L'innovation et les personnes âgées ... une condition sine qua non pour l'Europe
Mettre le secteur des technologies au service des personnes âgées se trouve en tête de l'agenda de l'UE. Le programme commun d'assistance à l'autonomie à domicile (PC AAD) soutient les produits et services innovants au service de la population plus âgée. La Commission européenne a présenté le 16 décembre un rapport sur le projet du PC AAD, dans lequel elle souligne l'implication active croissante des petites et moyennes entreprises (PME) dans les projets, le soutien financier considérable des pays et l'importance des recommandations pour atteindre des résultats positifs. Dirigé par le Parlement européen et le Conseil des ministres, le rapport renforcera le PC AAD, l'une des principales actions de la stratégie numérique pour l'Europe. Le PC AAD renforce la coopération entre l'UE, 20 États membres et 3 pays associés pour améliorer la qualité de vie du troisième âge grâce à des solutions intelligentes fondées sur les TIC, renforçant l'un des sept objectifs de la stratégie numérique. Par exemple, les solutions TIC contribuent aux soins de santé. L'investissement dans des technologies numériques relatives aux soins de santé, appelées télésanté ou santé en ligne, offrirait aux sociétés vieillissantes d'Europe un accès à des soins de santé abordables. Le rapport souligne comment le PC AAD peut apporter son soutien dans le partenariat pilote européen de l'innovation (PEI) pour un vieillissement actif et en bonne santé, comme le définit le cadre de l'initiative phare «Union de l'innovation». Dans les 30 années à venir, le nombre d'Européens âgés de plus de 65 ans augmentera d'environ 40%. Le PEI, qui devrait être lancé en 2011, devrait remplir trois objectifs: améliorer la santé et la qualité de vie des personnes âgées; contribuer à la durabilité et l'efficacité des systèmes de soins de santé et d'aide sociale; et renforcer la compétitivité et les opportunités commerciales. Selon la déclaration de John Dalli, commissaire européen en charge de la santé et de la politique des consommateurs en novembre dernier, «l'Europe doit se préparer au vieillissement de la société et l'utilisation de l'innovation devrait constituer un outil à notre disposition». «C'est pour cette raison que je suis ravi que le premier partenariat porte sur le thème du vieillissement actif et en bonne santé: il impliquera une coopération étroite entre les différentes politiques couvrant la santé publique, la recherche, la politique numérique et industrielle.» Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne et chargée de la stratégie numérique, déclarait: «Je me félicite que les pays participants considèrent le programme commun d'assistance à l'autonomie à domicile comme un moyen d'action important pour faire face à l'enjeu du vieillissement de la population, ainsi qu'en atteste l'ampleur de leurs engagements financiers. Les technologies de l'information et de la communication (TIC) jouent un rôle essentiel pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées en Europe, dont le nombre ne cesse de croître. Le programme AAD illustre que la mise en commun des ressources permet à l'Union européenne d'obtenir, dans ce domaine important, de bien meilleurs résultats que les actions isolées des États membres». La première évaluation de la Commission pour le PC AAD se base sur les conclusions d'un comité d'experts qui révise le programme commun contre le contexte plus vaste de l'innovation répondant aux enjeux démographiques. Selon le rapport, le programme commun a réussi dans une très large mesure à rassembler les 23 pays participants autour de cet enjeu sociétal majeur et à combler le fossé entre la recherche de pointe et le déploiement commercial à grande échelle de solutions pour une vieillesse active et autonome. Le PC AAD offre des solutions innovantes prêtes pouvant être commercialisées pour 2013. Plus de 50 projets de recherche et d'innovation ont été lancés ces deux dernières années dans les domaines de la gestion des maladies chroniques et de l'interaction sociale du «troisième âge». Il s'agit, par exemple, de la mise au point de robots effectuant des tâches ménagères tout en permettant à la personne de conserver son environnement social. Afin de maximiser les retombées positives du programme, la Commission recommande d'impliquer davantage et de manière plus constructive les utilisateurs finaux dans l'élaboration des solutions, comme suggère la Commission européenne, ajoutant qu'il conviendrait également d'homogénéiser les règles d'admissibilité et de financement afin de réduire les contretemps et les retards qui nuisent parfois au bon déroulement des projets. La Commission s'efforcera également d'élaborer des dispositifs de financement permettant de rapprocher la phase «pilote» et la commercialisation à grande échelle. La Commission favorisera également les synergies entre le PC AAD et d'autres programmes financés par l'UE. Dans un autre développement, la Commission européenne a approuvé un rapport rédigé par un comité d'experts encourageant les États membres de l'UE et l'industrie à renforcer leur soutien d'ARTEMIS et d'ENIAC, deux initiatives communes portant sur la nanoélectronique et les systèmes intégrés dans différents domaines. Les experts expliquent que les États membres doivent augmenter leur financement et l'industrie devrait intensifier son soutien à une stratégie européenne pour assurer le succès d'ARTEMIS et d'ENIAC. «Les initiatives ENIAC et ARTEMIS sont précieuses pour la croissance et la compétitivité européennes. Toutefois, pour que la réussite européenne dans le domaine de la nanoélectronique et des systèmes intégrés se poursuive, il faudra mettre davantage de ressources en commun. Nos ambitions initiales étaient de disposer de programmes dotés de 2,5 à 3 milliards d'euros. Pour les réaliser, les entreprises et les États membres de l'UE devront investir dans les trois ans à venir deux fois plus qu'ils ne l'ont fait jusqu'à présent», commente le commissaire Kroes. Les secteurs public et privé prévoient un budget généreux de plus d'un milliard d'euros en faveur de la recherche et de l'innovation pour le vieillissement: 600 millions d'euros dans le PC AAD; quelque 400 millions d'euros dans le programme-cadre de recherche de l'UE; et plus de 50 millions d'euros au titre du programme de soutien des politiques de TIC de l'UE.