Skip to main content
European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS
CORDIS Web 30th anniversary CORDIS Web 30th anniversary

Article Category

Contenu archivé le 2023-03-07

Article available in the following languages:

Le sepsis sévère: lorsque les hèmes s'emportent

Des travaux de recherche sur les mécanismes dans le sepsis sévère (ou septicémie) concluent que les hèmes libres (des composants de l'hémoglobine contenant du fer ainsi que d'autres atomes) jouent un rôle important dans la progression de la maladie. L'étude a également dévoilé...

Des travaux de recherche sur les mécanismes dans le sepsis sévère (ou septicémie) concluent que les hèmes libres (des composants de l'hémoglobine contenant du fer ainsi que d'autres atomes) jouent un rôle important dans la progression de la maladie. L'étude a également dévoilé le potentiel thérapeutique d'une molécule naturelle qui peut désactiver l'hème. Les résultats ont été publiés dans la revue «Science Translational Medicine» le 29 septembre dernier. La recherche, soutenue par des organisations américaine, brésilienne et portugaise, était partiellement financée par l'UE par les projets Xenome («Engineering of the porcine genome for xenotransplantation studies in primates: a step towards clinical application») et Gasmalaria («Crosstalk between nitric and carbon monoxide in suppressing the pathogenesis of cerebral malaria»), au titre des sixième et septième programmes-cadres respectivement. Le sepsis sévère est généralement provoqué par des réactions physiologiques incontrôlées suite à une infection, plutôt qu'à l'agent infectieux en lui-même, et implique un affaiblissement soudain de la pression artérielle et un dysfonctionnement progressif des organes. Il est extrêmement difficile de le traiter et il s'agit de l'une des causes de mortalités les plus répandues dans les unités de soins intensifs. Des chercheurs de l'Instituto Gulbenkian de Ciencia au Portugal ont découvert que les hèmes libres aggravent les dégâts provoqués par la réaction excessive du système immunitaire à l'agent infectieux. L'hème est relâché lorsque l'hémoglobine est libérée par les globules rouges, un processus appelé hémolyse. Ce processus se déclenche lorsque se déclare le sepsis, et il perturbe la liaison entre l'hémoglobine et quatre molécules associées: les groupes d'hèmes. Les groupes d'hèmes libérés deviennent ainsi toxiques, provoquant la mort cellulaire et un dysfonctionnement des organes. Pourtant, l'organisme produit également une protéine, appelée hémopexine, qui séquestre les hèmes. Les chercheurs, menés par le Dr Miguel Soares, étaient intrigués par le lien entre les taux de cette molécule et la progression du sepsis. «Nous avons découvert qu'en fonction des hèmes dans le sang, les taux d'hémopexine [ ... ] diminuent, ce qui permet de contrôler les effets néfastes des hèmes libres», explique le Dr Rasmus Larsen, auteur principal de l'étude. «Nous avons démarré une collaboration très productive avec Ann Smith (de l'université du Missouri, aux États-Unis) [qui] travaille sur l'hémopexine depuis plusieurs années», ajoute-t-il. «Elle nous a envoyé suffisamment de protéines pour que nous puissions les administrer à nos modèles murins après qu'ils aient développé un sepsis sévère. Nous avons constaté une amélioration remarquable de l'état de santé général des animaux; par ailleurs, la majorité d'entre eux survivait à l'infection, contrairement aux souris n'ayant pas reçu la protéine, qui succombaient.» La coopération avec le Dr Fernando Bozza de la Fundação Oswaldo Cruz de Rio de Janeiro, au Brésil, confirmait que cette observation s'appliquait également à l'homme. Des études sur des patients en soins intensifs souffrant de choc septique ont révélé que les patients ayant survécu à l'infection présentaient des taux élevés d'hémopexine en circulation dans le sang, en comparaison à ceux ayant succombé à la maladie. Cette voie prometteuse pourrait, à terme, apporter des informations sur de nouvelles approches thérapeutiques, et même générer des applications pratiques immédiates. Comme l'ont fait remarquer les Drs Soares et Larsen, «ces observations suggèrent que l'hémopexine pourrait être utilisée comme indice de mortalité chez les patients développant un sepsis grave: si les taux sont trop faibles, nous pouvons nous attendre à un résultat plus sérieux de la maladie, et probablement la mort». Une meilleure précision en terme de diagnostic devrait, toutefois, constituer le point de départ. «Plusieurs médicaments permettent de détruire le pathogène responsable du sepsis sévère; ainsi, appliquée de manière isolée, cette approche ne suffira probablement pas à éviter la mortalité», explique le Dr Soares. «En administrant l'hémopexine, qui apporte une protection contre la destruction d'organes, nous ouvrons la voie à une méthode alternative de traitement du sepsis (en plus de détruire le pathogène) qui pourrait sauver la vie à des milliers de patients dans les unités de soins intensifs partout dans le monde».

Pays

Brésil, Portugal, États-Unis

Articles connexes