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En vedette -Le réseau de l'avenir, au-delà de la théorie

Il y a près d'une décennie, alors qu'Internet commençait à se transformer pour passer d'un réseau d'information à un réseau de personnes et d'objets connectés, des chercheurs européens ont décelé non seulement des possibilités théoriques, mais aussi une chance de réinventer le réseau de l'avenir. Les résultats de cette «vision large» sont désormais visibles, alors que les conceptions et les idées européennes façonnent les environnements en réseau, les rendant plus efficaces, plus robustes et osons le dire… pérennes.

Les experts prédisent qu'à l'avenir la société en réseau sera le fruit d'une fusion entre les mondes physique et numérique, grâce au développement incroyable des réseaux de capteurs sans fil dans tous les domaines, des véhicules aux imperméables. Les objets seront en mesure de s'identifier et de se localiser mutuellement, et de «discuter entre eux» par l'intermédiaire d'interfaces radio de pointe. Les «réseaux périphériques» auto-organisés - offrant des débits de données améliorés pour les téléphones portables et les téléphones intelligents (smart phones) - deviendront plus fréquents. Il sera possible d'emprunter de la bande passante ou de se greffer sur des réseaux partagés, en cas d'indisponibilité du réseau. Les environnements de réseaux fixes et les relations qui définissent l'infrastructure actuelle deviendront des relations ad-hoc offrant plus de souplesse et d'autonomie afin de s'adapter aux besoins et aux budgets des utilisateurs en déplacement. Une grande partie de ces fonctionnalités à consonance fantaisiste est déjà disponible, ou en passe de l'être, grâce à l'évolution des smart phones et des réseaux de dernière génération. Mais les technologues ne se reposent pas sur leurs lauriers. Cet environnement en réseau qui évolue rapidement nécessite de mener des recherches de nature prospective et d'élaborer des politiques de gouvernance, et peut impliquer des principes et des méthodes entièrement nouveaux pour la conception, la mise au point, le contrôle et la gestion des futures architectures intégrant plusieurs technologies. Pour faire face à la diversité de ces défis scientifiques et socioéconomiques, une approche intégrée de bout en bout est nécessaire. C'est là qu'intervient le projet EURO-NF («Anticipating the network of the future - from theory to design») financé par l'UE. Intelligence collective Ce projet d'une durée de 54 mois a rassemblé les talents de 35 partenaires de toute l'Europe et d'Israël. Le projet EURO-NF a ainsi exploité l'initiative EURO-NGI/FGI («Network of Excellence»), financée au titre du 6e PC, pour créer le plus grand «groupe de réflexion d'intelligence collective» sur les réseaux de l'avenir et contribuer à établir et à stimuler l'expertise européenne dans le domaine des réseaux du futur. «EURO-NF est comme un entonnoir doté de plusieurs orifices», explique Markus Fiedler, professeur au l'institut de technologie de Blekinge (BTH), en Suède, un partenaire d'EURO-NF. Les travaux existants et les nouvelles idées et initiatives des partenaires sont entrés à une extrémité, poursuit-il, et ils sont ensuite orientés vers de nouveaux projets et de nouvelles orientations de recherche dont les résultats et les publications profitent au secteur européen de la R&D, notamment des étudiants bien formés et constitués en réseau. EURO-NF a organisé de très nombreuses activités d'intégration, telles que des échanges de chercheurs, des universités d'été, l'élaboration d'une carte des connaissances et une série d'évènements et d'ateliers couvrant divers sujets, de l'évolution de la prochaine génération d'Internet et des nouvelles tendances en matière de modélisation aux questions socioéconomiques ayant des répercussions sur les réseaux de l'avenir. Des projets extrêmement novateurs Des projets de recherche conjoints visaient à améliorer les connaissances dans des domaines riches en innovation, mais les domaines sous-représentés ont également été soutenus dans le cadre d'EURO-NF. Selon l'équipe, ces projets devaient «être bien ciblés, concerner de préférence des idées en rupture concernant les réseaux du futur et être consacrés à l'acquisition de nouvelles connaissances et à l'étude de la nécessité d'intensifier les efforts de recherche, en anticipant les besoins scientifiques et technologiques». Prenez, par exemple, le projet conjoint INNIS («Impacts of network neutrality on the internet stakeholders») du cinquième appel EURO-NF, qui s'est penché sur la question de la neutralité du réseau. Selon l'équipe du projet, il s'agit d'un sujet qui provoque un «vif débat». Ils visaient à élaborer et analyser des modèles permettant d'étudier les conséquences potentielles des politiques de neutralité du réseau sur l'écosystème du réseau (avec les utilisateurs finaux, les fournisseurs d'accès, les fournisseurs de contenu et les organismes de réglementation). Pendant ce temps, le projet commun Cave-Net («Context-aware information dissemination in vehicular networks») a par exemple étudié la manière dont les compagnies de taxis et les services de transport en commun peuvent tirer parti des informations contextuelles, telles que la localisation d'un véhicule, la vitesse, la fluidité de la circulation, la proximité, les retards… pour améliorer le service et les performances. Sur son portail web, EURO-NF décrit en détail ses nombreux projets, évènements, activités d'intégration et de diffusion, notamment une longue liste de publications de ses partenaires de recherche, ainsi qu'un lien vers l'énoncé de vision d'EURO-NF. «Cette 'vision' est en fait le résultat d'une réflexion continue que nous menons à long terme depuis notre projet antérieur EURO-NGI», explique Kurt Tutschku, professeur en avenir de la communication à l'Université de Vienne (soutenu par A1TelekomAustria AG) et actuellement professeur invité au BTH. Il est le principal auteur de cet énoncé de vision. Ambitieux? Oui. Mais en tirant parti des connaissances et de la position sur le marché des partenaires du consortium, notamment des acteurs industriels, le projet EURO-NF contribue à transformer les possibilités théoriques en solutions et en applications réseau novatrices pour l'avenir qui bénéficient à l'Europe et à l'économie. --- Le projet EURO-NF a reçu un financement de la recherche de 4,8 millions d'euros (sur un total de 20 millions d'euros) au titre du septième programme-cadre (7e PC) de l'UE. Lien au projet sur CORDIS: le 7e PC sur CORDIS - Fiche du projet EURO-NF sur CORDIS Lien au site web du projet: - Site web du projet «Anticipating the network of the future - from theory to design» - Portail EURO-NF - Vision EURO-NF Liens aux actualités et articles connexes: - Pedigree scientifique polonais, de Copernic à Curie et au-delà - Tirer parti de l'interférence sans fil - Le haut débit, de «gros tuyaux» pour soutenir la croissance