Des tests de détection des allergènes plus rapides
On estime que 8% des enfants et 2% des adultes sont victimes d'allergies alimentaires. De plus, l'incidence des cas d'allergies a augmenté au cours des dernières décennies et elle continue de s'aggraver. La plupart des allergènes sont d'origine animale et proviennent du lait, des œufs ou des fruits de mer. Même les réactions allergiques légères peuvent être désagréables car elles peuvent se traduire par des démangeaisons, un gonflement des tissus mous et des problèmes digestifs ou respiratoires. Le choc anaphylactique est une réaction grave à tout allergène (et notamment aux aliments) et peut se révéler fatal. Une énorme pression est ainsi mise sur les fabricants pour qu'ils détectent et éliminent les allergènes alimentaires et écartent la menace potentielle d'une réaction allergique chez les personnes sensibles. Pour satisfaire à ces attentes, le projet REDALL a voulu améliorer la sécurité au sein de l'industrie alimentaire. Les partenaires du projet se sont particulièrement concentrés sur l'amélioration des technologies de transformation alimentaire afin de protéger les aliments d'une contamination allergène. Les chercheurs de l'université de Leeds (Royaume-Uni) ont conçu des tests, le premier utilisant des bandelettes réactives et l'autre incorporant un capteur à biopuce. La technologie est basée sur une détection des nanoparticules assistée par résonance, applicable à tous les stades de la transformation alimentaire. Les matières premières ainsi que les produits intermédiaires et finis délivrent des résultats précis. La vitesse de détection des allergènes au cours du processus de transformation est un facteur important, et les nouveaux protocoles élaborés permettent d'obtenir un résultat en quelques minutes. En comparaison, d'autres méthodes telles que l'extraction rapide d'ADN puis la réaction en chaîne par polymérase (PCR, pour polymérase chain reaction) prend au moins une demi-heure. Encore plus compliqué, le test par extraction au CTAB (bromure de d'hexadécyltriméthylammonium) délivre des résultats au bout de trois heures. Les limites de détection de traces d'allergènes dans le lait écrémé en poudre, la viande de bœuf ou de poulet sont très acceptables et sont dix fois plus faibles que celles de la méthode CTAB. La vitesse, la robustesse et le faible coût de ces nouvelles méthodes pourraient fournir à l'industrie alimentaire les armes dont elle a besoin pour lui permettre de réduire le caractère allergène de certains aliments.