Des altérations épigénétiques essentielles pour détecter et prévenir le cancer du sein
Le projet EPI-FEM-CARE (Epigenetics for Female Personalised Cancer Care) a publié des résultats qui démontrent que des modifications de l'ADN sont déjà décelables dans les tissus sains des femmes atteintes d'un cancer du sein. Le projet veut mettre au point de nouvelles méthodes de dépistage, de diagnostic et de personnalisation du traitement du cancer du sein et des ovaires, et a entrepris de déterminer comment se développe le cancer du sein, le cancer le plus fréquent chez les femmes. Chaque année en UE, 330 000 femmes sont diagnostiquées avec un cancer du sein, et 90 000 en décéderont. Les modifications épigénétiques et les facteurs essentiels du risque Des travaux précédents ont montré l'existence de facteurs associés à un risque croissant de développement du cancer. Il s'agit notamment d'antécédants familiaux, d'un début précoce des règles ou d'une ménopause tardive. Ces facteurs de risque modifient légèrement l'expression du génome des cellules mammaires, lors de l'exposition au risque. Ces modifications sont mémorisées par les cellules pendant plusieurs décennies, via l'épigénome, un processus qui contrôle l'accessibilité à la séquence d'ADN et par conséquent influence l'interprétation du génome et l'avenir des cellules en question. Les chercheurs d'EPI-FEM-CARE ont analysé 668 prélèvements mammaires, venant de femmes ayant ou non un cancer du sein. Ils ont pour cela appliqué une approche statistique unique, mise au point par le projet. Le résultat le plus étonnant de cette analyse a été de découvrir que les tissus normaux, voisins des tissus cancéreux, montraient déjà des dizaines voire des milliers de modifications épigénétiques. Les chercheurs ont notamment constaté qu'une grande partie de la signature épigénétique variable détectée était plus importante dans les tissus cancéreux, soutenant l'hypothèse que cette signature signale des cellules précurseurs et susceptibles, d'une grande importance dans le développement du cancer. En outre, les résultats ont montré que certains cas de cancer du sein avec modifications épigénétiques étaient associés avec un pronostic notablement plus pessimiste et donc une probabilité inférieure de survivre à la maladie. Concevoir de nouvelles stratégies d'intervention et de prévention L'équipe du projet propose que l'utilisation de ces signatures épigénétiques modifiées est la clé pour concevoir de nouvelles stratégies d'interventions et de prévention, capables de «désactiver» ce défaut épigénétique. Plus important encore, les nouvelles données montrent comment ces modifications épigénétiques, si elles sont détectées assez tôt, pourraient servir à dépister les femmes présentant un risque plus élevé de cancer du sein, avant que la maladie n'ait le temps de se développer. Les résultats ont aussi souligné l'importance d'un travail et d'une coopération interdisciplinaires, le projet ayant associé des expertises en clinique, en biologie et en statistique. Pour plus d'informations, veuillez consulter: site web du projet EPI-FEM-CARE
Pays
Royaume-Uni