Les experts de l'UE tirent la sonnette d'alarme; il faut prendre des actions urgentes pour contrecarrer le changement climatique
Selon les experts de l'UE, les engagements de réduction des émissions actuelles ne suffisent pas pour empêcher les températures d'augmenter de plus de 2°C au-dessus des taux industriels. Ils expliquent que des engagements supplémentaires sont nécessaires afin que le monde entier évite un changement climatique dangereux. Les experts ont fait part de leurs avertissements dans un document présenté par l'UE dans les marges de la conférence sur le changement climatique de l'ONU actuellement en cours à Cancun, au Mexique. Le rapport avait été rédigé par des experts du changement climatique de toute l'Europe à la demande des États membres de l'UE. Lors de la dernière convention sur le changement climatique tenue à Copenhague, au Danemark en 2009, les pays s'étaient accordés sur le fait que le réchauffement planétaire ne devrait pas dépasser les 2°C; et les signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) étaient invités à soumettre leurs engagements de réduction d'émissions pour 2020. Selon les chercheurs, une analyse de ces engagements a révélé que ces promesses ne suffiront pas à stabiliser le climat. «Même dans les suppositions et interprétations les plus optimistes, l'accord de Copenhague ne satisfait pas les réductions de 2020 nécessaires pour maintenir la limite des deux degrés Celsius», expliquent les chercheurs. Décrivant les engagements comme un «pas dans la bonne direction», les experts soulignent qu'il est nécessaire d'entreprendre des mesures plus importantes et rapidement. «Plus nous tardons à agir, plus il sera difficile de limiter le réchauffement mondial à moins de 2°C», avertissent-ils. Les experts ont présenté des actions qu'ils estiment utiles pour assurer des chances plus importantes (soit plus de 66%) d'atteindre l'objectif des 2°C. Selon ces derniers, une augmentation des émissions est nécessaire vers 2015; retarder cette augmentation nécessite des taux de réduction annuels plus importants qui seraient plus onéreux à atteindre, voire irréalisables. De plus, d'ici 2050, les émissions devraient avoir baissé de 70% comparés aux taux de 1990. Parallèlement, les pays doivent également réduire leurs émissions des gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone (CO2). Il serait nécessaire d'utiliser des technologies telles que le captage et le stockage de carbone pour limiter davantage les émissions de CO2, suggèrent les chercheurs. «Parvenir à réduire considérablement les gaz à effet de serre anthropogéniques pour maintenir la limite des deux degrés Celsius dépend grandement de la mise en place d'instruments de politique effectifs», concluent les experts. «Comme par exemple, cibler autant que possible les sources d'émissions à force de politiques efficaces perçues comme étant équitables.» Les chercheurs basent leurs conclusions sur 66% de chances d'atteindre l'objectif de 2°C. Si les pays désirent une probabilité plus élevée pour atteindre cet objectif ambitieux, des réductions d'émissions encore plus importantes sont nécessaires. De même, si les pays acceptent une probabilité moindre, les réductions d'émissions seront moindres. Toutefois, les chercheurs préviennent que: «Même avec une probabilité de 50% de limitation de réchauffement en-dessous de 2°C, les taux de réduction d'émission après 2020 sont irréalisables.» L'accord de Copenhague envisage également la possibilité d'une limite à 1,5°C. Quelques études ont examiné avec soin les scénarios de réduction d'émissions pour y arriver, et malgré des activités d'atténuation extrêmement draconiennes, les températures dépasseraient la limite de 1,5°C pendant un certain laps de temps. Un tel objectif constituerait plutôt un objectif à long terme, qui verrait les températures dépasser la limite pendant un certain temps avant de diminuer. Comme l'ont fait remarquer les chercheurs, même une augmentation de 2°C aurait des conséquences graves. «Si l'augmentation des températures mondiales moyennes dépasse 2°C, la majorité des systèmes humains ne s'adapteraient pas au changement dans la limite de coûts économiques et sociaux acceptables», font remarquer les experts. «En fait, quand les températures moyennes mondiales atteindront 2°C, certaines régions auront déjà expérimenté des impacts importants sur les activités et les écosystèmes humains.»
Pays
Belgique, Mexique