L'UE finance un outil de traduction efficace
Les Européens comprennent l'importance de communiquer dans d'autres langues que leur langue maternelle, ce qui impose de disposer d'outils efficaces facilitant la réalisation de traductions de haute qualité entre plusieurs langues. C'est le but du projet MOLTO («Multilingual on-line translation»), qui a reçu plus de 2,3 millions d'euros au titre du thème «Technologies de l'information et de la communication» du septième programme-cadre (7e PC). Les partenaires du projet MOLTO expliquent que les diverses langues fonctionneront dans l'outil comme des modules séparés. Coordonné par l'université de Göteborg en Suède, le consortium, fort de cinq membres, concevra des prototypes pour couvrir la plupart des 23 langues officielles de l'UE. L'université déclarait que le projet MOLTO vise à ce que chaque citoyen de l'UE bénéficie du même accès aux connaissances disponibles sur Internet. «Jusqu'ici, il s'est avéré impossible de produire un outil de traduction qui couvre l'ensemble des langues», déclare le directeur du projet, le professeur Aarne Ranta du département d'informatique et d'ingénierie de l'université de Göteborg. Le public dispose actuellement de plusieurs outils de traduction en ligne. C'est le cas par exemple de Google Translator, un programme utilisé par de nombreuses personnes dans le monde, et qui améliore graduellement la qualité de ses traductions par l'apprentissage automatique: le système utilise les retours d'informations pour apprendre à partir de ses propres erreurs. Le désavantage de cette méthode c'est que la grammaire devient l'exception au lieu d'être la règle. C'est à ce niveau qu'intervient le projet MOLTO: Les partenaires du projet concevront un système précis doté de règles grammaticales. Ils élargiront ensuite la couverture. «Nous visons une technique de traduction tellement fiable qu'elle sera directement utilisable par les rédacteurs de textes», déclare le professeur Ranta. «Nous avons commencé à élargir la couverture, ce qui veut dire que nous avons ajouté des langues à l'outil et à la base de données.» Le consortium veut réaliser un système convenant à des utilisations variées, par exemple la traduction de brevets. Les européens mais aussi les citoyens d'autres pays pourront utiliser ce système innovant pour lire les brevets sans connaître parfaitement la langue dans laquelle ils sont rédigés. Un autre domaine potentiel est celui de la traduction de documents d'enseignement de mathématiques. Les partenaires de MOLTO lanceront un sous-projet visant les besoins en traduction des mathématiciens. Citons également la traduction de descriptions d'artefacts du patrimoine culturel et des catalogues de musées. Les chercheurs soulignent que ces descriptions devraient être accessibles à tous, quelles que soient leurs compétences linguistiques. «Le but de la subvention de l'UE et de nous permettre d'utiliser les résultats de MOLTO afin de créer un système de traduction pour Internet», souligne le professeur Ranta. «L'idée de base est de proposer l'outil en téléchargement gratuit aux concepteurs de pages Web, afin de traduire les textes vers plusieurs langues en même temps. De tels systèmes existent déjà, mais ils sont difficiles à utiliser si l'on n'est pas un informaticien», ajoute-t-il. «En bref, l'UE nous aide financièrement pour que nous modifiions afin qu'il soit utilisé par un grand nombre de personnes». Le projet MOLTO est prévu pour s'achever en février 2013 et regroupe des chercheurs de Bulgarie, Espagne, Autriche, Finlande et Suède.
Pays
Autriche, Bulgarie, Espagne, Finlande, Suède