De nouvelles techniques de reconstruction pour l'étude du cerveau
Le contrôle de l'activité cérébrale joue un rôle fondamental en neurosciences cognitives et le diagnostic clinique de divers dysfonctionnements cérébraux. Dans le cas de l'épilepsie, la détection des zones cérébrales affectées par des crises se fait par la mesure d'une activité neurale obtenue grâce à l'implantation d'électrodes et une électroencéphalographie intracrânienne (EEGi). Le caractère invasif de cette technique est cependant source d'inconfort important pour les patients épileptiques. Pour résoudre cette question, le projet Oscillatory Dynamics («Examining oscillatory dynamics with magnetoencephalography and intracranial electroencephalography») financé par l'UE a étudié la possibilité de développer des méthodes non invasives de suivi de l'activité cérébrale pour les patients épileptiques. L'objectif principal des partenaires du projet consistait à déterminer l'activité neurale de structures profondes du cerveau comme l'amygdale, l'hippocampe, le tronc cérébral ou le cervelet. En enregistrant les courants électriques dans le cerveau pour cartographier l'activité cérébrale, les chercheurs ont comparé la technique non invasive de la magnétoencéphalographie (MEG) avec celle de l'électroencéphalographie intracrânienne. Les données enregistrées ont été combinées avec une analyse temps-fréquence pour générer une cartographie pentadimensionnelle de l'activité cérébrale. Les données MEG et EEGi ont été acquises simultanément sur des patients épileptiques afin d'évaluer leurs capacités respectives de résolution de l'activité des structures cérébrales profondes. Les chercheurs ont ensuite développé une boite à outils logicielle d'analyse des données MEG/EEG (Nutmeg) pour reconstruire la dynamique spatio-temporelle des activations neurales et les associer avec les images obtenues par IRM (imagerie par résonnance magnétique). Ce logiciel est disponible gratuitement sur le site http://nutmeg.berkeley.ed . Les chercheurs ont utilisé et testé ce logiciel sur les réponses du tronc cérébral auditif et la discrimination auditive après une stimulation appropriée. La possibilité d'utiliser la magnétoencéphalographie (et éventuellement l'électroencéphalographie) pour analyser les hippocampes sains ou pathologiques permet aux scientifiques d'espérer que l'activité cérébrale profonde du cerveau sera suivi plus efficacement et de manière moins invasive dans un futur proche.