Un projet financé par l'UE aboutit à la création d'un "essaim" de fourmis artificielles intelligentes
Le projet I-SWARM vise à développer les avancées technologiques qui conduiront à la production de masse de micro-robots, lesquels pourront alors être utilisés comme un essaim "réel" composé d'un nombre de robots clients pouvant aller jusqu'à 1 000. En associant des experts des domaines de la micro-robotique et des systèmes pluri-agents distribués, le projet a pour but d'effectuer un saut décisif en recherche robotique. Faire travailler plusieurs robots ensemble n'est pas une idée neuve mais, à ce jour, seuls des groupes de robots d'une taille allant de 10 à 20 centimètres et très limités en termes de perception et de capacités de manipulation et de coopération, ont été utilisés pour imiter certaines activités des insectes sociaux. Les aspects innovants de I-SWARM incluent la réduction de la taille des robots (quelques millimètres), ainsi que l'augmentation du nombre d'éléments coopératifs (jusqu'à 1 000) et l'extension de leur comportement collectif. I-SWARM (pour "Intelligent small world autonomous robots for micro-manipulation", ou mini-robots intelligents pour micro-manipulation) est un projet de quatre ans soutenu par un financement de 4,40 millions d'euros au titre du programme "Technologies futures et émergentes" du Sixième programme-cadre (6e PC) de la Commission européenne. Il implique un consortium de dix centres européens de recherche de sept pays de l'UE plus la Suisse; il est coordonné par le Groupe micromécatronique et micro-robotique de l'institut de contrôle des processus et de robotique (IPR) de l'université de Karlsruhe (Allemagne). Le projet I-Swarm aspire à fabriquer des puces informatiques aptes à faciliter la production de masse de robots dont la taille s'exprimera en millimètres et qui seront utilisés dans un essaim "réel" composé d'un nombre de robots pouvant aller jusqu'à 1 000. Chaque robot sera équipé d'une intelligence limitée et pré-rationnelle, de sorte que l'essaim comprendra un très grand nombre de robots hétérogènes disposant de séries de capteurs, de manipulateurs et de capacités informatiques différents. Jusqu'ici, l'équipe I-Swarm a construit deux groupes de robots de quelques centimètres baptisés Jasmine et Micron, afin de tester la communication au sein de l'essaim. La communication de groupe est basée sur des signaux infrarouges, similaires à ceux d'un appareil de commande à distance. Quand l'un des robots détecte un objet, il transmet le message à un robot voisin qui, à son tour le signale à d'autres, créant ainsi une chaîne de communication signalant qu'ils ont localisé un obstacle. Ils commencent alors à l'encercler. De tels essaims de robot devraient, un jour, être déployés par milliers pour exécuter toute une série d'applications, y compris l'inspection de pipelines, ponts et moteurs, effectuer des micro-assemblages et même entreprendre des tâches telles que des diagnostics et des procédures médicales à l'intérieur du corps humain.