Des entrepreneuses pour créer des emplois et relancer la croissance
Généralement, les hommes sont plus enclins à adopter un esprit d'entreprise. Malgré que les Européennes représentent plus de la moitié de la population, elles ne totalisent qu'un tiers des entrepreneurs de l'UE, ce qui explique pourquoi la Commission se concentre sur les initiatives entrepreneuriales ciblant particulièrement les femmes. Les statistiques montrent que les femmes ne représentent que 34,4% des travailleurs indépendants en Europe, ce qui montre que les femmes ont besoin d'encouragements supplémentaires pour devenir des entrepreneuses. Il s'agissait de l'un des principaux messages du sommet de la Semaine européenne des PME 2012 organisée à Bruxelles, cette dernière a été mise sur pied pour encourager les femmes à envisager d'établir et de diriger leurs propres entreprises, généralement des PME. Mais les raisons pour lesquelles de nombreuses femmes ne relèvent pas le défi de commencer leurs propres entreprises découlent de différents obstacles. Une étude dirigée par la Commission européenne a identifié des obstacles de trois types. Premièrement, les obstacles contextuels, définis comme des choix éducationnels, les opinions traditionnelles et stéréotypes sur la femme, la science et l'innovation. Deuxièmement, les obstacles économiques, identifiés comme le secteur de l'innovation qui requiert des investissements importants, et les femmes sont souvent considérées comme étant financièrement moins crédibles par rapport aux hommes. Troisièmement, les obstacles mous, notamment le manque d'accès aux réseaux commerciaux, techniques et scientifiques, le manque de formation commerciale, les modèles de fonction professionnelle et les compétences entrepreneuriales. Les femmes qui décident de mettre en place leur entreprise requièrent des mesures de soutien personnalisées, et c'est pour cela que la Commission européenne a établi le Réseau européen d'ambassadrices de l'esprit d'entreprise et a créé le Réseau européen de tuteurs pour femmes entrepreneurs. Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne et commissaire européen en charge de l'industrie et de l'entreprenariat, déclare: «Il est évident que la créativité féminine et le potentiel de l'esprit d'entreprise sont les sources les plus inexploitées de la croissance économique et de l'emploi qui devraient être développés davantage en Europe. Dans ce contexte de crise, nous ne pouvons pas nous permettre d'ignorer ce potentiel. Plus de femmes entrepreneurs constituera une raison économique d'autonomisation pour les femmes et contribuera à relancer la croissance.» Il semble que les entreprises élargissent l'investissement potentiel des femmes entrepreneurs. L'une d'entre elles est The Royal Bank of Scotland (RBS), qui vient de lancer sa campagne Women in Enterprise (les femmes dans l'entreprise) pour encourager 20 000 femmes à devenir entrepreneurs. La stratégie de trois ans soutenue à hauteur de 1,5 millions de livres sterlings (soit 1,8 million d'euros) offrira des subventions allant jusqu'à 50 000 livres sterlings (environ 62 200 euros) aux organisations de tout le Royaume-Uni pour encourager et soutenir les femmes désireuses de se lancer. Le programme est soutenu par la recherche menée par l'Aston Business School, qui a mis en évidence les chances nécessaires pour aborder les taux continuellement faibles de femmes entrepreneurs au Royaume-Uni. Leur recherches, qui se basent sur les données du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) et du rapport 'Women in Enterprise: a different perspective', ont démontré que depuis le début des années 1970, le taux de travailleurs indépendants femmes a toujours représenté la moitié du nombre d'hommes indépendants. En 2011, un peu plus de 10% d'hommes se trouvaient dans les premières étapes d'établissement d'entreprises, comparé à 5% des femmes. La recherche indique que bien que les femmes constituent 48% de la population active, elles ne constituent que 26% des travailleurs indépendants et 17% des propriétaires d'entreprises. Selon le professeur Mark Hart, de l'institution académique susmentionnée; «Le rapport indique que trois différences entre sexes existent dans le monde de l'entreprise, le taux de mise en route, la nature des entreprises et les intentions de croissance future. Les femmes au Royaume-Uni sont moins susceptibles de mettre en route de nouvelles entreprises, comparées aux hommes, une tendance que l'on retrouve dans les pays développés et en voie de développement. Une fois actives, il existe des différences de genre au niveau de la performance parmi les travailleurs indépendants et les propriétaires de petites entreprises. Néanmoins, parmi ces sociétés et PME, qui se développent et connaissent une croissance importante, les femmes sont sous-représentées.» Le rapport montre que les femmes sont généralement propriétaires d'activités commerciales fonctionnant depuis la maison, ou à temps partiel, ce qui entraîne des trajectoires de croissance limitée. Il semble que la promotion et l'intégration de modèles de fonction professionnelle plus diversifiés sont essentielles pour encourager les jeunes filles et jeunes femmes, ayant un niveau d'éducation plus élevé, de considérer le travail en indépendant comme étant acceptable et possible. Cela permettra d'assurer que les entreprises dirigées par les femmes sont distribuées dans toute l'Europe et dans toute la population active générale.Pour plus d'informations, consulter: Commission européenne - Entreprise et Industrie: http://ec.europa.eu/enterprise/index_fr.htm RBS Group - Inspiring Enterprise: http://www.inspiringenterprise.rbs.com/
Pays
Royaume-Uni