Trois nouvelles infrastructures de recherche pour l'énergie obtiennent le feu vert
Trois nouvelles infrastructures européennes de recherche dans le domaine de l'énergie ont été reçu le feu vert des ministres de la recherche européenne et de la Commission européenne. L'annonce a été faite lors de la conférence ENERI 2010 («Infrastructures for Energy Research»), qui s'est tenue les 29 et 30 novembre à Bruxelles, en Belgique. Les nouvelles infrastructures consistent en une installation de recherche de l'énergie éolienne au Danemark, une installation à énergie solaire concentrée en Espagne et un réacteur nucléaire de recherche en Belgique. Toutes trois font partie de la feuille de route mise à jour de l'ESFRI (le Forum stratégique européen pour les infrastructures de recherche), dont la publication est prévue avant la fin de l'année. Au titre de l'initiative «Union de l'innovation» récemment lancée, l'UE a décidé de lancer 60% des infrastructures de recherche identifiées par l'ESFRI d'ici 2015. Le projet WINDSCANNER implique un système pouvant établir une cartographie détaillée des conditions de vent dans une ferme éolienne couvrant plusieurs kilomètres carrés. Le projet, sous la direction du laboratoire national dédié à l'énergie durable de l'université technique du Danemark (Risø DTU), utilise des dispositifs à base de laser appelés Lidars («light detection and ranging»). Un Lidar envoie les faisceaux laser dans l'air, et lorsqu'ils heurtent les particules, ces dernières sont réfléchies sur le Lidar. Les informations sur ces faisceaux réfléchis peuvent fournir des renseignements sur les conditions atmosphériques. Un scanner atmosphérique simple consiste en trois systèmes Lidar travaillant ensemble afin de produire une carte tridimensionnelle des conditions du vent. Les informations fournies par WINDSCANNER permettront aux fabricants de moteurs éoliens d'adapter la taille d'un moteur utilisé sur un site aux conditions de vent locales, en permettant à l'énergie éolienne d'être exploitée de façon plus efficace. Une unité mobile pourrait être déployée pour diagnostiquer des problèmes dans les fermes éoliennes existantes qui font constamment l'objet de questions techniques. À terme, le système pourrait également permettre de détecter le cisaillement du vent et les turbulences sur les pistes, rendant ainsi le vol, et notamment l'atterrissage, plus sûrs. Le projet WINDSCANNER devrait coûter 60 millions d'euros et devrait être opérationnel en 2013. «Nous sommes ravis de savoir que l'installation pilote danoise fera désormais partie des infrastructures de recherche européenne conjointe; nos connaissances et notre expérience pourront ainsi être diffusées dans d'autres pays de l'UE», affirmait Henrik Bindslev, directeur du Risø DTU. «Nous pensons également que ce processus renforcera nos propres compétences au sein de la recherche sur l'énergie éolienne en intensifiant notre dialogue avec d'autres chercheurs et sociétés spécialisés dans l'énergie éolienne.» À l'autre bout de l'Europe, le projet EU-SOLARIS se fonde sur le centre technologique avancé pour les énergies renouvelables (CTAER) dans le désert de Tabernas en Alméria, dans le Sud-est de l'Espagne. Avec un ensoleillement annuel de 1900 kWh/m2 (kilowatt heures par mètre carré), le site est idéal pour un projet d'infrastructure conçu pour amener la technologie CSP (solaire à concentration) au niveau suivant. Le coût du projet EU-SOLARIS s'élève à environ 80 millions d'euros. Dans l'énergie solaire concentrée, les réflecteurs concentrent les rayons solaires sur un récepteur, où l'énergie thermale est convertie en électricité. «Les nouveaux développements scientifiques et technologiques nécessitent une démonstration expérimentale de l'adaptabilité, la viabilité, la reproductibilité, l'efficacité et la compétitivité de ce concept, étant donné qu'ils doivent être déployés à une échelle plus grande», peut-on lire dans la fiche d'informations publiée par le CTAER. «L'installation EU-SOLARIS permettra de combler les fossés depuis la théorie ou le test en laboratoire à une installation de démonstration de taille quasiment commerciale.» Enfin, le projet MYRRHA, basé dans la ville belge de Mol, concerne une infrastructure de recherche sur la fission nucléaire. MYRRHA permettra aux chercheurs d'enquêter sur les moyens améliorés de traiter les déchets radioactifs afin de les rendre plus sûrs et rapides. L'infrastructure permettra de tester la faisabilité d'une nouvelle génération de centrales nucléaires. Les coûts de construction pour MYRRHA s'élèvent à 960 millions d'euros; le projet d'ingénierie de l'installation devrait être prêt en 2014. «Le développement d'infrastructures de recherche de classe mondiale en Europe, par la mise en commun de ressources à l'échelon de l'UE, est un objectif important de l'Union pour l'innovation. Ces installations permettront de mener des recherches innovantes qui pourraient à terme contribuer à la sécurité de l'approvisionnement énergétique future de l'UE», commentait Máire Geoghegan-Quinn, commissaire européenne en charge de la recherche, de l'innovation et des sciences. «Il nous faut rapprocher la recherche, la technologie, l'industrie et l'exploitation commerciale: tel est l'objectif du plan stratégique européen pour les technologies énergétiques.»
Pays
Belgique, Danemark, Espagne