L'hygiène des mains n'est pas suffisante pour prévenir la grippe porcine
Alors que la grippe porcine se répand dans le monde, on constate que certaines mesures d'hygiène préconisées par les experts ne permettront pas d'enrayer la propagation de la maladie sur le long terme. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude de la London School of Hygiene & Tropical Medicine au Royaume-Uni. Les chercheurs, dont les résultats ont été publiés dans la revue BMC Public Health, pensent qu'une meilleure hygiène des mains dans les écoles primaires n'accordera qu'un court répit dans la lutte contre la propagation de l'infection. Les données montrent que le risque pour les enfants de contracter la grippe H1N1 à l'école est deux fois plus important que pour les adultes. Cette étude pilote récente montre qu'il est plus difficile pour les enfants d'adopter et d'appliquer avec diligence les pratiques d'hygiène des mains strictes préconisées par les autorités sanitaires afin de maintenir cette maladie et d'autres le plus loin possible. Menés par le Dr Wolf-Peter Schmidt, les chercheurs ont tenté de définir les besoins actuels d'interventions afin d'améliorer les pratiques d'hygiène des mains, de déterminer les obstacles qui réduisent leur efficacité et de tester leur acceptabilité et leur faisabilité. L'équipe a utilisé des méthodes qualitatives afin d'étudier les perceptions du personnel et des élèves quant aux divers protocoles d'hygiène des mains. Les informations ont été recueillies auprès de quatre écoles primaires de l'Est de Londres. L'évaluation comprenait des informations sur des questions pratiques et les comportements, lesquelles ont été obtenues lors de discussions de groupe et de questions d'interprétation avec les enfants, ainsi que dans le cadre d'activités organisées sur l'hygiène des mains. Les chercheurs ont également interrogés le personnel infirmier scolaire. L'équipe a constaté que les enseignants et le personnel infirmier étaient davantage prêts à sensibiliser les enfants et à les aider à comprendre l'importance de certaines pratiques d'hygiène. Cependant, il faudrait doter les écoles de produits adéquats pour qu'elles puissent assurer le succès des interventions d'hygiène. Les résultats ont montré que des pratiques fondamentales d'hygiène personnelle étaient enseignées à l'école, en particulier aux jeunes enfants. Mais d'après les chercheurs, les préoccupations sanitaires contradictoires et les contraintes temporelles compliquent la mise en oeuvre d'interventions intensives d'hygiène. «La motivation des instituteurs à enseigner l'hygiène et à appliquer des comportements hygiéniques est davantage pédagogique que relative au contrôle immédiat de la maladie. Les enfants de tout âge sont bien informés des pratiques d'hygiène et de la transmission des germes», montre l'étude. «Des interventions intensives visant à améliorer les pratiques d'hygiène des mains sont réalisables et acceptables, mais seulement de manière temporaire et pendant une période de risque sanitaire particulier, par exemple en cas de pandémie de grippe et seulement si l'on utilise des désinfectants sans rinçage pour les mains», explique le Dr Schmidt, auteur principal de l'étude. «Fournir à toutes les écoles les produits adéquats pour la prévention de la maladie entraînera inévitablement des problèmes de logistique. L'hygiène des mains est importante, et particulièrement pour la prévention des infections gastro-intestinales. L'effet de l'hygiène des mains sur la propagation de la grippe est moins clair, mais peut être encouragé en tant que mesure préventive, même si nous ne disposons d'aucune preuve directe de la maladie», ajoute-t-il. «Notre étude montre l'aspect pratique des recommandations pour une meilleure hygiène des mains.»
Pays
Royaume-Uni