Des scientifiques découvrent une corrélation entre un gène maître et les maladies neurodégénératives
Les déchets se rencontrent sous toutes les tailles et toutes les formes. Les cellules qui composent notre corps produisent également des «déchets» tels que débris et éléments au fonctionnement incorrect. L'organisme doit se débarrasser, sous peine de déclencher diverses maladies neurodégénératives chez l'adulte (comme celle de Parkinson), ou de rares maladies génétiques chez l'enfant. Celles-ci (appelées anomalies du stockage lysosomique) comprennent les maladies de Fabry et de Batten. Une équipe internationale de scientifiques, en partie financée par une bourse du Conseil européen de la recherche (CER) sous le septième programme-cadre (7e PC) de l'UE, a découvert un gène maître qui contrôle les lysosomes qui digèrent les débris ainsi que les compartiments cellulaires qui encapsulent ces débris et fusionnent avec les lysosomes pour éliminer totalement les déchets. Présentés dans la revue Science, ces résultats pourraient conduire à de nouvelles méthodes pour lutter contre ces maladies, chez l'adulte comme chez l'enfant. «Le gène maître (facteur de transcription EB, TEFB) contrôle la fonction des lysosomes (des organites cellulaires qui digèrent les déchets et débris cellulaires) ainsi que celles des autophagosomes [des compartiments cellulaires]», explique le Dr Andrea Ballabio du Telethon Institute of Genetics and Medicine (TIGEM) de Naples en Italie, auteur directeur de l'article et professeur de génétique humaine et moléculaire au Baylor College of Medicine (BCM) et au Texas Children's Neurological Research Institute (NRI) des États-Unis. «Des défaillances de ce processus sont également impliquées dans des maladies neurodégénératives comme celles d'Alzheimer et de Parkinson.» Le professeur Ballabio décrit les autophagosomes comme des «bennes à ordures» qui collectent des débris et les transfèrent aux lysosomes qui les «incinèrent». Il souligne que la découverte du gène maître unique contrôlant cette activité est «l'un des rares exemples de régulation coordonnée de deux compartiments cellulaires». Les chercheurs ont déjà déterminé que le TEFB régule la création et le développement des lysosomes, avec pour effet d'augmenter leur nombre. Ils se sont demandé si ce gène pouvait servir à augmenter la capacité des cellules à éliminer les déchets. La clé résidait dans l'augmentation du nombre d'autophagosomes. «Nous avons estimé qu'il était inutile d'installer davantage d'incinérateurs si nous ne pouvions pas avoir davantage de bennes», déclare le professeur Ballabio. Or, les chercheurs ont montré que le TEFB contrôle les deux. Le Dr Carmine Settembre, auteur principal de l'article, également de TIGEM, BCM et du NRI, commente: «Ces résultats ouvrent une voie vers des médicaments pour activer le processus.» Le professeur Ballabio souligne l'intérêt majeur de ce gène: «En modulant l'activité d'un seul gène, nous agissons sur l'activité de divers autres gènes qui sont impliqués dans le processus de dégradation.» Des chercheurs du Cambridge Institute for Medical Research de l'université de Cambridge au Royaume-Uni ont participé à cette étude. Le Dr Huda Zoghbi, directeur du NRI, déclarait à propos de la collaboration transatlantique: «Les collaborations sont le meilleur moyen d'accélérer les découvertes et de faire avancer la recherche en vue de traiter les problèmes neurologiques. Ce partenariat entre le NRI, le BCM et le Telethon Institute of Genetics and Medicine est un excellent exemple de la force de ces collaborations.»Pour plus d'informations, consulter: Conseil européen de la recherche (CER) : http://erc.europa.eu/ Revue Science: http://www.sciencemag.org/ Telethon Institute of Genetics and Medicine (TIGEM): http://www.tigem.it/
Pays
Italie, Royaume-Uni, États-Unis