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Les secrets génétiques à l'origine de la couleur des yeux

Des scientifiques de l'UE viennent de découvrir de nouveaux gènes qui déterminent la couleur des yeux chez l'homme. Selon l'équipe, la couleur des yeux ne se résume pas au bleu, vert ou marron, mais a bien plus de dimensions et de variations que ce que l'on ne pensait. Cette n...

Des scientifiques de l'UE viennent de découvrir de nouveaux gènes qui déterminent la couleur des yeux chez l'homme. Selon l'équipe, la couleur des yeux ne se résume pas au bleu, vert ou marron, mais a bien plus de dimensions et de variations que ce que l'on ne pensait. Cette nouvelle recherche pourrait être utilisée dans la criminalistique et fournir aux enquêteurs un «visage» en fonction des indices génétiques laissés sur les lieux du crime. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue PLoS (Public Library of Science) Genetics. Menés par le centre médical universitaire Erasmus aux Pays-Bas, les chercheurs ont découvert trois nouveaux locus génétiques (la localisation précise d'un gène particulier sur un chromosome) qui contribuent considérablement aux variations naturelles de la couleur des yeux permettant de distinguer une personne d'une autre. La découverte de ces trois locus (LYST, 17q25.3 et TTC3/DSCR9) nous permet de mieux comprendre la base génétique de la couleur des yeux chez l'homme. Grâce à ces nouveaux résultats générés par l'équipe, nous connaissons désormais plus de la moitié des attributs impliqués dans la variation de la couleur des yeux. Le gène LYST a déjà été reconnu comme gène de pigmentation chez les souris et le bétail, mais les deux autres gènes découverts n'ont jamais été associés à la pigmentation avant cette étude. Les auteurs, résumant leurs résultats dans l'article publié, expliquaient: «Notre modèle de prévision quantitative explique plus de 50% de la variation de la couleur des yeux; il s'agit du modèle le plus précis à ce jour en prévision génomique des traits humains complexes et quantitatifs, et il pourrait revêtir une grande importance pour les applications en criminalistique.» Cette étude à l'échelle du génome, qui impliquait près de 6000 Néerlandais (et quelque 3500 Australiens et Britanniques pour la reproduction de l'étude), est la première à porter sur les spécifications quantitatives de la couleur des yeux de l'homme. L'approche innovante adoptée par les chercheurs servait à mesurer la teinte et les valeurs de saturation de la couleur des yeux à partir de photographies numériques à haute résolution de l'oeil entier. Cette approche s'est révélée si efficace que les chercheurs recommandent le phénotypage fin comme stratégie utile pour trouver les gènes impliqués dans les traits complexes humains, insistant sur le fait que cette méthode est très rentable, mobile et permet de faire des économies de temps. En effet, c'est grâce à l'approche de phénotypage fin que les scientifiques ont pu déterminer que la variation de la couleur des yeux chez l'homme est un échelonnement constant (intact) de la teinte la plus claire de bleu à la teinte la plus foncée de marron ou de noir. Pour cette équipe, la couleur des yeux varie bien plus que celle représentée par les catégories de bleu, de vert et de marron étudiées dans le passé. Le Dr Manfred Kayser du centre médical universitaire Erasmus faisait référence au potentiel impressionnant des résultats de recherche pour contribuer aux enquêtes de criminalistique, «où les prévisions concernant l'apparence à partir du matériel biologique découvert sur les lieux du crime pourraient fournir des voies d'investigation pour suivre des personnes inconnues.» En plus des chercheurs de plusieurs départements du centre médical universitaire Erasmus, le projet inclut des équipes de l'université de Cologne en Allemagne, du King's College London au Royaume-Uni, et du Queensland Institute of Medical Research et de l'université d'Australie occidentale en Australie. Les recherches étaient soutenues par les projets GEFOS («Genetic factors for osteoporosis») et ENGAGE («European network for genetic and genomic epidemiology»), financés à hauteur de 15 millions d'euros au titre du thème Santé du septième programme-cadre (7e PC) de l'UE. Le réseau Marie Curie de formation à la recherche MY EUROPIA («European training in myopia research»), qui a reçu 3,17 millions d'euros au titre du sixième programme-cadre (6e PC), et le projet GENOMEUTWIN («Studies of European volunteer twins to identify genes underlying common diseases»), soutenu au titre du programme «Qualité de la vie et gestion des ressources du vivant» du cinquième programme-cadre (5e PC), ont également contribué à l'étude.

Pays

Australie, Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni

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