Skip to main content
European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS
CORDIS Web 30th anniversary CORDIS Web 30th anniversary
Contenu archivé le 2024-05-27

Towards the Sustainable Management of Forest Genetic Resources in Europe

Article Category

Article available in the following languages:

Vers une meilleure gestion des ressources génétiques des forêts

Un projet financé par l'UE a étudié l'impact des changements dans les ressources génétiques des forêts au niveau de l'Europe. Il s'est traduit par un ensemble de directives et de notes politiques, qui devraient aider les divers acteurs et les décideurs politiques à adopter des stratégies de gestion de ces ressources qui permettront de supporter l'évolution du climat.

Il n'est plus nécessaire de démontrer l'importance des forêts dans la lutte contre le réchauffement planétaire. Mais si le fait de planter un arbre est une solution pour retirer du CO2 de l'atmosphère, il ne suffit pas de planter la première graine venue. Chaque arbre a ses variations génétiques, et c'est cette diversité qui permet aux forêts de s'adapter à un climat qui change. Ces dernières décennies, d'autres projets de recherche de l'Europe ont engrangé des informations de valeur sur les ressources génétiques des forêts. En revanche, la répartition de ces ressources n'est pas bien documentée, ce qui empêche la conception de stratégies de gestion bien fondées par les exploitants forestiers et par les décideurs politiques. Le projet FORGER (Towards the Sustainable Management of Forest Genetic Resources in Europe) s'est attaqué à ce problème. «Il n'y a que peu de gestion des ressources génétiques des forêts d'Europe, voire pas du tout», déclare le Dr Koen Kramer de la société Alterra, qui a coordonné le projet. «C'est regrettable car ces ressources sont la base de l'adaptation des forêts à leur environnement, grâce à un processus naturel (l'évolution) ou par sélection artificielle. Les ressources génétiques des forêts sont essentielles pour la sélection des arbres ainsi que pour la migration assistée, c'est pourquoi nous voulions mieux en comprendre le passé, le présent et le futur.» Le projet FORGER s'est achevé en février 2016, proposant des directives et des notes politiques pour faciliter la conception de stratégies efficaces de gestion. Récolter les graines et sélectionner le matériel pour la reproduction La récolte des graines est le premier sujet abordé par le projet, qui souligne que la méthode employée affecte notablement leur qualité génétique. «Une récolte des graines durables d'un point de vue génétique doit optimiser leur diversité génétique et minimiser les différences génétiques entre les graines récoltées et la source des graines», mentionnent les directives dédiées. Il faut équilibrer la diversité pour s'assurer que les forêts s'adapteront à l'évolution du climat, mais en évitant le coût astronomique d'un récolte de toutes les graines disponibles. Les directives présentent des résultats des recherches ainsi que des recommandations générales ou par espèce. Par exemple, le prélèvement doit porter sur un minimum de 15 arbres, pourvu que chaque échantillon soit assez important et que les espèces se reproduisent de manière aléatoire. Il faut aussi éviter de collecter des graines venant d'arbres immédiatement voisins. Outre la question des méthodes de collecte des graines, il faut aussi déterminer quel «matériel pour la reproduction des forêts» sélectionner pour optimiser les chances de survie face à l'évolution du climat. Le projet propose davantage de recommandations, en fonction de cette évolution qui dépend des régions. Il réfute le préjugé qu'une provenance locale est forcément meilleure, et souligne l'importance de la stabilité du phénotype. Modeler les politiques futures Un autre apport majeur du projet, étroitement associé aux précédents, est la rédaction d'une note politique sur les origines du matériel pour la reproduction des forêts. Les données étant très dispersées, et la législation ayant échoué à conduire à des évaluations, une surveillance ou une orientation, aussi le projet FORGER examine sept espèces d'arbres, et évalue la distance, la direction et la quantité de leur déplacement (sur 302 millions de plants, de 2004 à 2014). «Les résultats de FORGER montrent clairement qu'il faut renforcer l'application des réglementations actuelles, et harmoniser les données sur le transfert du matériel pour la reproduction des forêts entre les États membres de l'UE», déclare le Dr Kramer. En matière d'évolution du climat, le projet a proposé des recommandations aux décideurs politiques, à partir d'études sur le terrain et de modélisations: il constate l'importance des performances stables pour divers environnements, souligne le rôle de la migration assistée dans la santé et la productivité des forêts, et plaide en faveur de nouvelles expériences de provenance. Parmi les plus intéressantes observations, il se peut que l'évolution du climat dépasse l'adaptation des espèces suivies, et qu'une gestion active améliore la probabilité de l'adaptation, bien qu'une «absence de gestion» se traduise souvent par davantage de diversité. «Le matériel pour la reproduction des forêts est essentiel pour que les forêts s'adaptent au climat futur. Actuellement, on met trop l'accent sur le changement des espèces. Ceci perturbera fortement l'écosystème des forêts et leur gestion, engendrant de vastes incertitudes. Il est possible d'obtenir de meilleurs résultats en changeant la provenance mais en conservant les espèces», souligne le Dr Kramer. Dans sa troisième et dernière note politique, le projet FORGER analyse l'impact de la conservation des ressources génétiques, sur site ou non. L'équipe a utilisé des bases de données réalisées par les projets EUFGIS et EVOLTREE, et constaté que peu de mesures de la diversité génétique étaient disponibles au sein des unités de conservation génétique. Elle a identifié les lacunes de conservation (les endroits où les espèces examinées sont présentes dans des conditions climatiques différentes de celles des unités de conservation génétique), et conclu que les marqueurs génétiques disponibles pour caractériser la diversité des espèces arborés n'étaient pas associés avec leurs propriétés d'adaptation. Les résultats du projet soulèvent déjà de l'intérêt en Europe. «Les directives ont été traduites en hongrois, et le seront en allemand et en français, et peut-être en italien. En outre, des ateliers ont été organisés pour diffuser les résultats dans plusieurs pays partenaires», conclut le Dr Kramer.

Mots‑clés

Ressources génétiques des forêts, forêts, réchauffement planétaire, FORGER

Découvrir d’autres articles du même domaine d’application