Réponses des plantes à l'évolution de l'environnement à l'échelle mondiale
Au cours de ce siècle, les émissions anthropiques de gaz à effet de serre devraient augmenter la température moyenne de surface de 1,4 à 5,8 degrés Celsius. Les conséquences sur la température de l'air et du sol, l'eau et les substances nutritives présentes dans le sol, ainsi que le taux de gaz carbonique dans l'air, vont probablement modifier le fonctionnement des écosystèmes, naturels ou non. Plus précisément, l'évolution envisagée du climat pourrait affecter des processus du sol tels que la respiration et la minéralisation de l'azote, et donc des fonctions essentielles de l'écosystème telles que le stockage de carbone et la disponibilité des substances nutritives. Pour évaluer la sensibilité des sols de sous-bois aux changements prévus, des scientifiques de l'Università degli Studi della Tuscia en Italie ont conduit des expérimentations au champ. Ces manipulations consistaient à augmenter la température et à prolonger la sécheresse estivale dans des sous-bois à éricacées répartis en Europe. On attend du réchauffement qu'il agisse sur la décomposition de matière organique dans le sol. Un recyclage plus rapide du pool de matière organique aura des conséquences sur la composition de l'eau du sol, notamment une augmentation du contenu azoté. Sur les sites au nord, on a constaté une augmentation globale de la croissance de la végétation, qui tend à être limitée par la température, principalement suite à l'augmentation de la biomasse des espèces dominantes dans les sous-bois. La surveillance continue a permis aux scientifiques de déterminer si l'augmentation de la production végétale était un effet temporaire, ou correspondait à un nouvel équilibre. Ils en ont conclu que l'augmentation de la production végétale résultait à la fois de causes directes (le climat) et indirectes (la disponibilité des substances nutritives). L'analyse du sol a montré l'augmentation de la disponibilité de l'azote, tant pour le réchauffement que pour la sécheresse. Par ailleurs, l'étude du stockage de carbone dans le sol a montré qu'il dépendait de l'équilibre entre l'apport en carbone (par la litière) et les pertes par l'activité des microorganismes et la respiration des racines. Les différences constatées au niveau de processus importants des écosystèmes, selon les différents sites, pourraient apporter davantage d'informations sur les conséquences à long terme des changements climatiques. Elles pourraient également servir d'outil efficace pour évaluer la sensibilité des écosystèmes terrestres à des conditions climatiques différentes. Plus important encore, le projet VULCAN peut conduire à des pratiques de gestion afin de préserver la qualité de ces écosystèmes en Europe.