Accélérer la production de vaccin grâce à l’impression 3D céramique
Face aux effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19, le monde a besoin d’un vaccin, et rapidement. Toutefois, la mise au point d’un vaccin efficace requiert énormément de temps, d’efforts et le respect de normes de sécurité extrêmement strictes, ce qui engendre des coûts élevés. Soutenue par le projet M-ERA.NET 2, financé par l’UE, une équipe de chercheurs tente de relever ces défis et de contribuer au développement de nouvelles techniques pour accélérer le processus de production de vaccins tout en réduisant les coûts. Cette équipe, dans le cadre d’un projet appelé NESSIE, également soutenu par des organismes de financements nationaux outre M-ERA.NET 2, utilise l’impression 3D céramique haute résolution pour produire des colonnes chromatographiques qui purifient les adénovirus. Un article explique le processus: «Les vaccins candidats sont généralement produits dans des environnements multi-composants incluant de nombreuses impuretés et des contaminants coproduits qui doivent être éliminés. Cela requiert actuellement un processus en plusieurs étapes appelé chromatographie. La procédure implique de séparer un mélange en le passant dans un milieu (dans ce cas une colonne) dans lequel les composants du mélange se déplacent à des vitesses différentes ce qui permet d’éliminer les impuretés.» Déployées au début de la création du vaccin, les colonnes «pourraient réduire le nombre d’étapes de purification requises et, de là, les coûts de production.» L’article indique: «La production des colonnes par fabrication additive leur a permis d’avoir une structure hybride unique avec des formes personnalisées, ce qui augmente les niveaux d’absorption. L’impression 3D permet également de contrôler directement le niveau de la porosité des colonnes, pour un meilleur processus de séparation. Il en résulte une meilleure production des colonnes, une faible dilution des produits et une diminution de la consommation de solvants.» Il ajoute: «NESSIE a produit avec succès ses premiers supports chromatographiques et va prochainement les tester pour purifier les adénovirus, il entend ainsi devenir la référence dans la production d’appareils chromatographiques pour la purification de composés pharmaceutiques complexes.»
Avantages de la 3D
Les partenaires du projet estiment que les technologies telles que l’impression 3D sont susceptibles d’améliorer le système des soins de santé de manière durable. Comme l’indique justement un blog: «Avec les fermetures actuelles et les pénuries de produits médicaux, l’impression 3D a prouvé que la fabrication locale pouvait ne pas se limiter à la réalisation de prototypes.» «L’impression 3D permet de reproduire rapidement des composants, quel que soit le lieu, de manière durable.» Le projet M-ERA.NET 2 (ERA-NET for materials research and innovation) qui soutient NESSIE, prendra fin en février 2021. Succédant au projet M-ERA.NET (From materials science and engineering to innovation for Europe) qui s’est déroulé de février 2012 à janvier 2016, le consortium M-ERA.NET 2 s’intéresse à plusieurs thèmes tels que les surfaces, les enduits, les composites, la production additive et le génie des matériaux. Le réseau M-ERA.NET comprend 43 entreprises de financement nationales et régionales de différents pays d’Europe et du monde. Selon le site Web du projet, son objectif est de «répondre aux défis sociétaux et aux besoins technologiques par une approche interdisciplinaire, proposant une structure faîtière souple pour couvrir de nouveaux sujets dans la recherche et l’innovation des matériaux, y compris les matériaux destinés aux technologies à faible teneur en carbone et aux techniques de production associées». Pour plus d’informations, voir: site Web du projet M-ERA.NET 2
Mots‑clés
M-ERA.NET 2, M-ERA.NET, COVID-19, impression 3D, vaccin, colonne chromatographique, coronavirus