscients.» Et pour rendre les choses encore plus complexes, l’état de conscience d’un patient peut varier au cours de la journée. «Si l’évaluation est réalisée pendant une période d’inactivité, un patient peut être diagnostiqué comme étant dans le coma même si son cerveau est actif le reste de la journée», ajoute le Dr Guger. «C’est pourtant sur cette erreur de diagnostic que son traitement sera basé au cours des mois, voire des années, à venir.» Afin d’apporter aux professionnels de la santé les moyens de réaliser des diagnostics plus précis, le projet ComAware a mis au point un système d’interface cerveau-ordinateur (BCI) appelé mindBeagle. Les systèmes BCI détectent l’activité cérébrale en recourant à la technique de l’électroencéphalographie (EEG) et interprètent le sens de l’activité identifiée via des algorithmes d’apprentissage machine. «Ce système peut potentiellement permettre aux patients de prendre leurs propres décisions et d’interagir avec leur environnement en répondant par oui ou non à certaines questions», explique le Dr Guger. Le système mindBeagle En ayant recours à la simulation vibro-tactile pour obtenir des réponses cérébrales types, mindBeagle apporte aux personnes souffrant d’un syndrome d’enfermement, ou à celles se trouvant dans des états d’éveil mais sans réaction, la capacité à répondre par oui ou non à des questions en n’utilisant que la pensée. Le patient porte un simple dispositif de type casque EEG doté de 16 électrodes reliées au crâne. Des moteurs vibrants sont également placés dans chaque main où ils vibrent doucement. Ensuite, on demande au patient de répondre par oui ou non à des questions. Pour répondre, ils doivent se concentrer sur leurs mains, la gauche pour dire oui et la droite pour dire non, activité que l’EEG est en mesure de capter sous forme d’ondes cérébrales P300. Les algorithmes identifient ensuite ces ondes cérébrales et les associent soit à la main gauche soit à la droite, affichant la réponse correspondante sur un écran d’ordinateur. Des résultats importants Au cours des tests, 9 personnes sur les 12 souffrant d’un syndrome d’enfermement et 2 sur les 10 patients se trouvant en état d’inconscience ont été en mesure de répondre correctement oui ou non à des questions. «C’est un résultat extrêmement important, d’abord et avant tout parce que la famille dispose d’une preuve objective que leur proche les comprend, ce qui incite à augmenter la fréquence des visites», explique le Dr Guger. «Mais c’est important également pour les professionnels de santé parce qu’ils disposent d’éléments qui leur permettent de savoir si oui ou non le patient pourra un jour se “réveiller” complètement.» Et plus important encore, le patient pourra bénéficier de traitements améliorés et de la possibilité de communiquer ses pensées aux autres. «Rien que pour cette raison, tout patient présentant des troubles de la conscience devrait être suivi avec ce système», ajoute le Dr Guger.

Mots‑clés

ComAware, mindBeagle, coma, état végétatif, état de conscience minimale, interface cerveau-ordinateur (BCI), électroencéphalographie

Découvrir d’autres articles du même domaine d’application