Nanotech met en lumière le développement d'une maladie
Le projet Nanosmarts («Smart nondimensional biosensors for detection of tumor cells and cytotoxic amyloids intermediates») visait à mettre au point des outils sophistiqués pour le diagnostic des tumeurs et l'étude des maladies neurodégénératives. En premier lieu, l'équipe a travaillé sur des nanoparticules de silicium utilisées comme sondes fluorescentes. Cependant, la présence de certaines limitations dans leur durabilité a conduit à se tourner vers des points quantiques (QD), dotés d'une bien meilleure fluorescence. Les divers travaux d'optimisation des NP ont permis de contrôler le nombre de sites de liaison et de produire des QD mono-aminés. Ceux-ci ont servi à étiqueter le récepteur du facteur de croissance épidermique, surexprimé dans de nombreux types de cancer chez l'homme et qui représente donc une importante cible thérapeutique. Dans la seconde partie, les chercheurs ont mis au point les biodétecteurs fluorescents à double bande d'émission, afin d'étudier la conformation des protéines dans des cas comme la maladie de Parkinson. Celle-ci se caractérise par le dépôt d'agrégats de protéine a-synucléine (AS) dans les neurones du mésencéphale. Nanosmarts a créé des sondes à transfert de proton à l'état excité, à double émission, sensibles à l'environnement, qui ont servi à marquer l'alpha-synucléine. Le premier objectif de ce marquage était d'étudier ce qui pouvait influencer la liaison de la protéine sur des membranes. Les résultats ont montré qu'elle s'associe bien plus rapidement et solidement avec des membranes chargées négativement. Ceci apporte de nouvelles informations sur les relations entre les propriétés physiques des membranes et l'efficacité et la localisation de la liaison de l'AS, ainsi que sur son rôle dans la physiopathologie de la maladie de Parkinson. Le deuxième objectif était la surveillance continue de l'agrégation de l'AS. Les chercheurs ont alors découvert une famille d'intermédiaires de cette agrégation, qu'ils ont nommés des «acunas». Après avoir établi l'identité structurelle de ces acunas, les chercheurs ont proposé qu'elles favorisent les interactions avec d'autres protéines et structures. Les résultats sont des composés toxiques, conduisant au dysfonctionnement des neurones et à leur perte.