Augmenter l’autonomie des véhicules électriques
Sur le papier, le véhicule électrique (VE) semble bien placé pour incarner le futur des transports. Pour ce qui est de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, les émissions de dioxyde de carbone et les niveaux de bruit, le véhicule électrique semble remplir toutes les conditions requises. Alors, où est le problème? «Le monde n’a pas encore compris les avantages d’une adoption des véhicules électriques à grande échelle, les craintes relatives à la question de l’autonomie constituant toujours un obstacle majeur à l’achat», déclare Nathan Bailey, coordinateur du projet CREEV (Novel Compound Rotary Engine Range Extender for Electric Vehicles), financé par l’UE. «Par conséquent, alors que 44 % des conducteurs considèrent que le respect de l’environnement est un facteur important lors de l’achat d’une voiture, seuls 5 % vont jusqu’à envisager un véhicule électrique, à cause des préoccupations liées à leur autonomie.» Traditionnellement, les fabricants de VE ont abordé la question en utilisant des moteurs à prolongateur d’autonomie. Toutefois, les prolongateurs existants ont tendance à prendre trop de place et à offrir une densité de puissance insuffisante, ce qui limite leur utilisation dans les véhicules utilitaires et domestiques de petite taille, où la question du volume reste essentielle. Ce dont les fabricants ont besoin, c’est d’une innovation révolutionnaire en matière de technologie de prolongateur d’autonomie pour véhicules électriques qui améliore considérablement la densité de puissance tout en offrant un rendement élevé ainsi que des émissions de gaz, une pollution sonore et des vibrations limitées. Ce dont ils ont besoin, c’est CREEV. «En tirant parti des moteurs rotatifs disponibles pour les applications compactes et en appliquant les innovations brevetées de CREEV, nous avons créé un nouveau type de prolongateur d’autonomie pour les véhicules électriques, avec moteur rotatif compact à haut rendement et à faibles émissions», explique M. Bailey. Un outil puissant Les moteurs rotatifs offrent de nombreux avantages, notamment une petite taille, un faible poids, des vibrations limitées et une densité de puissance élevée. Mais, en raison de leurs pertes significatives d’énergie et de chaleur ainsi que de leurs émissions, ces moteurs n’ont pas été pris en compte comme solution possible pour les VE. Ces limitations peuvent toutefois être surmontées en associant le moteur rotatif à une unité spéciale comme le détendeur rotatif de gaz d’échappement de CREEV. Par exemple, en détendant le gaz à une pression proche de la pression atmosphérique avant qu’il ne s’échappe de l’unité de détente, CREEV parvient à réduire le bruit et la chaleur du moteur. CREEV agit alors comme un réacteur d’échappement, en consommant les gaz d’échappement non brûlés au cours du processus de détente et en réduisant les émissions de HC, de CO et de NOx. En outre, la dilatation du gaz étant contrôlée dans un compartiment de rotor secondaire, l’énergie d’échappement, qui serait autrement perdue, est récupérée pour l’entraînement du moteur. Cela suffit à augmenter l’efficacité globale du groupe moteur jusqu’à 20 %. «La solution compacte CREEV combine les avantages existants de ces moteurs rotatifs, en l’occurrence leur faible poids et leur bon fonctionnement, avec une capacité de recharge efficace et une taille réduite», déclare M. Bailey. «Cela s’est avéré constituer une technologie cruciale pour étendre l’autonomie des véhicules électriques purs, où la technologie des batteries reste encore très limitée en termes d’autonomie, de poids et de temps de recharge.» Attirer un intérêt significatif Le marché des VE ayant connu une augmentation de 1 300 % en Europe au cours des deux dernières années, CREEV offre une opportunité de marché estimée à 79 millions d’euros sur six ans. Sans surprise, le projet a suscité un intérêt considérable, y compris de la part d’un grand équipementier. Actuellement, les chercheurs du projet collaborent avec cet équipementier afin de développer un fourgon purement électrique, prêt à prendre la route, qui servira de banc d’essai pour montrer les avantages de la mise en œuvre de CREEV sur des véhicules électriques hybrides. «Nous poursuivons notre engagement auprès des équipementiers et des opérateurs de VE en testant et en améliorant notre solution», ajoute Bailey. «Grâce à ces travaux en cours, je suis convaincu que CREEV fera bientôt l’objet d’une utilisation plus répandue dans les véhicules électriques utilitaires légers d’aujourd’hui ainsi que dans les véhicules autonomes de demain.»
Mots‑clés
CREEV, véhicules électriques, VE, moteurs à autonomie étendue, moteur rotatif